Je n'eus pas le temps de me poser des questions.J'aurais pu,pourtant.J'aurais pu me demander pourquoi ,si voler était possible,pourquoi si une terrienne pouvait ouvrir une fenêtre avec un coup de vent, personne ne le savait?Allons,bon.Ce n'est pas la première chose bizarre qu'il m'arrive.
Mais on a ouvert la porte,et un mince filet de lumière sale entra dans la pièce et nous délogea de notre trou.Elles étaient trois,probablement une pour chacun de nous.
Une femme aux cheveux blancs,brillants,aux yeux transparents,aux oreilles pointus,en blouse blanche.Une autre à la peau aussi noire que les ténèbres,mais dont le teint faisait pâle figure par rapport aux cheveux,eux-même blanc comme neige à côté de la blouse.Et une troisième femme en blouse grise triste,peau orange et cheveux orange,dont la coiffure ressemblait à un champ de blé après un bombardement allemand.
C'est la première femme qui m'ordonna de la suivre.J'ai obéi sans discuter.Elle me fit traverser un couloir blanc,qui ressemblait à une rampe d'embarquement.Est-ce qu'on allait me faire prendre l'avion,pour me ramener chez moi,à Varsovie?
La réponse est non.Car derrière une grande porte blanche,"pourquoi cette manie du blanc?",je vis une salle de bains.Blanche.Mais blanche,vraiment.Lumière aveuglante,baignoire sur le côté,longée par tout un assortiment de savon,boule mousseuse,exfoliants corporels.J'avais un peu honte de jouir d'un tel confort quand tous les autres étaient morts.Mais pour autant,avais-je le choix?Pourrais-je rester aussi sale jusqu'à en crever?
-"Madame?"
-"Panne,me dit-elle d'un ton de séductrice glaciale."
J'ai donc évité de me frotter à elle.Pas envie que ça finisse mal.
Je me suis donc plongée dans le bain,un bain blanc de lait frais.Je m'y sentais bien, mon corps semblant perdre toute sa contenance .J'ai essayé de mettre une sorte de mousse verte qui sent le sapin mort su mes cheveux.Je l'avais vu dans un bol en bois verni,e l'ai appliqué sur mon crâne chauve,rongé et meurtri.Et quand je suis sortie de la baignoire...
Mes cheveux avait repoussé.Noirs,épais,comme avant,quoi.
Mais je ne m'étonnais déjà plus de rien.J'ai mis le t-shirt rouge,des anneaux d'oreilles,un bracelet de pied en tissu mauve,une minijupe à fleurs et à volants,qui étaient là jetés là sur un panier,et je suis partie rejoindre Pane.