Chapitre 55 : Pas ici, pas comme ça !

62 6 0
                                    

De l'autre côté de mon appareil photo j'observe Lucas qui chante sur scène. Sa phrase me tourne en boucle dans la tête. Une erreur ? Non je ne pense pas. Il me provoque, je le provoque aussi. Je ne veux plus être la petite fille fragile à qui on s'amuse à envoyer des mots de menaces anonymes en s'imaginant que je resterai docile et sage. Je veux et je vais passer à autre chose, est ça, à partir de maintenant. Dorénavant, je vais faire en sorte de me faire une place parmi les autres et de me faire respecter.

Lucas sait exactement où je suis placé dans le couloir entre la fosse et la scène pour prendre mes photos. Au fil des concerts j'ai commencé à prendre mes marques et à avoir des petites habitudes qui ne trompent plus personne. Il me regarde ! Me lance comme des flèches avec son regard sombre et ténébreux. Chaque fois qu'il pose ses yeux sur moi même quelques secondes suffit à me rendre complètement à sa merci. Est-il possible que quelqu'un puisse vivre et ressentir la même chose que moi ? J'aimerais connaître l'expérience d'une autre femme dans le même état d'esprit que moi pour que l'on m'aide. Je reconnais, peut-être un peu trop tard ma détresse face à mes sentiments envers Lucas.

Afin de reprendre un peu de contenance face à ma perte évidente de contrôle sous le regard torride de Lucas, je choisis de changer de cible et de me retourner pour prendre les fans en photo. Les trois premières rangées de groupies sont composées uniquement de filles, et elles sont toutes aussi belles les unes que les autres. Beaucoup d'entre elles prennent la pose avec une facilité déconcertante quand je pointe mon appareil photo sur elle. Avant la fin du concert, je choisis de changer d'angle et d'aller prendre cette fois-ci quelques photos derrière la scène. C'est souvent les plus belles prises car il y a une belle vue d'ensemble du groupe et du public.

Le show terminé, les garçons descendent de scène transpirant, à bout de souffle mais sans la moindre expression de fatigue.

- Pfiou c'était d'enfer j'ai grave kiffé ! Troy, Lucas on se voit plus tard ? J'ai vu une paire de loches qui n'ont pas arrêté de m'appeler toute la soirée. Je me dois d'aller leur faire un petit coucou. Lily ! Je compte sur toi pour te voir à la fête de ce soir.

Ryan m'embrasse sur la joue et part à la vitesse de l'éclaire. Troy rigole et disparaît à son tour sans ajouter un mot. Je décide de les suivre sans prêter attention à l'homme majestueux qui est juste à mes côtés faisant une tête de plus que moi et qui me domine de tout son corps, son charme et son magnétisme. Mais finalement dans un élan d'audace, je m'arrête net et fais demi-tour.

- Pour qui tu te prends sérieusement ? Ca t'amuse de jouer avec mes sentiments c'est ça ? Tu sais Lucas je t'écoute, je t'écoute bêtement et ça tu vois c'est une belle erreur de ma part. Il faut vraiment que j'arrête de boire tes belles paroles sans me poser de questions. Tu es un manipulateur et...

Il me coupe la parole,

- Mais tu vas la fermer une minute bordel !

Je suis face à lui, le cou cassé en deux pour le regarder de ma petite taille toujours les deux mains scotchées sur mon appareil photo. Lucas m'analyse et finit par me fixer droit dans les yeux le front perlant de sueur et une odeur virile qui ne me laisse pas indifférente. Curieusement, je ne suis pas en colère par son affront mais plutôt excité. Je me tais.

- Tu crois vraiment que je suis intéressé par les autres nanas ? Par toutes les minettes qui hurlent mon prénom comme des hystériques en manque d'affection ? Oui la majorité d'entre elles sont bandantes je ne peux pas te cacher ça car oui elles font en sorte d'être chacune plus sexy les unes que les autres mais sérieusement Lily...

Il marque une pause pour souffler d'agacement puis au bout d'une minute de réflexion Lucas me prend par la main et m'emmène jusqu'à une porte à quelques mètres de nous et l'ouvre. Nous nous retrouvons tous les deux seuls dans une petite pièce encombrée de matériels électriques. Il y a tout juste de la place pour qu'on se tienne face à face avec un périmètre d'un mètre entre lui et moi. Le peu d'éclairage que nous avons pour nous voir est celle que la porte filtre au niveau de l'encadrement.

Never Say NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant