XIII

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Ça faisait plusieurs semaines que je me renseignais pour prolonger mon séjour ici. Pas seulement d'une semaine ou deux, j'avais plutôt pensé à prendre une année sabatique et la passer ici. Ce pays m'intéressait depuis plusieurs années et le fait d'y avoir vécu un moment confirmait tout. Après presque 2 mois, je ne me voyais pas rentrer chez moi, reprendre mon train quotidien,... J'avais besoin de changer d'air, de changer de routine.

J'en avais parlé à ma soeur et Gayoung en premier, puis à mes parents, et bien qu'ils étaient assez surpris au début, il comprirent l'importance que ça avait pour moi. J'avais partagé avec eux toutes mes recherches pour leur prouver que ce n'était pas une décision prise sur un coup de tête. Sachant que j'avais une année d'avance, que cette année sabatique ne pouvait être qu'enrichissante pour moi et voyant que je m'étais beaucoup renseignée; ils finirent par accepter.

Les parents de Gayoung avaient accepté sans problème que je reste plus longtemps, m'assurant que ça ne gênait personne. Pour me sentir moins redevable, j'avais prévu de donner des cours particuliers de français et d'anglais et de participer aux dépenses. C'était ma manière de les remercier de m'acceuillir, me nourrir...
J'avais aussi prévu de prendre des cours de coréen intensifs pour encore mieux m'intégrer. L'une des conditions données par mes parents était que je reste active, que je continue à travailler durant cette période.

C'était comme une grand pas dans ma vie. Je savais que cette vie ici allait me convenir à 100%. J'avais encore tellement de choses à faire: 2 mois n'auraient jamais suffis.

-"Un an! Tu te rends compte Iris? C'est pas moi mais je suis autant heureuse que toi! Je te le dis c'est plus meilleures amies à ce point là, c'est des liens fraternels qui se tissent, la famille." disait Gayoung toute émue après avoir appris la nouvelle.

Je me contentais de la serrer dans mes bras, hochant la tête à chaque phrase qu'elle prononçait. À chaque fois qu'on reparlait de ce sujet avec les parents, j'avais les larmes qui montaient. C'est incroyable d'entendre des personnes dire que du bien de toi, d'être excité que tu restes plus longtemps chez eux, d'organiser déjà un tas de choses pour que je m'intégre encore plus...

Ma mère s'était vite occupée de l'annulation de mon inscription à l'université, et moi, je m'étais déjà inscrite à des cours de coréens, dans une maison internationale et j'avais déjà reçu plusieurs appels pour des cours particuliers de français et d'anglais. Tout semblait se concrétiser rapidement et ça me permettait de commencer mes nouvelles occupations dès septembre.

*

On entendit la sonnerie dès notre arrivée dans l'enceinte du lycée. Gayoung, qui avait déjà toutes ses affaires, s'empressa d'aller en cours me conseillant de courir jusqu'aux casier aller chercher les miennes.
Au moment de refermer le casier, le cadenas m'échappa des mains et se retrouvit sous le casier. J'essayai en vain de l'atteindre avant d'abandonner. Je voyais déjà la prof me faire un serment sur mes quelques minutes de retard..

-"Recule toi, je vais te le chercher" me proposa un garçon en anglais.

À peine accroupi, il se releva avec le cadenas dans la main mais quand je voulu le récupérer et le remercier, il recula sa main.

-"Rien n'est gratuit. J'ai rien en tête pour l'instant mais tu me devra quelquechose un jour." jouait-il

La seconde sonnerie se fit entendre dans le couloir à peine sa phrase finie. J'accepta son marché seulement pour pouvoir retourner en cours.

IL FALLAIT QUE JE TE RENCONTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant