Chapitre 21

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Mes pas résonnent dans le long couloir de cette sinistre prison. Je déteste toujours cet endroit, la seule chose qui s'en dégage est de la douleur, il n'y a que ça, des gens qui souffrent. Pourtant elle est là la vérité, il faut que je regarde les choses en face avant d'exiger cela des autres. Quelques frissons traversent mon corps, malgré la température ambiante de l'endroit, l'atmosphère dégage une certaine froideur obscure, comme si j'étais proche de l'enfer. Tout est souffrance ici. Mes yeux scrutent les différentes portes, derrière lesquelles, je le sais, sont enfermés des Particuliers, enfermés pour être né différents de nous.
Mon ouïe me permet de capter le son des pas étrangers qui approchent dans le couloir. Plusieurs gardes comme moi arrivent, certains sont avec moi au Cort, d'autres détiennent réellement une fonction ici. Comment peut on faire ça ? Comment je peux faire ça ? " Tu fais partie de cette merde. " les paroles de Caleb fusent dans mon esprit, elles m'ont beaucoup affectée, plus que ce que je ne le pensais. Ça m'a chamboulée, il m'a chamboulée. À la seconde même ou ses yeux vairons ont croisé les miens, j'ai su que tout allait changer, et je me suis mise en danger en acceptant de le revoir. Mais je ne peux pas tirer un trait sur lui.

_ En ligne ! Crie un de nos supérieurs dans le couloir.

Nous nous exécutons tous à la seconde. Tous en ligne face aux différentes portes, je suis au bout de la file. C'est l'heure du repas. Nous devons accompagner et surveiller les Particuliers jusqu'au réfectoire et ensuite assurer la surveillance. Une sonnerie insupportable retentit, annonçant l'ouverture des portes. Le Gouvernement à dû débourser des milliers de dollars dans ces établissements de haute technologie. C'est pour notre sécurité, disent-ils. Qui peut avaler ça ? Visiblement la plupart des gens ici.
Petite, il est clair que ce n'est pas la vie que j'avais imaginé. Je rêvais de pouvoir parcourir le monde avec mon jumeau. Voir un monde merveilleux, rempli de bonté. Une partie de moi veut encore croire que c'est possible, qu'un jour notre monde retrouvera la beauté qu'il a perdu, que l'humanité sera de retour. Mais lorsque que je vois ces murs, cette prison, tout espoir me quitte.
Les porte ouvertes, mes yeux s'accrochent à des yeux d'un bleu profond, et je souris discrètement en reconnaissant le visage d'un homme d'une quarantaine d'années, les cheveux légèrement grisonnants, le visage fatigué, mais un sourire bienveillant se place sur ses lèvres lorsqu'il me reconnaît.

_ Bonjour Robert, dis-je en souriant.

_ Ça fait un certain temps que je ne t'ai pas vue ici. Comment vas-tu ? Demande t-il en souriant.

_ Je vais bien merci, et vous comment allez-vous ? La dernière fois vous étiez souffrant...

_ Ça va bien mieux merci !

_ Je suis heureuse de l'apprendre.

Je garde le sourire aux lèvres, cet homme est réellement sympathique. Son regard bienveillant devrait prouver à tout le monde que les Particuliers sont comme nous. Pourvus d'humanité.
Nous commençons à marcher en direction du réfectoire, chaque garde à côté de son prisonnier.

_ Alors comment se déroule ta formation ? Il me semble que la dernière fois tu disais que tu n'aimais pas être ici, s'enquiert Robert, curieux.

_ C'est compliqué, éprouvant... soufflé-je.

Il me sourit d'un air compatissant. Mes doigts glisse dans ma chevelure brune, et je soupire. En réalité, ce n'est pas le fait que je peux à tout moment me faire attraper avec un Particulier et donc condamner pour trahison qui m'inquiète en ce moment, mais c'est bien le petit garçon que je dois retrouver et la façon dont j'ai quitté Caleb qui occupent toute mes pensées.

_ La seule chose qui me console c'est que mon frère vient d'arriver ! Dis-je en souriant.

_ Comment il s'appelle ?

IncomprisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant