De la lumière.

By AngelicaR34

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[UA 1x05] : Henry, en s'enfonçant profondément dans les mines de Storybrooke, ne s'attendait clairement pas à... More

Prologue : Bienvenue dans la Forêt Enchantée.
Incompréhension et confusion.
Quand le temps nous rattrape.
Une rencontre impromptue.
Sous les étoiles.
Reviens moi.
A la découverte d'un monde.
La réalité.
Une promesse.
Ma lueur d'espoir.
Quitte ou double.
Tu sais.
Rêve ou réalité ?
Tomber le masque.
Une confession.
Entente forcée.
Après tout ce temps.
Sa lumière.
Je te détestais.
L'autre monde.
Un peu de liberté ?
Rentrer à la maison (retrouver un chemin qui n'existe plus).
Porté disparu.
Notre histoire.
Un test d'espoir.
Un jour comme un autre.
Main dans la main.
Une explosion de rage.
Ce que je voudrais te dire.
Accepter l'inacceptable.
Des débuts difficiles.
Cohabitation forcée.
Personne ne le voit.
On se retrouve demain.
Un secret bien gardé.
Toucher au but (ou pas).
Lâcher prise.
Pourquoi tu as fait ça ?
Le moment est venu.
La fin d'un règne.
Les cendres du passé.
Devant toi.
Tu n'es plus seul.
De l'autre côté de la rue.
L' heure des retrouvailles.
Une personne responsable.
Un seul regard.
Je l'ai fais.
C'est la fête !
L'obscurité arrive.
L'annonce.
Je n'ai pas peur de vous.
Une nuit sans fin.
La magie ne fait pas des belles choses.
Lendemain brutal.
Un choix délibéré.
Nos chemins se croisent.
Danse macabre.
A la guerre comme à la guerre.
Complice.
Hurlements.
Une tempête arrive au large.
Une tension extrême.
Un vent hivernal.
Dans l'ombre de la reine.
Faire semblant d'être quelqu'un d'autre.
Une nuit d'horreur.
Une attaque surprise.
Je ne regrette rien.
L'instant de bonheur
Après la pluie.
Revivre dans la lumière
Je peux changer.
La lumière du soleil.
Nos victoires.
On peut changer une personne mauvaise.
Un regard sur la ville.
Le jeu des souvenirs.
Tout se complique.
La chute de l'espoir.
Des épreuves difficiles.
Avoir des responsabilités.
Deux frères.
Faire face au passé.
Le calme avant la tempête.
Une victoire amère.
Échec et mat ?
L'enfant perdu.
Un grand mystère.
Cela faisait cent ans.
Une mission dangereuse.
Les fantômes de sa vie.
Au bord du ravin.
La chasse.
Les chemins de l'épreuve.
Une forêt aux mille dangers.
Prêt pour le défi ?
Aveux.
Un enfer tentaculaire.
Je ne peux accéder à la réussite.
Caché parmi les autres.
Des grincements dans la forêt.
Un lendemain de bataille.
Jusqu'à la dernière étoile qui luit.
Le signe de la mélancolie.
Ne perdez pas de temps.
Mélancolie au clair de lune.
De grandes retrouvailles et des grands malheurs.
Un pardon inespéré.
Je te pardonne.
Retrouvés.
Le cœur de la jungle.
La volonté du démon.
Angoisses.
Je ne suis pas mort.
Un dernier espoir.
Perdus au milieu de nul part.
Quand le passé refait surface.
Affronter ses démons.
Une lame faite de mots.
Me pardonneras-tu ?
Tant qu' il y a de la vie...
...Il y a de l'espoir.
Je te vois.
Le combat d'une mère.
Y croire jusqu'au bout.
Tous les coups sont permis.
Le tout pour le tout.
La vie est un éternel recommencement.

Perdu dans les ténèbres.

