43 - La fin d'un monde

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Andromède


Je me réveillai à huit heures et demi dans les bras d'une Ophélia encore endormie. Je mourrais d'envie d'aller aux toilettes mais n'osais pas bouger pour ne pas déranger ces boucles rousses qui me chatouillaient la peau. Je m'aperçus alors que nous n'étions que deux dans mon lit, et non quatre comme il avait été prévu. Je me demandais si Icare et Tom n'étaient pas allés dormir dans la chambre d'amis tout compte fait. Je ne me rappelais pas de quand je m'étais endormie.

Après quelques minutes de doutes, j'osai enfin me dépêtrer de mon amie qui ne se réveilla finalement pas. Sur le chemin des toilettes, je jetai un coup d'œil à la chambre d'amis et la trouvai vide. Sans aucune trace d'un quelconque passage de deux mini-tornades. Prise de peur, je me précipitai vers mon jardin où je ne vis pas le vélo de Tom. Ils avaient du partir... Mais pourquoi si tôt ? Je me sentais un peu vexée et en même temps nerveuse : j'allais me retrouver seule avec Ophélia.

À mon retour dans la chambre, je remarquai enfin un petit mot posé sur mon bureau.

« Le devoir nous appelle, on se revoit très vite, merci pour les crêpes. Capitaine Haddock & Major Tom »

Je ne compris pas bien le message car je n'avais jamais ni fait ni offert de crêpes, mais je ne me posai pas plus de questions que ça. J'imaginais plutôt un crossover ultime entre Hergé et David Bowie, et ricanai à cette idée.

Face à l'impossibilité de me rendormir, je m'assurai qu'Ophélia le faisait bien et m'assis à mon bureau pour gribouiller des choses dans un carnet pour faire passer le temps.

C'est à dix heures trente que je fis tomber mon verre en plastique empli d'eau pour la peinture, et que le fracas réveilla Ophélia –et probablement tout le quartier.

- Mon amour, tu ne t'es pas fait mal ? Émergea-t-elle en se frottant les yeux.

Écarquillant les yeux, je me retournai vers elle sans comprendre à qui elle s'adressait.

- Oh pardon Andromède, ria-t-elle. J'étais encore dans mon rêve.

Elle se remmitoufla dans ma couette et me regarda éponger mon désastre de ses yeux plein de sommeil.

- Tu n'as pas abîmé ta page de carnet au moins ? Continua-t-elle alors que seule sa tête dépassait des couvertures. J'ai hâte de la voir.

- Qui te dit que je te la montrerai ? Rétorquai-je.

- Et bien personne, mais je pense que le fait que je m'y intéresse te plaît.

Je me sentis rougir et fis mine de continuer d'éponger pour ne pas avoir à répondre ni à la regarder.

Après avoir nettoyé mon carnage, je me rassis et continuai mes gribouillages, dos à elle. Elle se leva alors lentement du lit, après avoir étiré chaque partie de son corps, et se posta à mes côtés, observant les éléments de mon bureau. Je serais certainement morte de malaise si ç'avait été quelqu'un d'autre. Mais elle avait raison, sa curiosité me plaisait. Elle émit un léger rire en regardant les petits animaux en pâte fimo que j'avais fait au collège, puis fit tourner mon petit globe céleste pour en voir les constellations, pour qu'enfin son sourire s'arrête sur les photos accrochées au mur.

- C'est toi, là ? Me demanda-t-elle en dévoilant la quasi-totalité de ses dents.

- Oui, une mini Andromède. Là c'était l'anniversaire de mes six ans.

Je me levai pour mieux contempler la photo et mon cœur se réchauffa à l'image de ce souvenir.

- Et qui est l'homme qui te tient sur ses genoux ? s'intéressa-t-elle.

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