Never Say Never

Chapitre 40 : Taxi

Aïe ma tête quelle horreur ! Je ne pensai pas avoir autant abusé hier soir...

Bien installée dans mon lit, je me tourne sur le côté et attrape mon téléphone pour regarder l'heure. Sept heures cinquante six. Double aïe, il est vraiment trop tôt pour être réveillé vue l'heure où je me couché. À cette vitesse-là je ne tiendrai pas jusqu'à la fin de cette tournée, vraiment pas. Il faut que je prenne une décision radicale et immédiate, ce soir je ne fais pas d'excès !

Toc toc toc !

Je me lève du lit ou plutôt je saute du lit surprise qu'on toc à ma porte à cette heure ci. J'enfile le peignoir de l'hôtel qui traîne sur une chaise et ouvre la porte.

- Bonjour room service.

Je me place sur le côté sans dire un mot laissant passer un monsieur poussant un chariot.

- Madame, je vous souhaite un bon petit déjeuner.

Déboussolé, j'arrête le serveur sur le point de partir.

- Excusez-moi, mais je n'ai rien commandé.

- Vous êtes bien Lily-Rose Swan chambre 257 ?

- Oui.

- Alors c'est bien pour vous madame. Bonne journée.

Jessy de ce que je peux lire sur sa plaque m'offre un beau sourire chaleureux et quitte la pièce refermant la porte derrière lui.

Je saisis le plateau sur le chariot et le place sur la petite table en face du lit. Je m'assois sur le fauteuil assorti à la table et contemple le petit déjeuner. Il y a un verre de jus d'orange, un thé fument mangue lichie, une assiette avec des croissants, du pain, du beurre et de la confiture Petit déjeuné Européen !

J'ai les papilles en ébullition, j'ai faim, je vais me régaler. Oh, je n'avais pas vu l'enveloppe posée sur la serviette de la même couleur. J'ouvre celle-ci et commence à lire son contenu.

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Lily,

Tu as pris une belle petite cuite par ma faute hier soir. J'imagine que ce matin tu ressens les effets indésirables de mes cocktails. Sache que je suis désolé et pour me faire pardonner, je t'offre ce petit déjeuner qui je pense te fera le plus grand bien. C'est important de remplacer le liquide par du solide le lendemain de soirée.

Je me suis permis de demander qu'on te l'apporte tôt car je sais d'une source sûre que tu aimes courir de bon matin. J'espère ne pas me tromper, ne m'en veux pas si je te réveil.

Oh une dernière chose, je t'ai laissé un doliprane pour ton mal de tête insupportable. Et sur ça, je suis sûre de ne pas me tromper. Bref, je ne t'embête pas plus et te laisse profiter de ce festin.

On se voit plus tard,

Will

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Je regarde à nouveau mon plateau et vois effectivement la petite attention très bien venue venant de Will pour mon mal de tête.

Son geste est simplement, touchant, agréable et complètement inattendu. Je ne peux m'empêcher d'être heureuse à cet instant malgré le tambour dans ma tête. Will est vraiment incroyable, je dois avouer que sa petite surprise tombe très bien.

Je commence par prendre la petite pilule blanche et ensuite je mets moins de quinze minutes pour tout manger. Il ne reste sur le plateau que des petites miettes. Une chose est sure, c'est que ce petit déjeuner qui m'a fait un bien fou m'a complètement requinqué, je suis prête à aller courir avec une nouvelle énergie matinale. Bon je sais que ça va être difficile d'avancer le ventre plein mais je n'en reste pas moins motivé. Je ne vais pas enfreindre ma routine course à pied au premier lendemain concert. J'enfile mon jogging, un pull, mes baskets et descends dans le hall.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Ma petite bonne humeur installée ce matin grâce à Will vient de disparaitre en moins d'une seconde en voyant Lucas en tenue de sport devant les portes de l'hôtel.

- Je t'avais dit que je viendrais courir ce matin avec toi, alors je suis là.

- Attends, tu ne te souviens déjà plus de ce que je t'ai dit hier ? C'était pourtant bien clair il me semble non ?

Je suis en colère une fois de plus contre ma volonté. Lucas met sa capuche sur sa tête déjà recouverte d'une casquette.

- Si c'était très clair même. Je ne me souviens pas la dernière fois que quelqu'un met remis en place comme tu l'as fait hier d'ailleurs.

- !n'essaie pas de me faire culpabiliser s'il te plaît.

J'ai l'impression qu'il sait que c'est facile avec moi de me faire revenir sur mes positions et de pardonner. Mais vraiment dans l'immédiat je n'en ai pas envie du tout.

- Non ! Je ne veux pas te faire culpabiliser ou quoi que soit dans ce genre-là. Au contraire, je pense que c'est une bonne chose, mais ce n'est pas le sujet. Je veux juste courir ce matin. Tu n'es pas obligé de m'attendre. Avance, cours et moi je vais te suivre sans te gêner. Je vais rester dernière toi, fais comme si je n'étais pas là.

Je garde le silence un long moment. Je réfléchis... Est-ce que je cède à ma revendication d'hier soir en acceptant ? Peut-être que non si je l'ignore. Il me suffit de faire comme si il n'était pas là effectivement.

Je le regarde droit dans les yeux comme si la réponse si trouver. Je pince ma lèvre inferieure en penchant la tête sur le coter. Je n'ai qu'à courir et le laisser là, mais j'aime bien l'idée qu'il me suive quand même. Peut-être qu'il n'arrivera pas à tenir la cadence... Je ne suis pas pro mais j'ai un bon rythme.

Je me ressaisis et commence à courir à un rythme trop élevé pour un début de course. Je dois me vider la tête. Je cours encore et encore allant d'une rue à une autre. Lucas est toujours dernière moi je le sais, je ne le voie pas mais l'entends. Il court comme un éléphant... Je ne m'arrête pas, j'avance au point de me perdre dans la ville au milieu des gratte-ciels. Je m'arrête et regarde tout autour de moi. La ville s'anime doucement, des gens boivent du café en terrasse, d'autres lisent le journal. Cette ville est dynamique et inspire à une vie paisible et agréable. Je suis sure que je pourrai m'y plaire.

- Lily ?

- Quoi ? Tu n'étais pas censé être transparent toi ?

- T'es perdu ?

Il m'offre un de ses magnifiques sourires plié en deux les mains sur ses genoux et à bout de souffle... Je prends mon air fière en levant la tête.

- Non !

Cette fois-ci il sort un joli petit son mélodieux à mes oreilles, il rit.

- Si t'es perdu !

- Je te dis que non.

- On court depuis trois quarts d'heures maintenant. On est très loin de l'hôtel.

Oops.

- Je ne suis pas perdu, je sais ce que je fais.

Il se gratte la tête l'air de dire je demande à voir. Je le défie du regard, me penche et lève le bras.

- TAXI !