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By AngelicaR34

Titre du 14/09/2022 : Perdu dans les ténèbres

Gémeaux : Regina (OUAT)

R : Regina Mills

CRÉATURE 66 : Le Ténébreux

Préjugé 21 : Les hommes ne pleurent pas

Prénom 72 : Henry

Quatre aspects de... sorcières et magiciennes célèbres : Morgane : écrire sur un personnage ayant de nombreux amant(e)s ou sur quelqu'un qui maîtrise la magie

44) 50 nuances de OUAT

8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, cassons les préjugés, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)

C'était étrange, tout de même, de revenir de l'autre côté.

De côtoyer à nouveau les ténèbres, elle qui en avait été éloignée pendant près de vingt-huit ans, ou pour être précise, elle qui n'avait été entourée que de ses propres ténèbres et non pas de celles des autres, comme autrefois, parce que à Storybrooke elle n'avait pas eu de monstres véritables à ses côtés.

(Il y avait eu Rumplestiltskin bien sûr, mais Rumplestiltskin était devenu monsieur Gold à ce moment-là, alors ça ne comptait pas, pas vraiment.)

Pendant vingt-huit ans, elle n'avait plus été une sorcière, il n'y avait plus eu de magie dans sa vie, et sa mère n'avait plus été là pour lui dicter sa conduite, ni elle, ni le Ténébreux, ni aucune autre personne.

Elle avait été libre, une bonne fois pour toutes.

(Au prix de la liberté de milliers de personnes, mais ce n'était pas comme si ça avait eu la moindre importance pour elle à l'époque.)

Et maintenant elle n'était plus sure de l'être vraiment.

Elle le savait d'avance de toute façon, elle l'avait su dès qu'elle avait accepté de retourner sous la coupe de sa mère, de jouer les espionnes pour le compte d'Emma et des autres, elle savait parfaitement dans quel type de situation tortueuse elle mettait les pieds.

Mais surtout, il y avait les ténèbres, aussi.

Celles de sa mère bien sûr, en plus des siennes, celle qui étaient toujours là, en elle, mais aussi celles du pirate, toute sa rage, sa haine, sa colère et son désir de vengeance, et ça lui faisait peur.

Elle qui avait déjà tellement de mal à changer, elle qui avait au final si peu changé encore, qui était encore et toujours la méchante reine, qui le demeurerait éternellement quels que soient ses efforts pour changer, si sincère puissent-ils être, seraient-ils suffisants face à toute cette noirceur ?

Serait-elle assez forte pour résister à la tentation de redevenir celle qu'elle était autrefois, celle qu'elle n'avait jamais réellement cessé d'être ?

Elle l'espérait, elle l'espérait réellement.

Si ce n'était pas le cas, si ses promesses et ses paroles se révélaient au final n'être que du vent, alors ça signifiait tout simplement qu'elle ne méritait pas d'être sauvée.

Et alors, il n'y avait plus pour elle qu'à prier qu'Emma et Rumplestiltskin se montreraient meilleurs qu'eux si jamais cela arrivait.

Perdue dans les ténèbres, il n'y avait plus qu'une chose, qu'une personne à laquelle elle pouvait se raccrocher.

Henry.

Il fallait qu'elle se montre forte pour lui, à défaut de l'être pour elle-même.

Elle avait déçu son père autrefois, en faisant les pires choix possibles.

Il était hors de question qu'elle déçoive aussi son petit garçon.

(Ça, sa mère ne le lui prendrait pas, jamais.)

Alors elle serra les poings, essaya d'oublier à quel point ses pouvoirs lui manquaient et croisa les doigts pour que sa mère ne s'impatiente pas trop vite quant au fait que sa fille ne pouvait toujours pas faire à nouveau de la magie.

§§§§

La magie c'était...

Compliqué était sûrement le mot juste.

À côté de cela, les cours d'escrime de Regina étaient d'une simplicité enfantine, mais d'un autre côté, elle se battait depuis qu'elle était enfant, alors l'exercice physique ne lui faisait pas peur, et tenir une épée était faisable, la preuve, elle l'avait fait.

Mais personne ne lui avait jamais appris la magie, et ce alors que celle-ci courait dans ses veines et tout son corps depuis sa naissance, et si elle avait été élevée dans la Forêt Enchantée et pas dans le monde sans magie, nulle doute que cette dernière se serait manifestée plus tôt.

Mais voilà, ce n'était pas ce qui était arrivé, et vingt-huit ans plus tard, elle se trouvait là en train d'essayer d'apprendre la magie avec un type plusieurs fois centenaires pour tenter de combattre une sorcière dix fois plus puissante qu'elle qui avait des décennies d'entraînement dans ce domaine alors qu'elle-même avait... une heure.

Quand sa vie était-elle à ce point devenue aussi folle ?

(Peut-être quand elle avait accepté de suivre un petit garçon et de l'aider à sauver sa ville.

Malgré tout, elle ne regrettait rien parce que ça lui avait permis d'avoir enfin tout ce qu'elle avait toujours voulu, une famille et une maison.

Et elle était prête à se battre jusqu'au bout pour les garder.)

Elle était la Sauveuse, elle était la fille du prince Charmant et de Blanche-Neige et elle était le produit du véritable amour.

Mais ce ne serait pas suffisant pour battre Cora, et elle le savait, Gold aussi, et elle ne s'attendait pas à y arriver, à être suffisamment puissante pour battre la reine de cœur, non.

Mais la présence de la mère de Regina (et donc grand-mère adoptive de Henry, et qui avait aussi été techniquement l'arrière-grand-mère par alliance d'Emma à une époque et avant qu'elle ne naisse, bon dieu, cet arbre généalogique lui fichait un tel mal de crâne) prouvait bien une chose.

Ici, dans leur petite ville de Storybrooke, même dans le monde sans magie, même séparés en théorie de la Forêt Enchantée et par conséquent des autres mondes, ils restaient vulnérables.

Si elle et le pirate avaient réussi à ouvrir un passage, qui disait que d'autres n'arriveraient pas à en faire de même et ne viendraient pas pour les attaquer, d'autres personnes peut-être plus puissantes que Cora, des gens qu'ils n'attendraient pas cette fois-ci ?

Alors elle devait se préparer, se battre, apprendre la magie et devenir la plus forte possible.

Il était hors de question que quelqu'un d'autre tente à nouveau de détruire sa famille, cette famille qu'elle avait mis tant de temps à retrouver.

Elle ne revivrait pas un second Sort noir, plus jamais.

La blonde sortit de cette première leçon épuisée mais satisfaite malgré tout, elle n'en était qu'au début de sa formation, mais elle sentait ses pouvoirs remonter à la surface, un peu.

Cela prendrait du temps, mais elle y arriverait, elle en était certaine.

Lorsqu'elle vit Neal qui l'attendait à la sortie de la boutique de son père, elle n'eut pas de mouvement de recul contrairement aux quelques autres fois où elle l'avait vu avant, et c'était une bonne chose.

Les choses étaient toujours bizarres entre eux, et elles ne seraient plus jamais comme avant, c'était certain, il y avait toujours la haine, la rancœur et les non-dits, sa colère aussi, et toutes les années qui s'étaient écoulées et avaient emporté tout ce qu'il pouvait y avoir eu d'amour entre eux.

Mais, contrairement à ce qu'elle avait pu craindre au début, elle arrivait à gérer.

Certes, cela ne faisait que deux jours environ qu'il était là, qu'il était revenu dans sa vie, et peut-être changerait-elle d'avis dans les jours ou les semaines à venir (si tant est qu'ils survivent jusque là) mais pour l'instant, elle n'avait pas envie de lui dire de partir.

Elle voulait vraiment essayer, elle voulait réellement lui donner une chance, le laisser revenir dans sa vie, faire en sorte qu'il fasse ses preuves, qu'il lui prouve qu'il avait changé, vraiment, qu'il voulait se faire pardonner, et être un bon père pour son fils.

Et puis, maintenant que Regina était officiellement devenue une fugitive, Henry avait besoin de son père plus que jamais.

« Alors ? Lui demanda son ex petit-ami. C'était comment ?

- Hé bien... ton père n'est pas un professeur très facile.

Il rit.

