Chapitre 18 {III}

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 — Qu'est-ce que tu fous là ? hurla Olympe à Maxence, le cœur battant de fureur dans sa poitrine.

 — Je vous l'ai déjà dit, je suis venu voir si tout va bien.

 — C-C'est les toilettes des femmes ici ! s'exclama Mélody, la voix balbutiante.

 Maxence perdit son sourire. Il pencha doucement la tête, observant sa camarade plus attentivement, les sourcils froncés. Dans son dos, Olympe sentit Mélody se figer d'autant plus, le regard de cette ordure sur elle comme une seconde invasion après la main de Paul sur sa jambe.

 Maxence dévia le regard sur Olympe, bombant le torse de cette arrogance qui lui était propre.

 — Elle a quel âge ta copine, quatorze ans ? moqua-t-il, un doigt levé dans sa direction. Remarque, c'est sûrement ça qui doit plaire à Paul. Parce qu'en dehors de ça, je vois rien...

 Olympe tourna la tête vers Mélody qui, les joues rouges de honte, avait le regard dirigé vers le sol. Ses mains qui maintenaient son pull contre sa poitrine tremblaient et ses yeux brillaient, emplis de larmes.

 — Elle a raison ! T'as rien à faire là, s'emporta Olympe en se tournant de nouveau vers Maxence. Fous-le-camp !

 Ce dernier feignit la surprise, un léger mouvement de recul.

 — Ça va, je ne fais rien de mal. Vous me prenez pour qui ? Un violeur ou quoi ? Ça me vexe.

 Maxence souriait mais sa voix ne riait pas.

 Olympe serra des dents plus fort encore, si c'était seulement possible, son regard accroché à celui du bassiste. Elle ne réussirait pas à le faire partir de cette manière, elle devrait s'y prendre autrement.

 Son intrusion dans cet espace qui aurait dû être sécurisant pour les deux jeunes femmes suffisait à le qualifier de pervers, quand bien même il ne les touchait qu'avec son regard. Il ne valait pas mieux que Paul Avenon. Les étudiantes devaient partir d'ici le plus vite possible. Il n'était plus question de laisser Mélody seule ou non pour obtenir ce stupide stage. C'était évident désormais qu'elles devaient s'enfuir toutes les deux !

 Les pieds enfoncés dans le sol, Olympe eut du mal à apaiser sa respiration, aussi agitée qu'après une course sur le terrain d'athlétisme. Reprenant son calme du mieux qu'elle put, elle dit :

 — On est en train de se changer. Toi et Paul pouvez nous accorder une minute ?

 Maxence enfouit les mains dans ses poches.

 — Qu'est-ce qui me dit que vous n'allez pas juste vous barrer ?

 Merde.

 — Paul serait très déçu.

 — On va revenir.

 La voix venait de derrière elle. La tête toujours dirigée vers le sol, Mélody poursuivit :

 — J'ai vraiment envie d'obtenir un stage avec M. Avenon.

 Maxence sourit jusqu'aux oreilles, comme fier de lui.

 — Tant mieux alors ! Je compte sur vous, hein.

 Il se caressa le menton.

 — Mélody... c'est ça ? T'es moins gamine que ce que je croyais. C'est bien.

 Sa camarade déglutit, sa tête s'affaissant encore plus.

 — On vous attend.

 Et, non sans un clin d'œil en direction d'Olympe, Maxence se décida à enfin quitter les toilettes des femmes.

Fallen {Amour Sucré Campus Life}Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt