Chapitre 58

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Trois jours, ça fait trois jours que nous sommes enfermés ici à attendre qu'ils se décident à nous tuer. Thomas et Caroline sont les seuls à rester encore positifs, à penser avec certitude que les autres vont venir nous sauver, et même si Caleb y a cru pendant une fraction de seconde, le temps qui passent l'a fait perdre tout espoir. Sam quant à elle perd patience, un peu plus chaque jour, hier elle a hurlé sur un des gardes qui nous surveille, elle a tenté de s'attaquer à lui, mais elle est bien trop faible pour ça.
Tous les jours, on leur injecte un produit, qui les épuise physiquement, leur provoquant souvent des maux de tête, ils les empêchent de se servir de leurs pouvoirs.
Maélis et moi sommes les seules à n'avoir rien dit, à rester impassibles face à cette situation. On a été entraînés pour ça, nous avons été confrontés à cette situation des dizaines de fois, et même si c'était que un entraînement, nos éducateurs prenaient bien soin de faire en sorte que tout ça nous paraisse réel.

Ils veulent qu'on craque. Mais je ne leur donnerai pas cette satisfaction.

Ils viennent nous chercher un par un chaque jour, pour qu'on puisse entretenir une certaine hygiène. C'est étrange, nous sommes des prisonniers, condamnés à mort, et pourtant ils prennent le temps de s'assurer qu'on sente bon. Et c'est ce qui m'inquiète.

Depuis qu'ils m'ont interrogée, je n'ai pas revu Liam, ils n'ont pas essayé de me soutirer d'autres informations et je n'ai pas encore craqué. C'est comme un vide, je ne suis plus capable de pleurer. Pourtant tout ce poids sur mes épaules me donne l'impression d'étouffer, mais je suis incapable de l'enlever.
Quand mes parents sont morts, je me suis interdit de pleurer, pour mes frères. Aujourd'hui c'est la même chose, pour Léo.

_ Je vais devenir folle putain, jure Sam.

Je regarde la brune, son front se pose contre la porte, elle ferme les yeux et respire un bon coup, pour garder le contrôle. Je suis debout dans un coin de la pièce, adossée au mur, Maélis à côté de moi. Caleb est à l'autre bout, assis avec Thomas et Caroline, épuisés.

Par moment je croise les yeux inquiets du Particulier, il ne fait que s'inquiéter, mais il ne devrait pas. C'est son état qui est de plus en plus préoccupant. Chaque jour, à cause des injections, il s'affaiblit.

La porte s'ouvre, faisant reculer Sam d'un bon. Automatiquement je me redresse, quatre soldats entrent ils nous menacent avec leurs armes. C'est inhabituel, ils ont peut-être décidé d'en finir tout de suite ? Ou alors une autre façon de nous torturer, je ne sais pas. Je tourne ma tête vers Maélis, elle ne semble pas comprendre ce qui se passe, mais elle me mime de ne rien tenter.
Deux d'entre eux s'avancent, ils se dirigent vers les Particuliers assis puis ils saisissent Caleb.

Je fais un pas en avant, au même moment Maélis pose sa main sur mon avant bras.

Je prends une grande inspiration pour prendre sur moi. Je sais pertinemment que je ne dois pas intervenir, mais je suis complètement aveuglée par mes sentiments, comment je pourrais les laisser l'emmener sans rien faire ? Je n'ai plus beaucoup de personnes qui me sont chères qui sont encore de son monde, et Caleb fait partie d'eux.

Soudain, Sam hurle et se jette sur les soldats qui tiennent Caleb.

_ Sam non ! Crie Thomas.

Les deux autres soldats s'approchent d'elle, et à l'aide de ce qui se rapproche le plus d'un taser, ils l'électrocutent. Un cri de douleur résonne dans la pièce, je vois ses jambes fléchir, alors avant qu'elle ne touche le sol, j'accours vers elle pour la rattraper.
Je m'agenouille au sol, avec mon amie encore tremblante sur mes genoux.

Je lève les yeux vers Caleb qui regarde son amie, impuissant, je ne peux pas les laisser faire.
Alors que je m'apprête à me lever, mon Particulier secoue la tête vivement, son regard sévère me conjure de ne rien faire.

IncomprisWhere stories live. Discover now