54 - Joyeux anniversaire

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Andromède


Essuyées les larmes et revenu le sourire à mes lèvres, on était restées deux heures allongées dans mon lit. C'était une véritable renaissance de ravoir mon amie près de moi. Je lui confiais mes difficultés mais aussi mes nouvelles amitiés, les moments avec Icare au café ou en balade avec nos chiens, mes réussites scolaires et mes doutes d'avenir.

Ça me faisait du bien de tout déballer, et elle m'écoutait attentivement en me réconfortant ou me félicitant. De son côté, elle ne me raconta pas grand-chose.

À l'heure du repas, nous nous levions enfin.

Puis vint le dessert où un gâteau d'anniversaire sortit de nulle part, avec un clin d'œil de la part d'Ophélia. Elle sortit ensuite un énorme paquet bariolé de rouge et de jaune, que j'ouvris au bord des larmes, pour en découvrir un magnifique télescope. Je n'en croyais pas mes yeux. Même ma mère souriait.

- Avec la participation de Ric et Tom, ainsi qu'un coup de pouce de Léa, ajoutait Ophélia. J'espère qu'il te plaît.

N'ayant jamais eu de si grand cadeau, je ne sus comment réagir, mais la pris simplement dans mes bras en fondant enfin en larmes.

Pendant l'après midi, nous rendions visite à Icare qui semblait surexcité de nous voir, enfin, encore plus surexcité que d'habitude, ce qui faisait en réalité assez peur à voir. Nous appelions aussi Tom qui était ravi que le cadeau me plaise, et qui ne pouvait plus attendre de l'essayer avec moi. Et c'est ce que nous fîmes, une fois la nuit tombée, toujours en appel avec lui, même si il ne pouvait rien voir derrière son écran. Il nous guidait en nous expliquant où l'on pouvait trouver les constellations. Je vis grâce à lui mon homonyme étoilé, l'Andromède perchée dans le vide, si sereine et magnifique.

Ce fut l'une des plus belles soirées de ma vie, bien qu'elle soit si simple.

Après avoir raccroché avec Tom et échangé plein de « bonne nuit » riants et dégoulinants, Ophélia et moi primes le dernier bus pour rentrer chez ma mère. Nous faillîmes le louper à cause d'Icare, qui nous prenait sans cesse dans ses bras et ne voulait plus nous lâcher.

Je m'endormis directement après qu'on se soit glissées sous les couvertures, avec un immense sourire aux lèvres. J'avais retrouvé mes meilleurs amis.

De nouveau quiète et sereine, je n'étais pourtant pas au bout de mes surprises.


_____

On se reparlait de nouveau, mais on avait du mal à se voir. On travaillait tous beaucoup et on était tous épuisés du lycée. On n'avait pas le même emploi du temps et Ophélia ne venait toujours pas aux rendez-vous café, cette fois-ci avec de vraies excuses.

Elle préparait son gala de danse, et devait prendre énormément de temps pour s'entraîner. Épuisée par le lycée, elle avait peur que sa passion empiète sur ses études, et que ses études empiètent sur sa passion.

Cela m'attristait, de me dire que c'était la première mais aussi la dernière année où on était si proches géographiquement, -excepté pour Tom- mais qu'on ne pouvait pas en profiter pleinement.

Mais cette fois-ci je savais que ce n'était pas que mes pensées. Ophélia faisait du mieux pour me voir et me demander des nouvelles quand elle le pouvait, en me répétant souvent à quel point on lui manquait. Toujours essoufflée, elle prenait tout de même toujours le temps de m'appeler au moins quelques minutes par jour. Cela me rassurait et me touchait énormément.

Puis, un soir, alors que nous étions au téléphone, elle me dit :

- Avec Tom on s'est parlé aujourd'hui et on s'est dit qu'il faudrait partir. On a fait les repérages et on peut prendre un bus pas très cher pour la plage, on s'était dit que voir la mer nous ferait du bien. On peut réserver deux chambres là-bas ça coûtera pas grand-chose pour une seule nuit, en plus à cette période. On resterait un week-end, du samedi matin au dimanche soir. T'en dis quoi ?

- Quoi ?! m'étonnai-je après sa tirade. Je... C'est une superbe idée, vraiment. Mais je ne sais pas si ma mère v...

- Oh, j'ai déjà demandé à ta mère, elle est d'accord pour que tu partes et elle veut bien te payer les frais. Désolée de l'avoir fait sans t'en parler d'abord, j'ai conscience que c'est assez intrusif mais, je savais que ça ferait pencher la balance.

Je restais sans voix. Quelle folle idée et quelle folle amie. Je n'étais jamais partie en voyage avec des amis, même si ce n'était qu'un seul week-end.

- Et Tom ? Demandai-je pour précision.

- Il avait déjà prévu de rendre visite à ses grands parents qui habitent toujours ici. Il prendra le bus avec nous quand on partira. Ric sera aussi de la partie bien sûr.

- On partirait quand ?

- Ce week-end.


CollisionsWhere stories live. Discover now