7 - Vingt quatre heures

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Gabriel

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J'avance, docile, mais jamais sans imaginer une façon de désarmer cette folle sans risquer la vie de Fred. Il m'en veut déjà suffisamment du fait d'être parti sans m'assurer qu'il était en vie. Néanmoins, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il aurait fait la même chose à la place. Un demi million de Stozar, qui était censé m'être donné en guise de récompense, difficile de ne pas penser de façon égoïste.

Je l'emmène jusqu'aux écuries, il n'y a plus grand monde ici puisque tout le monde s'attelle à accueillir les Mages et surtout, Aowyn, l'un des plus riches et puissant Mage des Trois Couronnes.

Je jette un regard en biais à la menace qu'est cette femme puis j'ouvre un box pour en sortir un cheval.

Elle ne me laisse pas le temps de le préparer, elle pousse Fred en avant et s'approche de cheval. J'en profite pour tenter de la désarmer alors que Fred pose sa main sur la blessure sur son cou, il saigne tout de même beaucoup. Je tente de saisir sa lame mais elle riposte, elle se cogne dans la porte fermée d'un box sans lâcher sa lame que je tente de lui arracher des mains. Elle grogne pour se défendre, elle ne lâchera donc jamais l'affaire.

— Fred ! Grogné-je tout en forçant, aide-moi à...

Je ne termine pas ma phrase puisque son genou vient heurter mes bijoux de famille. Ma respiration se coupe puis sa lame lèche la peau de mon arcade. Je sens ma chair se déchirer et le sang couler abondamment pour brûler mon œil juste en dessous. Je me tiens les parties, alors qu'elle s'approche du cheval.

— Je ne lui ai même pas mis de selle... commenté-je le souffle coupe.

Je croise rapidement son regard.

— J'ai vécu à la ferme, abruti, siffle-t-elle.

Elle parvient à grimper sur le dos du cheval qui part aussitôt au galop en hennissant. Je m'accroche au bord du box non loin du museau d'un cheval pour me redresser. Elle ne m'a pas raté. Je grimace puis passe ma main sur ma plaie au visage, je saigne beaucoup, je crois bien qu'elle m'a coupé le sourcil en deux.

— Tu aurais dû m'aider... grommelé-je.

— Vas te faire foutre, Gabriel, peste Fred en quittant les écuries.

Je le suis, légèrement boiteux car mon entrejambe reste douloureux, je n'y vois rien de l'œil droit à cause de tout ce sang. Nous pouvons voir plusieurs domestiques et mercenaires sortir, tous sur les nerfs avant que Baralf ne suive. Fred s'arrête et moi quelques centimètres derrière. Baralf s'avance vers nous, les ponts serrés.

— Ne me dites pas que...

— Il y en a plein d'autres... maugrée-je.

Alors Baralf se désintéresse de Fred, il s'arrête juste face à moi, le menton levé.

— De déception en déception, Gabriel... je te pensais le plus intelligent de tous et je me rends compte que tu es le moins réfléchi.

— Il m'a sauvé, intervient Fred.

— Et moi, je dis quoi aux Mages qui viennent d'arriver ? Je dis quoi à Aowyn ?! Gronde Baralf.

TENEBRIS LUMINA : L'Arbre de Vie [INTÉGRALE]Where stories live. Discover now