- Oui, ça je m'en doute. Si il enseigne la magie comme il passe des contrats, alors j'imagine bien. Mais ça allait quant même ?

Elle acquiesça.

- Oui. Honnêtement, oui, je... enfin je ne suis pas encore capable de me téléporter ou de lancer des boules de feu, mais... ça viendra. Et ce n'est que le début non ? Et j'ai encore bien des choses à apprendre.

Il sourit et hocha la tête.

- J'ai vu Henry ce matin, dit-il alors qu'ils marchaient dans la ville en ce froid après-midi de début janvier, il m'a pas l'air d'être vraiment dans cette assiette. Avec ce qui se passe avec Regina en ce moment...

Il n'en dit pas plus, au cas où on les écouterait, mais Emma savait qu'il savait la vérité, puisque Gold leur avait dit ce que Regina leur avait dit, et qu'il avait très certainement additionné deux et deux, de même que Belle.

- Oui c'est sûr, il... enfin, ça lui a fait un grand choc. Et à nous aussi.

- Et il l'encaisse comment ?

- Mal. Vraiment très mal, il... Il savait qui elle était avant qu'elle ne rejoigne Cora, mais, elle lui avait fait une promesse et il lui faisait confiance, et elle l'a trahi, alors... ça lui a fait vraiment très mal. Et je suis bien placée pour savoir ce que ça fait.

- Je sais, lui répondit-il, sachant très bien de quoi elle parlait et du fait qu'il en était entièrement responsable. Moi aussi d'ailleurs. »

Lui aussi savait pertinemment ce que ça faisait de faire confiance à la mauvaise personne et d'en payer chèrement le prix, et il se souvenait du navire, du pays imaginaire, des ombres et de...

Il secoua la tête.

Ce n'était pas le moment pour lui de penser à ça.

Et puis le silence revint, signe qu'ils n'étaient pas encore à l'abri de moments gênants de ce genre.

Ils le savaient tous les deux, recoller les morceaux entre eux serait tout sauf facile.

Et puis si Cora avait choisi un autre moment pour se pointer ça aurait rendu les choses beaucoup plus simples aussi.

(Mais quand sa vie avait-elle jamais été simple ?)

Pourtant, malgré sa peur et ses angoisses, Emma se surprit malgré tout à sourire alors qu'elle sentait la magie fourmiller en elle.

Elle avait bon espoir que tout finirait par s'arranger pour une fois.

§§§§

Lundi 16 janvier 2012.

Graham ne pouvait s'empêcher d'être nerveux.

En un sens, c'était parfaitement absurde, parce que ce n'était pas la première fois qu'il allait voir Archie, ce n'était pas sa première séance (et c'était loin d'être sa dernière aussi), et il savait qu'avec lui, il était en sécurité.

Mais...

Mais ça ne changeait rien au fait qu'avant cela, tout ce qu'il avait fait réellement c'était parler de choses qui étaient certes arrivées mais sans dire toute la vérité non plus, pas une seule fois il n'avait pu le faire, pas alors que le cricket ne se souvenait pas encore de qui il était vraiment.

Il n'avait pas parlé de son cœur arraché, du vide et du creux dans sa cage thoracique, ni de la douleur, de la perte de contrôle, de son absence de sentiments, ni même du sang sur ses mains à cause de ce que Regina lui avait ordonné de faire, ou même de tout ce qu'elle lui avait fait subir dans son lit.

Et en un sens, c'était bien, parce qu'il avait pu se distancer de tout ça, ne plus y penser, faire comme si ce n'était pas réel, comme si il n'avait jamais vécu tous ces événements, comme si il n'avait jamais été le chasseur, qu'il n'avait toujours été que Graham le shérif de Storybrooke.

Ce n'était plus le cas maintenant, et il devait affronter ses souvenirs maintenant, leur faire face comme jamais auparavant.

Et c'était bien ça qui lui faisait peur.

Et Archie le sentit immédiatement.

« Graham, est-ce que vous êtes nerveux aujourd'hui ?

Il faillit éclater de rire et lui balancer un à votre avis ? sarcastique, mais il se retint.

