Chapitre 89

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Je reste stoïque quelques secondes. Ambre ? Mais qu'est ce qu'elle me veut, elle ?

- Euh.. Y'a un problème ?, je demande, peu rassurée de la voir m'accoster.

Elle me regarde longuement sans parler, avant de laisser sa main tomber sur son corps.

- Tu as mauvaise mine, je te conseille une tisane avant de t'endormir, ça va te revigorer, car là tu as l'air d'avoir passé cinq nuits blanches à la suite.

Elle s'en va, et je touche mon visage. Aurait-elle raison ? C'est vrai qu'avec tout ce remue-méninge dans ma vie, j'ai eu à peine le temps de dormir ; les cours, le travail à la maison, maman... Je ne sais plus où donner de la tête.
En rentrant à la maison, je vois sur la table une feuille écrite. Lorsque je m'approche, mon sang ne fait qu'un tour : c'est la mauvaise note que j'ai eu en histoire. Celle où je n'ai pas révisée.

3 sur 20... Ça pique. Heureusement que ce n'est pas dans le bulletin., pensais-je.

J'entends des pas sortir de la cuisine, et en relevant la tête, je vois ma mère, visiblement énervée. J'esquisse son regard, et m'apprête à monter dans ma chambre, lorsqu'elle attrape ma veste. Je me retourne, un peu irritée.

- Quoi ?
- Tu m'expliques cette mauvaise note ?!

Elle s'approche de mon examen et me montre la note. Je descends les quelques escaliers gravis et croise les bras en regardant sur le côté, les sourcils froncés.

- C'est juste une piqûre de rappel. Elle ne compte pas dans le trimestre.
- Qu'elle compte ou pas, je m'en fiche ! Je ne veux pas de mauvaises notes à la maison.
- Quoi ? Pourquoi ? Si ton John tombe dessus, le pauvre il va s'enfuir ?

Je regarde maman, énervée.

- Ne t'en fais pas hein, je révise. Je fais que ça depuis des jours !
- Et bien il faut croire que ça ne suffit pas.
- Cette note ne compte pas dans le trimestre !, m'exclamai-je., T'en fais tout un fromage pour rien, là ! Je vais me rattraper si tu veux tout entendre. Ce n'est que le début !
- Ce n'est pas que le début, Cassie ! N'oublies pas que tu passes le bac de Français à la fin de l'année.
- Je sais, toi et papa vous n'arrêtez pas de me le rabâcher depuis les vacances ! " Travail, travail, travail " comme si je n'étais qu'un robot ! J'ai le droit aussi de vivre ma vie.

Je commence à monter les escaliers, lorsque le sujet tabou retentit :

- Comme voir Armin, par exemple ?

Je redescends illico presto les escaliers.

- Pourquoi rajouter Armin dans la conversation ?!
- Depuis Vendredi, tu as l'air ailleurs !
- Et alors ? Armin n'est pas la cause de mes rêvasseries !!

Enfin, pas tout le temps.

Maman me regarde, mécontente, avant de ranger ma note dans un tiroir.

- Je ne veux plus jamais revoir un trois à la maison, tu m'as comprise ? Tu es intelligente, et tu as les qualités pour avoir de bonnes notes, ne me déçois pas. Si tu as des leçons, des devoirs, tu rentres directement à la maison. Je n'accepte pas que tu t'amuses au lieu de penser à ton avenir. Si tu veux une bonne situation, c'est maintenant ou jamais. Il n'y a pas de seconde chance.
- ... Tu dis ça parce que toi, tu as lâchée tes études, n'est ce pas ?

Maman reste dos à moi, et je serre la rampe de l'escalier.

- Parce tu as décidée de vivre de ta passion de la scène, tu veux m'interdire de vivre ma vie comme je l'entends, sur le seul fait que toi, tu es gâchée la tienne ? Il faut croire que tu as dû ramener plus de trois chez mamie et papy que moi ici.

MON GEEK AUX CHEVEUX ÉBÈNE - L'INTÉGRALEWhere stories live. Discover now