Chapitre 9 {III}

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(N'hésitez pas à laisser une étoile ou un commentaire pour m'encourager si vous aimez mon histoire ! Bonne lecture pour cette dernière partie du chapitre 9 !)

 Nathaniel laissa sa tête tomber sur le côté, son regard se perdant sur la baie vitrée de la salle d'attente, celle-ci n'offrant que le spectacle des personnes à l'intérieur. Le soleil s'était couché depuis au moins une heure et il n'avait rien fait d'autre de sa journée qu'attendre dans cette salle. Étrangement, plus les heures avançaient et plus il se sentait éveillé. À ce rythme-là, il ne dormirait pas de la nuit.

 D'un coup brusque, au point d'en faire sursauter le couple assis non loin de lui, Nathaniel frappa ses pieds sur le sol, se redressa et sortit son téléphone de sa poche. Aucun appel, aucun message. Le dernier message qu'il avait reçu venait de Priya, plus de huit heures auparavant, en matinée. Personne ne savait vraiment qu'il était là. Personne ne s'inquiétait pour lui. Sa sœur n'étant probablement pas encore en état de demander à ce qu'on appelle leurs parents, aussi il avait pu y échapper pour l'instant. Ne pas redouter leur apparition à tout moment l'aidait à garder son calme et lui permettait également de rester à l'hôpital, au plus près d'elle. Dès que ses géniteurs seraient prévenus, il partirait retrouver son appartement vide et attendrait de nouveau, pendant des heures, des nouvelles de sa sœur.

 Le jeune homme tourna la tête dans la direction opposée et observa les portes automatiques s'ouvrir sur sa droite. Il ne pouvait s'empêcher un regard furtif dès qu'il entendait entrer une personne qui n'était pas celle qu'il attendait. Et à chaque fois, un même sourire de dépit s'épanouissait sur ses lèvres fendues.

 C'est vraiment pitoyable.

 C'était ce qu'il pensait à chaque fois, à chaque fois que cet espoir inavouable naissait au fond de son ventre, pendant cette seconde où il croyait la voir entrer dans cet hôpital pour venir le soutenir. Quand chaque silhouette de femme adoptait ses courbures, sa démarche, ses cheveux courts et bruns devenus longs et auburn, juste pour lui ressembler.

 Après quatre ans, croire encore qu'elle allait apparaître, comme par magie, pour le soutenir... c'était pathétique. C'était pathétique de vérifier son portable toutes les dix minutes pour voir si elle avait finalement accepté ses coups de fil, si elle lui avait envoyé un message. Même si ce n'était que pour lui dire de la laisser tranquille, il l'aurait accepté, mais ce silence le tuait à petit feu.

 Comme s'il était le héros d'un roman qui verrait la femme qu'il aime revenir vers lui, au moment où il s'y attendait le moins, au moment où il en avait le plus besoin, il espérait. Il oubliait ces quatre années de sa vie qui n'avait été couché sur aucun papier, pour témoigner de toute la souffrance que cette rupture inachevée avait laissé dans son cœur. Il oubliait ces quatre années où il croyait l'apercevoir à tout moment au coin d'une rue, au fond d'un amphi, sur un siège de salle d'attente d'hôpital. Ces quatre années à se forcer à l'oublier, sans jamais réellement y arriver.

 Nathaniel ferma les yeux, prenant une profonde inspiration.

 C'était pathétique de croire qu'il avait jamais compté à ce point-là, pour elle. D'avoir pensé, à un moment donné de son existence, qu'elle était la bonne. Celle qui serait toujours là pour le sauver de cette vie, quand il était incapable de le faire lui-même, quand il ne voulait plus essayer de le faire tout seul. S'il était un héros de roman, il n'aurait jamais fini à attendre pendant une dizaine d'heures, dans un hôpital, sans personne à ses côtés.

 Ce qu'il se déroulait, à cet instant, cette solitude cruelle, c'était la réalité. Et même s'il n'existait pas, même s'il n'était que là pour servir une histoire sur du papier, celle-ci n'était clairement pas la sienne. Ce n'était pas lui, le héros.

Fallen {Amour Sucré Campus Life}Where stories live. Discover now