Archie ne cherchait qu'à l'aider, et ce n'était pas de sa faute si il allait mal.

- Assez oui, reconnut-il, et ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il réalisa que ses mains tremblaient.

Oh.

Effectivement, sa nervosité devait être assez transparente dans ces conditions.

Il essaya de calmer son tremblement.

Archie ne lui demanda pas pourquoi, sans doute parce qu'il connaissait déjà la réponse, et Graham ressentit du soulagement, il n'avait pas spécialement envie de le lui expliquer.

Du sang, du sang, du sang, il y a tellement de sang et ce n'est pas le sien et il a envie d'arrêter mais il ne le peut pas parce qu'elle lui a ordonné de...

Il avait été le Chasseur de la méchante reine, l'instrument de sa vengeance, et ça, il ne pourrait jamais l'oublier.

- C'était Regina, n'est-ce pas ? Lui demanda-t-il à la place, et le shérif n'eut même pas à attendre qu'il continue pour comprendre de quoi il voulait parler. La femme dont vous parliez, votre ex petite-amie toxique et violente. Je ne pensais pas que c'était elle avant, mais maintenant que je me souviens...

- Comment avez-vous su ?

Archie eut un sourire triste.

- A peu près tout le monde en ville était au courant de votre liaison quand elle durait encore, vous n'avez pas été aussi discret que vous le croyez. Enfin, liaison... ce mot ne fonctionne que quand les deux parties sont consentantes... et d'après ce que j'ai démêlé dans ce que vous m'avez dit et ce que j'en ai déduit quand j'ai récupéré mes souvenirs de la Forêt Enchanté, ce n'était clairement pas le cas. Je sais ce que Regina vous a fait là-bas, votre cœur arraché et... pas tout le reste mais j'imagine bien après tout ce que vous m'avez dit.

- Vous savez ?

- Quand la princesse Blanche-Neige a appris ce qui vous était arrivé, que vous étiez le prisonnier de sa belle-mère, qu'elle vous avait arraché le cœur... Ça l'a dévastée. Ne pas avoir réussi à vous sauver d'elle a été un de ses plus regrets. Et je suis sincèrement désolé... que vous vous soyez retrouvé dans cette situation. J'aurais aimé que les choses soient différentes.

- Moi aussi... vous n'avez pas idée d'à quel point. Elle... commença-t-il. Elle m'avait envoyé pour assassiner sa belle-fille. J'aurais dû savoir à ce moment-là que ce dans quoi je m'embarquais était bien trop sombre et tortueux pour moi. »

Et, lancé comme il l'était, il continua de parler, parla de la main de la méchante reine enfoncée dans son torse, grattant et fouillant jusqu'à ce qu'elle trouve enfin le précieux organe vital pour ensuite violemment l'arracher de sa cage thoracique dont il n'aurait jamais dû être enlevé.

La douleur d'abord, puis l'horreur aussi, la compréhension de ce qu'elle venait de faire, et enfin le néant, le vide, ce creux terrible et insupportable dans sa poitrine, le fait que d'un seul coup, soudainement il ne ressentait plus rien.

Et si il n'y avait eu que ça, mais non, il parla aussi de la perte de contrôle, ce sentiment de ne plus être lui-même, de n'être rien de plus qu'un pantin, une vulgaire marionnette impuissante et incapable de faire quoi que ce soit d'autre à part obéir.

(Mais il se souvenait aussi de ce jour où il avait sauvé la vie du prince Charmant, où il avait pu désobéir à Regina, où pendant un bref instant, il était enfin redevenu lui-même même si ça n'avait pas duré assez longtemps pour que ça compte vraiment.)

Il parla de ça et de tout le reste, des ordres qu'elle lui avait donnés, du soldat qu'il avait été forcé de devenir, de cette liberté qu'il avait perdue pendant si longtemps, lui qui avant cela avait passé sa vie à être libre, vivant parmi les loups et qui ce jour-là avait perdu tout ce qu'il avait eu de bien dans sa vie, lui qui n'avait pourtant pas grand-chose alors.

