Chapitre 50

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Tout est blanc, les murs, les portes, l'éclairage. J'en ai presque mal aux yeux. Nous faisons tâche dans ce décor immaculé. Avant de sortir, nous avons dû enfiler des uniformes du Cort, soit provenant d'un garde maintenant inconscient, soit venant des stocks. Quatre membres de la sécurité de cette enceinte ont été neutralisés par les miens et cachés dans la pièce d'où nous venons.

Maélis nous entraîne directement dans la cage d'escalier, en ouvrant la porte à l'aide d'un pass. J'ai le cœur qui bat la chamade, parce que l'idée d'un échec m'angoisse affreusement. Nous sommes si près du but, je ne peux concevoir la possibilité de partir sans nos camarades, sans Caleb.
Nous prenons les escaliers, toujours sur nos gardes, mais l'allure de notre course s'est accélérer. Notre priorité, c'est libérer nos amis.

L'anticipation est primordiale, surtout sur le terrain. C'est ce qu'on nous a toujours dit, répété encore et encore jusqu'à ce que ça devienne naturel. Anticiper, décider, et agir, seulement dans cet ordre là. Lucas a toujours eu du mal avec ça, mon jumeau ne fait qu'agir la plupart du temps.

Dans ces escaliers, nous avons trois possibilités : les soldats arrivent par en bas, par en haut, et dans le pire des cas les deux. Si c'est le cas, je ne donne pas cher de nos vies.
Maélis continue de nous guider dans les escaliers, nous descendons dans les sous-sols lugubres de ce centre de recherche. Mon amie se stoppe finalement lorsque les escaliers s'arrêtent, nous faisons face à une porte. Et aussi immense que représente le danger derrière cette porte, je suis prête à foncer tête baissée, à suivre la voie de mon frère, agir avant tout, parce que nous sommes en manque de temps. Plus nous nous rapprochons de l'objectif, plus la peur disparaît. Tout ça, aveuglé par un seul sentiment, l'amour.

_ On y est, ils sont retenus ici, explique Maélis. Il va falloir faire vite. Normalement il n'y a que les médecins et les personnes haut placées qui ont accès, donc pas de soldats.

_ Mais ? Intervient Mark.

_ La surveillance est renforcée, il y a trop de caméras pour pouvoir les contourner, dès qu'ils vont se rendre compte de qui on est, les soldats vont être envoyés pour nous éliminer.

_ Qu'ils essaient un peu, se moque Zack.

_ De toute façon on est pas venus jusqu'ici pour reculer, on connaît les risques Maélis, assuré-je, et on est prêts à les prendre.

La brune me regarde. Je ne saurais dire à quoi elle pense exactement, mais ce que je peux assurer c'est que ses yeux traduisent une certaine inquiétude. J'acquiesce un léger sourire, de quoi lui faire comprendre que je suis sûre de moi.
Elle finit par hocher la tête. Un long soupir s'échappe de ses lèvres rosées. Elle passe son badge, le bruit de l'ouverture de la porte résonne.
Mon cœur va exploser dans ma poitrine.

Nous arrivons dans un long couloir, encore une fois, les murs comme le sol sont d'un blanc uni.

_ Vous me laissez parler, chuchote Maélis.

Elle s'avance d'une démarche assurée vers une autre porte, surveillée par deux gardiens. Cette porte est ancrée dans un mur de verre blindé, laissant apercevoir une double porte au fond du couloir.
Mon groupe me lance des regards incrédules, excepté Thomas qui est déjà derrière la brune. Ils ne sont pas rassurés; déterminés, mais méfiants. Je m'avance alors, la tête haute, essayant de paraître le plus à l'aise possible.

_ C'est pour quoi ? Aboie un des gardes.

_ Un contrôle de sécurité, déclare Maélis.

_ On ne nous a rien spécifié de tel, lance le deuxième garde.

Ils se jettent des regards interrogateurs.

_ Nous ne pouvons pas vous laisser passer sans preuve d'autorisation.

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