Chapitre 34

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Aucun son ne sort de ma bouche. Je suis paralysée, bien trop heureuse d'entendre ces mots. La température semble avoir nettement augmenté, comment je peux lui résister alors que je devrais lui en vouloir ? Je n'y arrive tout simplement pas, à partir du moment où il est venu me trouver ici, j'ai su que j'allais craquer. Pourquoi je devrais lutter contre ce que je ressens ? Quand on aime une personne on ne devrait pas chercher à la repousser ou avoir peur de ce sentiment, parce que même si c'est l'un des plus destructeurs, j'ai eu l'occasion de voir que c'était un des plus beaux. Sans amour notre monde serait perdu.
Face à mon silence je sens Caleb tendu, il ne tient pas en place. Tant pis pour la raison, moi c'est mon cœur que je décide de suivre.

_ Je ne te déteste pas, Caleb.

Il arrête tout mouvement. Il me regarde, l'air touché par mes mots, mon cœur bat de plus en plus vite. Caleb fait un pas vers moi, puis ses pas se font de plus en plus rapides. Plus il s'approche, plus mon rythme cardiaque s'accélère. Il passe ses deux bras autour de ma taille et me colle contre lui avec urgence. Mes bras restent quelques secondes le long de mon corps, le temps de bien me rendre compte de ce qui se passe. Non je ne rêve pas. J'enroule mes bras autour de son cou. Sa tête se réfugie dans mon cou, son souffle chaud s'abat sur ma peau froide, je peux presque sentir ses lèvres. Mon corps frissonne, il m'a tant manqué. Je me rends compte à quel point j'ai besoin de lui. Je suis heureuse, je me sens bien dans ses bras, en sécurité, libérée du poids qui pèse sur ma poitrine depuis deux semaines.

Il se décolle légèrement de moi, tout en gardant mon corps dans ses bras. Je relève alors la tête. Il me regarde dans les yeux. Cette proximité réchauffe mon corps, son visage est à quelques centimètres du mien, son regard me brûle. Il pose finalement son front contre le mien. Je ferme automatiquement les yeux, nos souffles chauds se mélangent, nos respiration haletantes, nous sommes coupés du monde.

_Je suis désolé Adelia, je regrette tellement ce que je t'ai dis, chuchote t-il. Si tu savais comment c'est difficile de rester loin de toi...

Mon cœur cogne de plus en plus fort.

_ J'étais en colère contre toi, et j'ai dit des mots que je ne pensais pas. Je tiens à toi Caleb, peut-être plus que ce que je prétends...

Un peu de courage. Il relève la tête pour pouvoir me regarder dans les yeux, son regard empli de tendresse me fait littéralement fondre. Bizarrement j'ai plus de courage pour aller affronter le Cort que pour lui avouer ce que je ressens vraiment. Mais si je ne le fais pas, je vais le regretter.

_ J'ai tout laissé dans ma Cellule en arrivant ici, mes frères, ma maison, tout ce que j'ai connu depuis que je suis née. Quand je t'ai vu pour la première fois et que j'ai décidé de prendre le risque de te sauver, malgré tout ce que ça a entraîné, je n'ai jamais regretté. Parce que tu m'as ouvert les yeux, tu m'as montré un monde que je ne connaissais pas. Tu m'as appris que je pouvais faire mes propres choix sans avoir peur. Tu sais qu'à chaque patrouille que je faisais la seule chose que j'espérais c'était de te voir. Avec toi, je me sens moi même, je me sens libre, tu me ramènes à la maison.

Caleb me regarde avec une profondeur indescriptible. Mon cœur va lâcher. Il avance son visage près du mien, chaque seconde semble interminable, chaque centimètre semble s'allonger au fur et à mesure qu'il avance.
Et enfin, il colle ses lèvres contre les miennes.
De toute ma vie je ne pensais pas pouvoir un jour ressentir ce qu'il me fait ressentir à cet instant. Mon corps entier est pris d'un frisson. Nos lèvres bougent doucement, tendrement entre elles, comme si on avait attendu ça toute notre vie. La douceur de ses lèvres, son baiser me transporte. Et je peux enfin avoir un aperçu de ce que c'est d'avoir des papillons dans le ventre. Mon cœur bat la chamade, je n'ai aucune envie de me séparer de lui. J'enroule plus mes bras autour de lui, il me colle plus contre lui. Le baiser s'intensifie délicatement, devenant langoureux. Cette nouvelle sensation est la meilleure que je connaisse, ses lèvres contre les miennes. Le vent frais souffle sur nous, pourtant la chaleur qui nous englobe ne change pas.
C'est définitif, je suis amoureuse de ce Particulier.

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