Chapitre 69

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Voir Armin sur un banc dans les jardins me choque : posé sur son téléphone, il a l'air à fond sur ce qu'il recherche. Même si je n'en ai pas envie, je m'avance vers lui pour lui demander où il en est et sa réaction n'est pas vraiment celle que j'attendais : il a l'air plutôt mécontent de me voir, comme si je l'avais dérangé plus qu'autre chose, chose qui me vexe.

- Quoi ?!, je m'écris., Tu sais quoi, la prochaine fois t'iras voir ailleurs si j'y suis !

Je me retourne, excédée, et commence à partir. Mon cœur bat la chamade tant je suis énervée ; Armin me sort pas les trous de nez de plus en plus ! Moi qui m'inquiétais pour lui, la prochaine fois je m'occuperais de mes oignons !

- Cassie, pardon !

Je m'arrête alors qu'Armin me rattrape et se met devant moi. Ses mains sont posées sur mes bras et il me regarde dans les yeux, ce qui a toujours eu le don de me faire rougir et détourner la tête, même si je ne veux plus le voir. Mais je la tourne un peu plus froidement qu'à mon ancienne habitude en regardant par terre.

- Je m'en fous. J'étais juste venue te voir pour savoir où t'en étais dans l'affaire d'Iris mais je te dérange alors..
- Non, non... tu sais que tu me déranges jamais...

Je relève mes yeux vers lui et me revoilà à sentir mes joues chauffer de plus belle tandis que je me racle la gorge, gênée. Je vois le sourire d'Armin s'allumer face à ma réaction et je le regarde plus froidement en me reculant.

- Bref, dis-je sèchement, mes parents sont pas là cet aprèm, donc on ira prendre un truc vite fait au MacDo et on s'occupera de ça chez moi.
- D'accodac !

Je déteste cette joie soudaine : si je l'invite c'est pas pour qu'il profite, mais qu'on règle cette histoire et au plus vite.
C'est Armin qui a décidé d'aller chercher la nourriture tandis que je suis chez moi à décortiquer de fond en comble les emails pas du tout joli à voir : Plus ça vient, plus l'envie de péter la gueule à ce maître chanteur me chatouille le bout des doigts. J'entends toquer et, attrapant mon PC, je descends en vitesse ouvrir à Armin, deux sacs de MacDo en mains, tout sourire.

- Et le repas est servi pour mademoiselle !
- Arrête de faire l'idiot et rentre.

Au ton de ma voix, il s'exécute. Je sais que je suis méchante avec lui, mais la blessure ne se referme toujours pas : j'ai toujours autant mal. Je ne cesse de repenser à ce moment où il a embrassé Melody, comme si ni moi, ni mes sentiments avions existé. Terrible sentiment.
Nous nous asseyons sur les chaises de la salle à manger, et j'ai laissé à Armin le soin de s'occuper de son ordi tandis que je m'attaque à ma salade en continuant de lire les messages de l'harceleur.

- Pff... Comment on peut faire autant de mal à une douceur comme Iris ?, m'exclamais-je en fermant mon ordinateur, énervée.
- Je sais pas, mais à ce que j'ai compris il détient quelque chose que seule Iris sait... Et il relance ce sujet plusieurs fois, regarde.

Je me penche vers lui pour voir ce qu'il me montre, et son odeur s'infiltre dans mes narines. Oh mon dieu, non.
Ne voulant pas me laisser aller comme avant, je m'éloigne un peu en me raclant la gorge, et Armin me regarde, un peu déçu. Je détourne la tête vers son ordi.

- Regarde, un nouveau message !

Surpris, il se tourne et regarde.

- " Rejoins moi ce soir au lycée, et viens seule, où sinon je dévoilerais tout ! " que...
- Il faut qu'on y aille !, nous nous exclamons tous les deux.

Nous nous regardons, et hochons la tête d'un signe entendu.

Le soir venu, me voilà devant le lycée. Armin m'a envoyé un message comme quoi il était sur la route, mais je préfère entrer seule, on sera moins voyant. J'arrive facilement à trouver une entrée et je me retrouve dans le lycée en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je rentre à l'intérieur. J'allume la lumière de mon téléphone pour moins flipper en avançant dans le couloir. Tout ça me rappelle quand j'ai connu Lysandre ; mais la donne a changée, et désormais c'est pour sauver Iris de ce maître chanteur que je suis ici.
En montant au deuxième étage, j'entends un bruit et, de suite, j'éteins ma lumière. Je bloque ma respiration en me collant contre le mur. Alors que j'allais me remettre en route après quelques minutes silencieuses, je rentre contre quelqu'un ; surprise je recule.

MON GEEK AUX CHEVEUX ÉBÈNE - L'INTÉGRALEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant