32 - Chez Tom

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Ric

Dire que j'étais stressé serait mal me connaître. Non, au contraire, je... MOURRAIS DE PEUR. J'avais échappé à l'homicide très volontaire une première fois, je n'aurais pas cette chance une seconde fois.

On marchait donc sur ces graviers craquants, le regard fixé sur cette porte qui allait s'ouvrir d'une seconde à l'autre. J'aurais préféré éviter ce moment. Me cacher dans les fleurs. Mais Andromède me souriait. Si j'abandonnais maintenant je l'abandonnais aussi, et pas question de la laisser seule avec Tom. La poignée se baissa au moment où nous commencions à monter les marches du perron. Serrant mes poings pour m'empêcher de crier, j'abordai mon faciès le plus enjôleur pour affronter papa-Tom. Mais à ce moment là, quand la porte s'ouvrit, je découvris le merveilleux visage de mon ami, les yeux grands ouverts comme pour s'assurer que c'était bien nous. Toute mon appréhension redescendue d'un coup me propulsa dans ses bras.

- Tom, Tom, mon ami, mon vénérable ami, chuchotai-je avec une petite larme. J'ai failli mourir tu sais. Mon sauveur, tu as sonné la continuation d'une belle et longue vie trépidante.

- Euh... avec plaisir ? Fit Tom, déconcerté.

- Roh arrête ton cinéma Mercutio, interrompit Andromède. Tom, bonjour, est-ce qu'on pourrait rentrer le plus discrètement possible ? C'est-à-dire sans que tes parents voient cet énergumène.

- Bien sûr, Andromède, rentre, et toi Mercucul tu fais le tour. Répondit Tom en montrant du doigt l'autre côté de la maison.

- Quoi, sérieux ? m'outrageai-je. T'as rien trouvé de mieux que... «Mercucul» ?

- Passe par derrière ou j'appelle mon père, me menaça-t-il.

- Ok, ok, seigneur, ce que vous voudrez mais pas papa-Tom ! Suppliai-je.

- Bien, finit Tom.

Il fit signe à Andromède de rentrer et me ferma la porte au nez avec un sourire. Parfait. Tout simplement parfait. Me voici seul dans le froid pendant que mon meilleur pote fricote avec mon invitée, dans une maison remplie de tueurs-de-Ric.

Je soupirai, et fit le tour de la grande maison, le dos voûté, pour éviter que quelqu'un ne remarque un intrus dans le jardin à travers les fenêtre et sorte la carabine.

_____

Andromède

Mais qu'est-ce que je fichais ici au juste ? Je me retrouvais dans une situation vraiment improbable.

Tom me sourait en me guidant dans le couloir, pour traverser son salon et atteindre sa chambre. Dans ce salon, justement, je vis ses fameux parents qui m'ont paru tout à fait charmants. À notre arrivée, ils se levèrent tous deux instantanément de leurs fauteuils et vinrent me serrer la main. « Papa-Tom » comme l'appelait Mercutio, me proposait des cookies tandis que maman-Tom me proposait de récupérer mon manteau. Ils étaient tous les deux grands, aux cheveux et aux yeux châtains comme leur fils, qui ne différait d'eux qu'avec ses cheveux à peine un peu plus clairs. Mais ils avaient tous les trois un grand sourire qui témoignait d'une harmonie familiale emplie de gentillesse. Ça se sentait. Ils dégageaient tous une aura qui me faisait me sentir directement à l'aise.

Mon idée se confirmait : il valait mille fois mieux que nous allions ici plutôt que chez moi.

Sa mère nous questionna sur notre travail, et Tom inventa directement sa plus belle excuse. Ça sentait l'habitude. Après quelques instants, ils nous laissèrent, toujours en grand sourire, se réjouissant sûrement que leur fils aille travailler.

Tom se tourna encore une fois vers moi et ses yeux pétillants me demandèrent si tout allait bien. Il me fit donc une courte visite de la maison, sans se soucier du fait que son ami nous attendait dans un froid glacial. Mais je ne lui fis pas non plus remarquer.

CollisionsWhere stories live. Discover now