Chapitre 42

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Chaque muscle de mon corps est poussé à bout dans ma course folle. Mes jambes me permettent d'accélérer, au détriment de ma respiration et mon cœur qui s'emballe. Mais c'est comme une course contre la mort, personne ne viendra m'aider.
Ils se rapprochent de plus en plus, je peux entendre leurs cris. Les gens me jettent des regards curieux, certains vont jeter des obstacles sur la route des soldats mais ils sont toujours là.

Un impact de balle, à seulement quelques centimètres de moi. Je tombe, surprise. La respiration haletante, mon cœur menace de sortir de ma poitrine. Réfléchis. Il faut que je sorte de là. Je regarde autour de moi, dans une rue complètement délabrée et déserte. Les soldats se rapprochent j'ai pas le temps. Je me lève rapidement sur mes jambes douloureuses, et je m'engouffre dans un des immeubles. Complètement vide, le bruit de mes pas et de ma respiration résonnent.

Je monte rapidement les escaliers, les soldats à mes trousses. Plus vite, je dois aller plus vite. S'ils m'attrapent, je suis foutue.
Je fonce dans la porte qui conduit au toit, qui s'ouvre brutalement, je manque de tomber. Le vent fouette mon visage, ma poitrine se lève et s'abaisse rapidement, ma respiration est bruyante. Je savais ce que je risquais en faisant cela, je ne regrette rien.

_ Il la faut vivante ! Hurle un soldat.

Merde.
Je referme vite la porte. Je suis bloquée, aucune issue. Comment je vais faire ? Alors que la panique m'envahit, mes yeux s'attardent sur le bâtiment face au mien.
C'est complètement fou mais je n'ai pas le choix, si je veux avoir une chance de m'en sortir.
Je prends du recul, allant à l'autre bout du toit. Je respire à fond, j'ai peur.

La porte s'ouvre brutalement.

Mes jambes me poussent, je cours le plus vite possible, chaque pas est douloureux mais je continue. Arrivée au bord, je saute, la respiration coupée.

Sans réfléchir, le vide sous mes pieds, je me rapproche.
Mes mains agrippent le bord du toit, suspendue dans le vide. Mon corps frappe violemment le béton et je lâche un juron. Je tourne la tête pour voir les soldats, arrêtés dans leurs courses, ils regardent le vide, hésitants.

Je ne dois pas rester sur place.

Je souffle à fond et avec la force de mes bras, je soulève mon corps pour parvenir à enjamber le rebord et enfin être sur le toit. J'ai tellement mal, mes bras tremblent sous mon poids, un gémissement de douleur s'échappe de mes lèvres. Mon dos cogne le sol du toit.
Je soupire, j'y suis arrivée. Ma poitrine me fait souffrir, tout mon corps me fait souffrir, j'ai du mal à reprendre ma respiration. Je tousse en essayant de reprendre de l'oxygène dans mes poumons. Mon corps subit des tremblements incontrôlables. Je ne dois pas abandonner, pour mes parents, mes frères, mes amis, pour le monde.

Je me relève difficilement, et remarque que les soldats ont décidé de redescendre pour venir me bloquer à nouveau. Je ne pourrai pas faire ça une seconde fois.

Je me précipite jusqu'aux escaliers et les descends à toute vitesse. A peine sortis de l'immeuble, les soldats arrivent. Je cours dans la rue pour tenter de leur échapper. J'ai promis à Caleb de revenir, mais je suis plus certaine de pouvoir tenir ma promesse.
Je tourne à gauche, dans une petite ruelle. Aucune sortie au bout, je suis bloquée. Je me saisis du couteau dans ma botte, je serre fort le manche au fur et à mesure que j'entends mes ennemis approcher.

Je suis peut-être perdue, mais je ne compte pas les laisser m'emmener sans me battre. Malgré la peur qui brûle mon corps, ma haine est plus forte.

Un coup de feu, un des soldats tombe au sol.

Sans me demander ni comment ni pourquoi, je me précipite vers un des soldats et lui fais une clé de cou, son dos frappe durement le sol. Un autre soldat fonce vers moi, avant même qu'il m'atteigne je lance mon arme blanche avec précision dans sa cheville. Les autres soldats sont au sol, paralysés.

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