Incompris

Chapitre 1 ✔️

C'est aujourd'hui, le jour le plus important de notre vie selon nos enseignants. Comme tous ceux de mon âge, je passe le Test. Nous avons tous reçu une convocation il y a de cela quelques semaines. Maintenant, j'attends, dans cette grande salle, seulement éclairée par des lumières artificielle. On nous laisse patienter ici jusqu'à que l'on soit appelés. Testés sur nos capacités mentales et physiques, l'examen se déroule en deux parties. Nous sommes d'abord confrontés à des casses-têtes les plus complexes, mettant en jeu toutes les matières étudiées. Ensuite, ils évaluent nos capacités à nous défendre, à gérer l'imprévu. J'ai toujours été très intellectuelle, contrairement à mon frère Lucas, lui ne manque pas les occasions de démonstrations de force. Assis à côté de moi, il essaie tant bien que mal de me rassurer...
Nous sommes une trentaine à attendre et étrangement j'ai l'air d'être la seule à qui tout ceci ne plaît pas. Pour un grand nombre d'entre nous, ce test est primordial. Il va déterminer le tournant de notre vie, quelle place nous allons avoir dans cette société. Une expression neutre peint le visage de mes camarades, tout comme le mien. Avec le temps, j'ai appris à ne pas trop montrer ce que je peux ressentir, comme tous les autres ici. Aujourd'hui, nous ne devons pas nous laisser submerger par nos émotions même si mon corps transpire la nervosité.

Je ne veux pas faire le Test, je ne veux pas être sélectionnée, me battre pour une cause que je méprise. J'ai les mains moites, mon coeur cogne fortement contre ma poitrine. Je prends une grande inspiration afin de calmer mon rythme cardiaque. La grande main de mon frère attrape la mienne, je lève la tête vers lui et acquiesce d'un léger sourire, mais ce rictus ne parvient pas à le rassurer. Il serre ma main. Depuis notre naissance, nous ne nous sommes jamais quittés. Il est la personne avec laquelle j'ai partagé le plus d'instants de ma vie. Et aujourd'hui, c'est comme si nous étions capable de lire les pensées de l'autre. Je croise une autre paire d'yeux que je ne connais que trop bien, un signe de la tête et un sourire presque taquin sur les lèvres. Absolument rien ne peut perturber l'humeur de mon ami Liam. Un comportement d'autant plus prononcé en compagnie des femmes, mon ami est un véritable séducteur et je dois bien avouer, qu'il a tous les atouts pour plaire.

Soudain, la porte s'ouvre, laissant apparaître une femme. L'air sévère, elle ne lève pas les yeux de son dossier, aucun signe rassurant à notre égard. Et elle ne perd pas de temps.

- Adelia Nelson, dit-elle nonchalamment.

Au moment où elle prononce mon nom, mon frère resserre sa main autour de la mienne avant de poser un regard rassurant sur moi. Liam, quant à lui, lève discrètement son poing en signe d'encouragement. Je me lève l'air de rien sous les regards de mes camarades, les battements de mon coeur résonnant dans ma tête. Je suis cette femme jusqu'à la porte, puis elle la referme derrière moi.
Une faible luminosité, me permettant seulement de voir deux hommes et une femme assis dans le fond de la pièce sur leurs chaise, tous trois silencieux. Troublée, je m'avance doucement jusqu'à une grande table au centre. Sur celle-ci, diverses armes blanches. Du bout de mes doigts, je caresse le métal froid d'une des lames. Le tintement d'une lame qu'on sort doucement de son étui parvient à mes oreilles. Arrêtant mes mouvements sans me retourner, mon coeur accélère, poussé par l'adrénaline.

Tout est soudain trop silencieux.

J'empoigne rapidement le manche d'un des sabres avant de me retourner le plus rapidement possible, ma lame levée pour intercepter celle de mon assaillant avant de le repousser. Le jeune homme balafré tourne autour de moi, et nous entamons une sorte de danse, nos pieds synchronisés, nos regards accrochés. Un sourire s'étire sur ses lèvres, puis il lève son arme vers moi, un mouvement que j'intercepte avant de faire à mon tour cogner ma lame contre la sienne.

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Après avoir passé la première partie du test, nous avons tous été menés dans une grande salle, cette fois-ci bien éclairée. À l'intérieur se trouve des rangés de tables, une copie et des crayons sur chacune d'entre elles. Le long des quatre murs, d'autres surveillants semblent déjà être à l'affût de nos moindres faits et gestes. En face, un homme assis à un bureau nous regarde, nous faisant signe de nous asseoir.