Chapitre 44

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Le trajet jusqu'au camp reste bien vague dans mon esprit. J'ai dormi presque tout le long, sur le dos du bel étalon, accroché à mon nouvel ami, Harold. Le reste du temps, j'étais là sans être là. Nous n'avions pas pris la peine de nous arrêter, c'était bien trop dangereux. Alors au petit matin nous étions arrivés. Mon frère m'a vite conduit à l'infirmerie, qui m'a encore demandé de dormir alors c'est ce que j'ai fait.

J'ouvre les yeux difficilement, et à en juger par le soleil, nous sommes en pleine après-midi. Mon corps ne me fait plus aussi mal que avant, je suis complètement lucide pas comme dans cette forêt. Franchement je ne pensais pas m'en sortir, alors aussi étonnant que cela soit je me sens heureuse.

_ Enfin réveillée, souffle une voix féminine.

Mes yeux se pose sur Caroline, je lui souris doucement avant de me redresser. Ma tête tourne légèrement, la douleur est toujours là.

_ Tiens, il faut que tu manges, souffle t-elle.

Je regarde de nouveau mon amie, ses cheveux noirs sont regroupés en un chignon, mais le détail qui je vois immédiatement sont les cernes sous ses yeux gris.
Je regarde le bol et finis par le prendre pour goûter cette mixture qui semble peu mangeable. La cuillère dans ma bouche, le goût n'est pas aussi désagréable que ce que je pensais, mais ce n'est pas la meilleure chose que j'ai mangé, d'où ma grimace.
J'entends mon amie glousser, je roule des yeux en souriant.
Je continue de manger la purée jaunâtre, à contre cœur, mais je ne suis pas assez débile pour me priver de ce que mon corps a vraiment besoin maintenant.

_ Tu sais, on a vraiment cru que tu étais morte... Et je suis sûre que si tu n'étais pas revenue, Caleb serait venu te chercher, avoue t-elle.

Qu'est-ce que je suis censée penser ? Je ne veux pas y penser, c'est lui qui a mis cette distance entre nous, il assume.

_ Je ne lui cherche pas d'excuse, mais il avait de bonnes raisons de s'éloigner de toi.

Je fronce les sourcils. De quoi elle parle ?

_ Quelles sont-elles ?

_ Il a peur de lui, de ce qu'il est capable de faire. Tu as déjà assisté à une de ses crises, crois moi que ça aurait pu être pire et c'est ce qui lui fait peur. Il veut pas te faire de mal, souffle Caroline.

Mon cœur se serre encore une fois. Je lui en veux.

_ Ce n'était pas à lui de choisir pour moi, si je veux prendre le risque ça me regarde.

Notre société actuelle nous prive de notre liberté, si dans notre vie personnelle notre entourage se met à faire la même chose, on ne survivra pas. Caleb n'a pas à prendre cette décision pour moi, je lui en veux de l'avoir fait. Malgré mes sentiments pour lui, je ne compte pas laisser mon côté rationnel de côté qui me dicte de ne rien faire, tout le contraire de ce que mon cœur veut. Ça me fait mal, tout les jours, je le vois et ce que je veux, c'est être avec lui. Mais il en a décidé autrement. Alors savoir qu'il s'inquiète rend tout plus dur, je ne veux pas savoir.

Le bruit d'une personne qui entre résonne, je lève les yeux pour apercevoir mon jumeau. Ses cheveux bruns tombent sur son front, ils ont poussé, lui qui a pour habitude de les couper, il a négligé ce détail. Il me sourit doucement.

_ Je vais vous laisser, on se voit tout à l'heure.

Je hoche la tête en lui souriant. Caroline se lève et passe à côté de mon frère, son regard s'attarde sur mon jumeau, il rougit.
Bon, il a des choses à me dire. Celui-ci s'avance et s'assied sur le lit. Il pose son regard protecteur sur moi.

_ Comment tu te sens ?

_ Mieux, le rassuré-je.

Mon frère hoche la tête.

IncomprisWhere stories live. Discover now