26 - Les Amants Maudits

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Quelques secondes seulement après que Baralf se soit écroulé, Adriel laisse des racines sortir de la terre qui viennent s'enrouler autour des bras d'Emilius pour le ralentir

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Quelques secondes seulement après que Baralf se soit écroulé, Adriel laisse des racines sortir de la terre qui viennent s'enrouler autour des bras d'Emilius pour le ralentir. L'une s'enroule autour de son bras droit et le tire vers l'arrière, l'autre autour du bras gauche, le tirant vers l'avant.

Gabriel et moi demeurons agenouillés près du corps de Baralf, une faible respiration vient siffler dans sa gorge. D'un geste faible, Baralf saisit la main de son fils qu'il serre dans la sienne. Son visage est partiellement brûlé quand l'autre partie est recouverte de veines noirâtres, là où les ténèbres prennent plaisir à se nourrir de lui. Ses yeux bleus se posent un instant sur moi qui garde ma main posée sur sa poitrine, les larmes au bord des yeux. Les seuls mots qui parviennent à passer le seuil de ses lèvres sèches sont faibles et presque inaudibles.

—Merci...

Dans un dernier soupir, Baralf le Brutal obtient la rédemption qu'il attendait. Il desserre la main de son fils, ses yeux se vident de toute forme de vie et son corps se raidit, son cœur cesse de battre, sa magie s'éteint. Gabriel serre et desserre ses mâchoires tout en fixant l'homme qui l'a élevé, l'homme qui l'a brisé mais à la fois, il fut la seule figure paternelle qu'il eut durant son existence. Il l'a haï puis a su le pardonner et voilà dorénavant qu'il s'éteint, probablement trop tôt.

Lorsqu'il se redresse, ravalant sa tristesse, Gabriel ouvre son poing serré pour ainsi découvrir la chevalière que Baralf portait, celle donnant accès à l'Animal du Mage, comme celui qu'avait Dorius ou Adriel jadis. Il déglutit, l'observe un instant, elle est en cuivre, avec ses initiales gravées dessus. Gabriel la glisse à son auriculaire puis relève ses yeux vers Emilius qui détruit seulement les racines créées par Adriel.

— J'en ai assez de tout cela, grogne-t-il. Je suis revenu, c'est pour terminer ce que tu m'as empêché de faire il y a trois cents ans !

— Tu tues sans jugeotte, tu fais souffrir des innocents, tu as décimé des peuples tout entier pour un simple cœur brisé ? Enfin... Emilius... c'est de la folie. Où est passé ton cœur ? Où est passé ta foi ?

— Tu ne sais rien et tu ne comprends rien ! Sais-tu ce que ça fait que de vivre avec une magie aussi obscure en soi pendant des années ? Sais-tu ce que ça fait que d'essayer de vivre normalement, alors que ce pouvoir te ronge ? Et quand tu crois enfin trouver la lumière que tu attendais tant... tout s'écroule, et on te laisse à nouveau dans l'obscurité.

Plus Emilius parle, plus sa voix devient forte, ses mâchoires sont crispées, ses poings serrés desquels émanent une source ténébreuse menaçante. Les éclairs fendent le ciel, certains le heurtent même mais ne font que lui donner plus d'énergie encore. Sa puissance est à son paroxysme, les Trois Couronnes détruites, Emilius est dorénavant l'être le plus puissant ayant jamais foulé ces terres. Sa rage l'anime, sa colère le dévore, si bien qu'aujourd'hui, trois cents ans plus tard, son seul moyen d'expression est l'explosion totale de sa magie.
Et la fin de tout une Ère.

TENEBRIS LUMINA : L'Arbre de Vie [INTÉGRALE]Kde žijí příběhy. Začni objevovat