Ce n'était sans doute pas ça le pire à évoquer.

Non.

Le pire, c'était la reine, c'était les nuits qu'il avait passées dans son lit, dans ses bras, le pire c'était les hurlements qu'il devait retenir dans sa gorge au point de risquer de s'étouffer avec et ce chaque nuit où elle le faisait appeler dans sa chambre, le pire c'était la façon dont elle l'utilisait lui et son corps sans jamais lui avoir laissé le moindre choix, le pire c'était les viols.

Ça faisait des mois que Regina ne l'avait pas touché, et à Storybrooke ça faisait moins mal que dans son château parce qu'il ne savait pas la vérité à l'époque, mais ça ne changeait rien à ce qu'elle avait fait, dans le passé comme dans le présent.

Qu'elle ait arrêté d'elle-même et lui ait rendu son cœur n'effaçait rien, ne justifiait rien, n'excusait rien.

Voilà tout ce qu'il dit à Archie durant sa séance.

Ce fut un miracle si il réussit à ne pas pleurer à ce moment-là.

« Est-ce que vous avez l'intention de porter plainte contre elle ?

Le jeune homme éclata alors d'un rire amer.

- Au vu des circonstances... Disons que c'est difficile de traduire une fugitive en justice. Surtout quand elle est accompagnée d'une sorcière.

Il ne dit rien du rôle d'espionne de la brune au psychiatre, et de toute façon, même si il avait pu le faire, ça n'aurait rien changé à ce qu'elle lui avait fait subir autrefois.

- Il est vrai, mais... et si ce n'était pas le cas ? Si elle n'était pas en fuite ? Si nous vivions dans un monde dit normal, dans le monde sans magie, si nous n'étions pas des personnages de contes... est-ce que vous le feriez ?

Dans le monde normal, Regina n'aurait probablement pas pu me faire ça.

Ou du moins pas de la même manière, pas dans les mêmes circonstances, mais en admettant qu'elle l'ait fait, il...

Vu le nombre de gens qui lui en voulaient, hé bien...

- Oui, répondit-il avec honnêteté, je pense que je l'aurais fait.

Le ferait-il une fois Cora vaincue ?

Il savait que ce que Regina faisait était dangereux et courageux, mais elle...

Elle restait la méchante reine, un monstre.

Et ça, les gens n'étaient pas prêts de l'oublier.

Et lui non plus.

Le psychiatre hocha la tête.

- Bien. Et comment... comment vous sentez-vous en ce moment ?

Mieux, se surprit-il à penser, maintenant qu'il avait enfin vidé son sac, pas bien mais mieux.

- Hé bien... un peu mieux qu'avant je dois dire. Maintenant que la malédiction a été brisée, que je peux parler de ce que j'ai vécu librement et... enfin, je me sens mieux avec mon cœur à sa place. Regina me l'a rendu avant la fin de la malédiction.

Archie haussa un sourcil surpris.

- Oh... C'est étrange ça... qu'elle vous l'ait rendu, qu'elle ait montré des signes de changements, une volonté de devenir une meilleure personne... pour ensuite retourner tout droit dans les bras de celle qui a gâché sa vie sans le moindre scrupule il y a des décennies.

Archie comprendrait peut-être de lui-même la vérité, mais il ne fallait en aucun cas que Graham la lui révèle d'une quelconque façon.

- Oui, mais c'est Regina... Peut-être n'avait-elle pas réellement envie de changer et qu'elle n'a fait que saisir la première occasion qui se présentait à elle pour reprendre ses mauvaises habitudes.

Le pire dans tout ça c'est que dans d'autres circonstances, ça aurait pu être vrai.

En fait, ça pouvait même encore l'être.

Et ça le terrifiait à un point presque inimaginable.

- Oui, peut-être, reconnut le psychiatre. Avez-vous... avez-vous d'autres choses à ajouter ?

C'était le moment, le moment de parler de ce dont il n'avait encore parlé qu'à Regina et à personne d'autre, le moment d'appeler au secours quelqu'un qui pourrait réellement l'aider, et pas la femme qui lui avait arraché le cœur et l'avait enfermé dans une cage pendant des années.

- Je... je crois... je crois que... Non, rectifia-t-il, maintenant sûr de lui. Je suis en train de tomber amoureux.

Un sourire apparut sur le visage du psychiatre.

C'était pour ça que Graham était heureux de venir le voir, malgré la douleur qui résultait de ces séances, lorsqu'il devait exhiber ses blessures intérieures, lui qui les avait dissimulées pendant si longtemps, parce que Jiminy Cricket se souciait réellement de son bien-être et avait à cœur de l'aider.

- C'est merveilleux ça ! S'exclama-t-il. De qui s'agit-il ?

- August. Pinocchio. Enfin, vous m'avez compris.

Le psychologue hocha la tête, continuant de sourire.

- Je m'en doutais un peu après vous avoir vus ensemble et... enfin, August parle beaucoup de vous.

Le chasseur sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine, et comme toujours depuis qu'il l'avait récupéré, il ne put s'empêcher de s'en émerveiller, de se réjouir du fait qu'il pouvait à nouveau ressentir des émotions, qu'il n'était pas mort émotionnellement parlant, que Regina ne l'avait pas brisé.

Et si ses joues virèrent légèrement au rouge en apprenant ça, ça ne le regardait que lui et personne d'autre.

- Oh. Je vois. Et je... enfin, j'ai peur.

Archie fronça les sourcils.

- Pourquoi avez-vous peur Graham ? En dehors de... de vos traumatismes causés par Regina je veux dire, ce qui est tout à fait compréhensible.

- En fait je suis terrifié. Je crois... je crois que je ne suis jamais tombé amoureux de toute ma vie. Dans la Forêt Enchantée, j'étais solitaire et je n'avais personne en dehors de ma meute et après... enfin vous connaissez la suite. Et ici, j'avais Regina mais... ça n'a jamais été de l'amour. Alors ça me fait peur. J'ai peur de ne pas savoir quoi faire et aussi de... de tout faire foirer.

L'expression du visage d'Archie se fit grave.

- Graham... Écoutez-moi bien. Vous n'allez rien faire foirer, c'est clair ? Et aussi... je ne sais pas si on vous l'a dit mais que ce soit le cas ou pas, je vais vous le dire... ce n'était pas de votre faute. C'est Regina la responsable et personne d'autre. Est-ce que c'est clair ?

Ce fut à ce moment-là que toutes ses barrières s'effondrèrent et qu'il se mit à pleurer.

Il ne l'avait jamais pensé comme ça, ne l'avait jamais réellement formulé de cette manière, mais dans sa tête, parfois...

Si j'avais été plus fort...

Si je n'avais pas essayé de tuer Blanche-Neige...

Si j'avais fui quand il en était encore temps...

Jamais il n'avait pensé être responsable, mais parfois il se demandait ce qui ce serait passé si il avait fait un choix différent.

- Très clair oui Archie. Merci... merci de me l'avoir dit.

Le sourire revint sur les lèvres du psychiatre.

- Bien. Dites le lui alors. Dites le à August, si vous vous en sentez capable, si vous voulez vraiment construire quelque chose de durable avec lui, il a le droit de savoir. Et vous méritez d'être heureux. Tous les deux. »

Oui.

Peut-être méritait-il ça effectivement, être heureux, lui qui ne l'avait plus été depuis si longtemps qu'il avait fini par oublier ce que ça faisait de l'être vraiment, pas juste de faire semblant ou de croire l'être.

Ce serait définitivement ça sa meilleure vengeance contre Regina.

Il serait heureux.

« Même jour, même heure la semaine prochaine ? Lui proposa alors Archie.

- Ça me va, lui répondit le chasseur. »

Si Cora ne nous a pas tous tués d'ici là, ne put-il s'empêcher de se dire sombrement.

Et dire qu'il devait compter sur Regina pour que cela n'arrive jamais.

L'ironie dont sa vie pouvait faire preuve en était presque drôle.

A suivre...

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