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- Deux de nos acolytes ont quitté le navire, déclare Juan en fixant son épaule.

Chad fait de même et découvre Charlotte, la fille d'un de ses oncles, profondément endormie dans les bras de Phœbé qui la tient fermement contre sa poitrine. Cette dernière, également assoupie, a l'épaule collée à la sienne et le visage baissé dans la direction de la fillette qui semble confortablement installée dans ses bras, ses petits poings qui agrippent solidement son tee-shirt.

- Si ça continue ainsi, ta compagne nous volera tous nos enfants, plaisante Grace, la mère de Charlotte.

Difficilement, cette dernière récupère sa fille qui se met à sangloter bruyamment et l'Afro-Américaine se réveille en sursaut.

- Du calme, lui sourit Grace ; je vais la coucher.

- Je peux m'en charger, si vous voulez, propose la jeune femme en lui rendant son sourire. Je crois que je vais prendre la même direction.

- Je te remercie, c'est gentil, accepte la femme en lui donnant Charlotte.

Celle-ci se calme instantanément, paraissant fascinée par ses iris azur, et sourit. Un sourire que la jeune femme lui rend tendrement tout en se mettant debout.

- Bonne nuit, tout le monde, les salue-t-elle.

- J'arrive tout à l'heure, l'informe Chad.

- Profite de ne pas m'avoir dans les pattes, plaisante Phœbé avant de se pencher et d'embrasser son front, avec une douceur presque maternelle. Prends ton temps, souffle-t-elle.

La Californienne s'éloigne en faisant un dernier signe de main et disparaît dans la maison sous les yeux béats de Chad.

- J'ai rêvé tellement de fois qu'elle me dise ça, avoue Juan, faussement peiné. Surtout lorsque je regarde mon match.

- Tu ne fais que ça, je ne peux pas te demander de prendre ton temps, râle Maria. Ce serait le comble du comble.

Une énième scène de ménage démarre et tous s'y mêlent telle à l'habitude familiale. Exceptée sa mère qui le fixe avec des étoiles plein les yeux. Cette dernière prend place sur la chaise qu'occupait Phœbé précédemment.

- Tu as trouvé une perle rare, mon fils, sourit-elle en regardant distraitement la chamaillerie. Elle est gentille, travailleuse, elle aime les enfants, les enfants l'aiment, elle prend soin de toi, elle te fait tourner la tête et vous vous aimez.

- Ne parle pas trop vite, maman.

- Je sais reconnaître une femme amoureuse et un homme également, ricane Natalia en plongeant ses iris bruns dans les siennes. Un baiser à cet endroit, dit-elle en touchant son front ; parle bien plus qu'un simple baiser. La façon dont elle le fait est exactement la même que toi pour elle. La pureté, la sincérité des sentiments.

- Évite de tout gâcher, p'tit con, intervient son oncle.

- Si ce n'est pas cette humaine qui le fait, raille Erika.

- Tu mérites que ton âme-sœur en soit un, rigole Calum. Ou même un gobelin, vu ta tête de troll, c'est ce qui te convient le mieux.

- Répète un peu, l'estropier ? le provoque sa benjamine.

À une vitesse phénoménale, ils prennent leur forme lupine et se bagarrent de façon amicale.

- Et si nous faisions notre promenade nocturne, suggère Juan.

Tous approuvent l'idée et se métamorphosent. Des loups gris, des loups bruns, mais un seul et unique loup noir. Des regards bleus, des regards blonds, mais un seul et unique regard rouge. Il haït tellement cette différence pourtant, elle semble ne pas exister aux yeux de ses confrères. Elle semble si anodine alors qu'elle est perceptible rien qu'à sa carrure plus imposante.

𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐿𝑜𝑢𝑝𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 𝟣]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant