37 - Andromède vs Haddock

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Ric

- Comment t'as trouvé les filles aujourd'hui ? me demanda Tom tandis que nous attendions notre prochain cours.

- Très jolies, comme d'habitude, néanmoins Ophélia pas très aimable, comme d'habitude, répondis-je.

- Mais non Dupont, je te parlais pas de ça ! se ficha-t-il de moi.

- Bah alors de quoi ? le questionnai-je. Tes demandes ne sont pas très claires aussi.

- T'as rien remarqué ? continua-t-il comme si on jouait aux devinettes. Dupont te va bien tu vois, t'es nul pour constater les choses.

- Roh allez, monsieur Notre Seigneur éclairé, crache le morceau.

- Je sais pas, moi je les ai trouvées beaucoup plus... proches ? D'habitude elles se parlent pas vraiment, mais là pendant qu'on débattait...

- et que j'avais raison, le coupai-je.

- et que j'avais raison, reprit-il naturellement, Ophélia a posé plein de questions à Andromède sur ce qu'elle faisait là, dans son cahier. Et puis Andromède lui a montré quelques pages, et elles ont pas mal rigolé toutes les deux. C'est bizarre, je me demande ce qu'il a pu se passer entre temps pour qu'Andromède délie un peu ses silences.

- Bof, rien remarqué, haussai-je les épaules. Mais ça veut dire que tu n'étais pas particulièrement happé par notre colloque, ce qui est bien regrettable. Tes soi-disants arguments ne sont pas très profonds à cause de ton étourderie tu vois.

- Je sais surtout voir les choses moi, me lança-t-il d'un sourire suffisant.

Depuis quand c'était devenu important de se focaliser sur autre chose qu'une joute verbale ? Quel prétentieux.

Au fond, je l'avoue, j'aurais bien aimé voir ce genre de détails moi-même pour pouvoir me faire une idée. Mais ça, je ne le dirai jamais à voix haute. Et puis, à vrai dire, j'étais aussi un peu jaloux.

_____

Andromède

Puis, toute la semaine était passée, avec une lenteur indéfinissable. Jeudi, à 10h, Iris s'était de nouveau étonnée que je parte de mon côté. Peut-être croyait-elle que je faisais semblant. Peu m'importait.

Ophélia encore en avance, j'étais encore arrivée la dernière. Cette fois-ci c'était mocaccino avec un zeste de citron. À croire qu'elle les faisait elle-même. J'ai eu le droit de goûter, pas Mercutio. On a ri. Elle s'est penchée sur mon carnet et m'a demandé pourquoi il y avait tant de couleur orange dedans ces derniers temps. Je ne lui ai pas répondu. Les deux garçons nous lançaient des regards suspicieux. Je n'ai pas compris.

Nous avions donc discutés de notre future entrevue jeux-vidéos qui nous ferait sortir de ce café. Comprenant que c'était sérieux, j'avais un peu pris peur. Je ne possédais qu'un ordinateur fixe et ne pouvait donc pas l'emporter chez Tom. J'avais assuré, avec un pincement défaitiste au cœur, qu'ils pourraient le faire sans moi, mais c'était sans compter l'assurance de Ric qui me lança « on pourrait le faire chez toi à la place ! ».

Me trouvant bloquée et ne sachant que faire, j'avais accepté. Je devrai prendre sur moi, mais ça ne me tuerait pas.

On s'était donc donné rendez-vous chez moi le samedi soir qui arrivait. Ma mère, tellement heureuse que je ramène du monde -ou que j'aie simplement des amis-, m'avait promis qu'elle ne me dérangerait pas, et qu'elle partirait au restaurant avec une collègue.

Mais bien sûr, elle attendit que tous soient arrivés pour partir.

Elle se préparait dans sa chambre, en prenant bien tout son temps, tandis que j'attendais le cœur battant, assise sur mon lit à câliner mon chien.

CollisionsWhere stories live. Discover now