Chapitre 33

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Vendredi matin, et toujours pas de Castiel à l'horizon. Je pousse un long soupir en entrant dans la classe de mon merveilleux professeur de mathématique qui va nous apprendre des calculs dont je ne me souviendrais plus en sortant de la classe. Youpi !
Je dépose mon sac sur ma chaise, et m'écrase sur l'autre d'une manière des plus élégantes tandis que d'autres élèves se tapissent dans l'ombre, sortant leurs affaires dans un brouhaha incessant. J'ai hâte d'être en week end, pour le seul fait de me dire que cette horrible semaine est enfin terminée.
Je sors donc aussi mes ustensiles de cours, avant d'entendre un raclement de gorge, alors que j'avais une de mes jambes sur la chaise. Mon regard croise celui grisé de la touffe rouge devant moi, et je rougis instantanément tandis que ni lui, ni moi, ne bougeons. Castiel !!!

- Hum... Tu peux bouger ta jambe ?

Gênée, je le fais, croisant celle ci avec sa jumelle, et silencieusement, Castiel s'assoit à côté de moi, son sac sur la table. À peine ses fesses sur la chaise qu'il s'allonge de tout son soûl sur son Eastpak gris, ses cheveux de rebelles s'éparpillant dessus. Il pousse un long râlement de fatigue, et sa respiration est longue et calme : après tout ses événements, c'est vrai que nous avions besoins de ça : de calme et de sérénité.
Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire, et le rouquin tourne sa tête vers moi, ses yeux mi-clos me regardant d'un air peu assuré.

- Qu'est ce que t'as, à rire... ?
- Oh rien, rien.

Je lui assène un petit sourire, avant de sortir des feuilles dont j'avais gribouillé dessus.

- Tiens, tes cours.
- Euh... ?
- Comme t'étais absent ces derniers jours, je me suis dis que tu en aurais besoins. Tu peux les garder, ou les jeter, voir les brûler.

Je fais glisser les feuilles vers lui, avant de saluer Kim et Violette, qui s'assoient devant nous.

- Un peu de silence, s'il vous plait !, s'écrit le professeur, nous allons donc commencer...

Je me cale contre le mur à côté de moi, et commence à dessiner des personnages en bâtons sur mon cahier de maths, comme à peu près chaque fois que j'ai cette matière. L'amour que j'entretiens avec les maths est tellement fou que nous pouvons très bien nous passer l'un de l'autre, ça ne me gêne absolument pas !!
Je jette parfois des coups d'œil discrets vers Castiel : il ne bouge pas d'un poil. Un vrai chaton. J'entends même des petits ronflements. Mon regard passe du prof à lui, et en un instant, je prends ma grosse couverture qui me sert d'écharpe et la pose sur mon ami. J'ai énormément réfléchi, cette semaine, et j'ai compris que je ne pouvais pas lui en vouloir éternellement : Castiel a raison. Si une occasion de pouvoir suivre son rêve se présente devant lui, bien sûr qu'il l'a saisi ! Et je n'ai pas à m'interagir dedans. Mais je voudrais qu'il monte au rang de star avec quelqu'un d'autre que Debrah ; j'avais eu raison, et je le sais. Maintenant à lui de le comprendre, et je ne sais pas s'il y arrivera. Castiel est un garçon borné, qui ne voit pas le bout de son nez.
La classe est bien endormie, ce matin ! C'est vrai que d'habitude, mon ami aux cheveux rouge mène la cadence pour nous faire rire, mais personne n'a l'air près à le remplacer. En relevant la tête, je vois Armin la tête baissé, l'air concentré : il joue à un jeu sur son téléphone, et il a l'air de perdre, ou bien de gagner. En faites, je ne sais pas trop.
Mon sourire s'illumine tout à coup : voir Armin me rend heureuse, c'est bizarre. C'est comme si j'avais besoins de lui pour que mes journées soient meilleures. Je n'avais jamais ressenti ça pour personne.
Mon regard se pose sur monsieur Bouboule, qui nous explique le théorème de Thalès, très intéressant. Même le mur m'a l'air plus instructif que ce cours.
Tout à coup, la porte s'ouvre sur Mme Shermansky, et nous nous levons tous. Je tape contre le bras de Castiel pour qu'il se réveille mais peine perdue. J'échange un rapide sourire gêné avec une élève de la classe, tandis que la directrice nous salut, et nous demande de nous asseoir. Je le fais, soulagée qu'elle n'ait pas remarqué Castiel. Son regard balais la classe d'un revers avant qu'elle ne joigne ses mains dans un faible début d'applaudissement, le sourire étiré.

MON GEEK AUX CHEVEUX ÉBÈNE - L'INTÉGRALEKde žijí příběhy. Začni objevovat