Incompris

Chapitre 59

Si j'avais pu, j'aurais serré Mark dans mes bras. Mais ça ne semble pas approprié à la situation, néanmoins, le courage que lui et les autres viennent de montrer en venant nous chercher me touche incroyablement.
J'ai vraiment cru qu'on allait mourir ici, et même si je le cachais aux autres, cette idée m'était insupportable.
Je réprimande un sanglot, soulagée, et laisse une larme couler le long de ma joue.

_ Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse de te voir, confié-je.

Un sourire sincère s'étire sur ses lèvres.

_ Sèche tes larmes, petite, on va vous faire sortir d'ici, déclare t-il. Mais il faut qu'on bouge maintenant.

La main de Caleb se presse dans le bas de mon dos et me pousse à avancer.
A l'extérieur, c'est le chaos, l'alarme émet une lumière rouge dans le couloir, des cris perçants se confondent avec la sonnerie d'alerte. J'attrape vigoureusement la main de Caleb, ne voulant pas le perdre, et sens ses doigts resserrent autour des miens.

_ Mark !

Thomas court vers nous, la main de Maélis fermement accrochée à la sienne, Sam et Caroline courent derrière eux, accompagnés de deux autres Particuliers. Le soulagement se lit sur chacun de leurs visage, ils sont tous poussés par quelque chose que nous avions tous perdu, l'espoir.

_ Heureux de te revoir, souffle Thomas.
_ Moi aussi gamin, il pose ça main sur son épaule et la presse légèrement.

Quelques sourires discrets se font voir sur le visage de mes amis, ils me réchauffent le cœur. Maélis se détache de Thomas et presse le pas vers moi, elle m'entraîne dans une étreinte à laquelle je réponds de bon cœur. Un long soupir s'échappe de mes lèvres. J'ai vraiment cru que je ne ressortirais pas de cette pièce, et maintenant on a une chance de s'en sortir. La brune se détache de moi et m'examine de haut en bas, comme pour vérifier si tout va bien.

_ Je vais bien, la rassuré-je.

Maélis hoche doucement la tête.

_ Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demande Thomas.
_ On est venus ici pour vous sortir de là. (il marque un temps de pause) Et pour botter le cul à ces enfoirés.

Mark tend une arme à Maélis, il fait un signe de tête à un des Particulier qui m'est encore inconnu. Un rouquin s'approche alors, et décroche de son dos un Katana qu'il me tend. Je lève la main pour l'attraper, mais elle tremble, je soupire en serrant les poings. Il faut que je me calme, depuis que nous sommes sortis mon corps entier est crispé, mon cœur bat horriblement fort contre ma cage thoracique, j'ai à peine desserré les dents. L'horreur du geste de Parker me paralyse encore, je suis en colère, enragée. Contre lui, contre eux, et contre moi-même. Mes professeurs auraient bien ri, en disant que je m'étais laissé avoir par mes émotions, qu'il aurait jamais dû me toucher. Ce n'est pas près se reproduire.

Une main se glisse dans le bas de mon dos, je tourne les yeux vers Caleb qui aborde une mine inquiète. Son pouce trace des cercle dans le creux de mon dos.

_ Tu n'es pas obligée, Ad'...

J'avale difficilement ma salive. Il ne m'empêchera pas de faire ce dont j'ai envie, mais je sais qu'il préférait que je n'en fasse rien, surtout après ce qui vient de se produire.
Mais honnêtement, je veux juste que tout se termine une bonne fois pour toute.

J'attrape alors mon arme.

_ Il est temps que ça s'arrête.

J'accroche mon arme dans mon dos. Mark fait signe au rouquin, qui part alors directement en courant.

_ On est une centaine, il est parti les informer qu'on attaque, nous prévient-il.
_ C'est quoi le plan ? interroge Sam.
_ On attaque.

Mark ne dit rien de plus, il empoigne son arme et commence alors une course folle vers la porte nous permettant de sortir de ce couloir.
Dans sa course, il vise plusieurs fois le système de verrouillage, tire encore et encore, jusqu'à percuter lui même la porte.