Chapitre 3

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C'est quand on se sépare de quelque chose que l'on se rend compte de son importance.
Je suis assise sur mon lit, regardant à travers ma fenêtre, il fait nuit, seul la lune éclaire encore les rues. Cette ville, à laquelle je n'accordais aucune importance, aujourd'hui je me rend compte à quel point vivre ici va me manqué. Le pire c'est la séparation avec mes frères, je ne sais pas du tout comment la gérer. Je dois resté forte, pour eux.
Quand nous sommes rentrés, Alice n'a pas arrêté de me félicité, en sortant son discours comme quoi mes parents seraient fièrs de moi. C'est du baratin. Mes parents n'auraient jamais accepté cela, ils étaient contre tout comme je le suis. Lucas lui n'a pas dis un seul mot, et il n'avait pas besoin d'en dire, mais je savais parfaitement se qu'il pensait.
Si mes frères n'avaient pas été là, je serais partie et ceux depuis longtemps. Je ne peux pas imaginer vivre toute ma vie dans ces conditions, celles que je supporte depuis mon enfance. Les Cellules sont censées représenter la sécurité, la paix mais moi je ne vois q'une immense prison d'injustice. Mais je sais que la situation dans le Cort est encore pire qu'ici, les supérieurs sont dénués de pitié, ils tuent et tortures pour le plaisir. Beaucoup le nie mais nous le savons tous, certains ne le reconnaissent pas, et pire d'autres ne font rien. J'ai pitié de ses gens. Oui c'est tous ceux que je ressens envers eux, de la pitié et du mépris. Ils ne savent même plus distinguées le bien du mal et acceptent la souffrance d'une population parce-qu'ils ont peur.

Le grincement de ma porte se fait soudainement entendre, Lucas entre dans la chambre et viens s'installer à mes côtés. Le silence règne dans la pièce. Il n'y avait rien à dire. Il sais déjà tout, il sait exactement ce que je ressens. De la peur. Pas seulement pour moi, le fait de partir loin d'ici pour rejoindre le Cort vers quelque chose qui m'est totalement inconnu, mais aussi pour ma famille. La situation ici se dégrade et je le sais, les résistants se font de plus en plus nombreux et les opposants de plus en plus violent. Mon frère ne serait pas étonné si cela se termine en guerre civile.
Je pose mes yeux sur mon frère qui lui à le regard viré vers ma fenêtre, le regard dans le vide.

_ Tous se passera bien Lucas, dis-je pour le rassurer même si moi même je ne suis pas convaincu.

Il pose finalement ses yeux sur moi, et me regarde un moment sans rien dire. Il finit par soupirer et me prendre la main.

_ Adelia... Ne dis pas ça si c'est uniquement pour me rassurer... Nous savons très bien que c'est faux. Dis moi ce que tu penses vraiment, dit-il doucement.

_ J'ai peur.

Les bras de Lucas viennent encerclé mon corps, je pose ma tête sur son épaule. Il me caresse tendrement le dos, des larmes silencieuses glisses sur mes joues.

_ Je sais Ad'... Si je pouvais je partirai à ta place... Tous se passera bien, si tu ne fais rien de stupide. Ne fonces pas tête baissée Adelia, promet moi que tu ne fera rien d'irréfléchis, souffle t-il suppliant.

_ Je te promets.

Il se sépare de moi, ses yeux sont remplis de larmes mais aucunes d'elles ne tombent. J'essuis mes joues mouillées et lui souris doucement.

_ Tu as besoin de repos... Bonne nuit, dit il en embrassant mon front

_ Bonne nuit, lui répondais-je avant qu'il ne quitte la chambre.

Je me glisse sous mes draps, m'installe confortablement sur mon matelas et ne tarde pas à tombé dans les bras de morphée.

***

IncomprisWhere stories live. Discover now