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- Chad ! Mon cher ami ! s'exclame un homme, interrompant ainsi la discussion du couple, avant de voler une chaise à la table d'à côté pour s'y asseoir.

C'est un brun aux yeux verts du même âge que Chad physiquement et l'arrogance qui peint chacun de ses traits prononcés, agace immédiatement Phœbé. De plus, selon le regard que lui adresse Chad, il est tout, sauf son « cher ami ».

- Brandon, dit ce dernier. Que puis-je pour toi ?

- Pas pour moi, pour ma sœur. Elle était gênée de venir en personne donc en tant que bon frère, je m'en charge. Pour en venir au fait, il semblerait que tu lui doives une danse.

Cette annonce fait soupirer l'alpha tandis que Phœbé le scrute.

- Effectivement et je ne l'oublie pas. Mais ce soir, ma situation ne me l'autorise pas, donc prie-la de m'excuser.

- Je comprends tout à fait, sourit-il en envoyant un bref coup d'œil explicite à Phœbé. Mais autant te débarrasser de cette dette pour qu'elle cesse d'espérer une chose qui n'arrivera jamais.

- Je m'en vais donc me libérer de cette dette, soupire-t-il en se levant. Je reviens, tu ne bouges pas, Mía, lui susurre-t-il en lui embrassant la joue.

Il lui fait un clin d'œil et se dirige vers une brune assise une table plus loin. Le regard scrupuleux, Phœbé l'observe tendre la main à cette femme tandis qu'une chanson très entraînante - trop entraînante - résonne dans le hall. Ils prennent place au centre et la mélanoderme s'enfonce nonchalamment dans sa chaise, les jambes croisées et l'attention braquée sur eux. Sur leurs corps collés et sur leurs mouvements beaucoup trop sensuels.

- Je me présente, Brandon Atkins, fils du gouverneur William Atkins et futur Alpha de la meute des trois lunes.

La concernée le dévisage avec irritation et repose son regard sur la scène. Elle n'a aucune envie de communiquer avec cet homme qui la reluque comme un vulgaire morceau de viande et qui expose son statut qui n'a strictement rien de valorisant à ses yeux. Après tout, il est le fils d'un pourri qui coopère avec des imbéciles afin de faire perdurer cette ignoble hiérarchie.

- Chad s'est surpassé, ce soir, reprend cet individu du nom de Brandon. Ramener une aussi ravissante jeune femme. Je serais enchantée de connaître votre prénom.

- Arrêtez ça, lui conseille Phœbé, excédée par son comportement. Vous perdez votre temps. Vous présentez en tant que fils de gouverneur n'a rien de mélioratif surtout que votre politique grotesque ne m'intéresse nullement. De plus, si je puis me permettre, votre statut quelque qu'il soit, n'a rien d'impressionnant de mon point de vue.

Persuadée que ce crétin lui fichera enfin la paix, elle se reconcentre sur la scène et plus les secondes s'écroulent, plus cette brunette se montre entreprenante et plus un puissant sentiment d'agacement, d'impatience et de colère grandit en elle. Un puissant sentiment de jalousie. Cette émotion est, jusqu'à maintenant, inexpérimentée chez elle et que cela change l'énerve davantage.

- Tu prétends ne pas être impressionnée par le statut, pourtant tu te présentes au bras de l'Alpha suprême, réplique le brun. Serais-tu une croqueuse de diamants refoulée ? l'accuse Brandon.

- Alors premièrement, ce tutoiement vous vous le gardez, nous n'avons pas élevé les cochons ensemble, sourit-elle, hypocrite. Ensuite, je vous demanderai de tourner sept fois votre langue dans votre bouche avant de m'adresser la parole surtout si c'est pour m'insulter de la sorte. Et pour finir, y aurait-il un moyen que votre sœur ôte ses mains ? s'enquiert-elle. Ou alors, qu'elle se contente juste de danser ?

La confiance qui émane de lui disparaît momentanément tandis qu'il la considère d'un regard neuf, d'égal à égal. Il reprend contenance et lui répond un instant suivant son monologue :

- Eh bien, cela ne regarde que vous deux et ne relève pas de ma responsabilité.

- Ah, dit-elle, songeuse. J'espère que vous ne verrez aucun inconvénient à ce que j'intervienne alors.

Avant même que son cerveau ne comprenne quoi que ce soit, elle est déjà debout en train d'avancer dans leur direction. Ses talons claquent contre le carrelage, sa fente s'ouvre de manière exagérée toutefois, cela lui est bien égal. Certes, il honore une parole, ce qui démontre que c'est un homme d'honneur, mais d'où se permet-il de danser de cette façon avec une autre femme ? De plus, si elle suit sa logique, il est à elle. Il lui appartient. C'est son mâle. Pas à toutes ces louves en chaleur. À elle. Et uniquement à elle. À son approche, la partenaire de son cavalier relève la tête et a le culot d'ignorer sa présence.

- Vous attendez peut-être une invitation pour cesser de vous frotter de la sorte à mon cavalier ? crache sèchement l'Afro-Américaine.

Au lieu de s'éloigner comme elle le lui a implicitement demandé, la brune semble se presser davantage contre lui. Chad paraît agacé de ce comportement et la repousse légèrement. Pourtant il n'avait pas l'air si dérangé que ça avant son arrivée, songe-t-elle.

Le visage d'ange de la brune s'oriente vers lui, faisant mine de ne pas comprendre son acte ce qui horripile davantage Phœbé. Son regard de jade qui tente de la berner par l'innocence qui y règne met déjà ses nerfs à rude épreuve.

- Il...

D'un mouvement de main, Phœbé intime à la louve de se taire.

- Décollez-vous, articule Phœbé. Comme vous pouvez le constater, la place est prise alors je vous demanderai de respecter cela.

L'États-Unienne attrape le poignet de Chad, l'attire à elle et en remarquant son geste pour le retenir, elle lève son doigt. D'où lui vient cette possessivité maladive ? Elle ne peut le déterminer, mais elle est satisfaite de l'immobilisation de la brune.

- Je suis humaine, mais pas inoffensive, alors ne me tentez pas, la prévient-elle. La prochaine fois que vous osez poser vos mains, je vous envoie un couteau en pleine tête et de cette façon, vous n'aurez aucune chance de régénération, achève-t-elle en la fusillant du regard. Bonne soirée.

Accompagnée de son cavalier, elle se détourne de la jeune femme et retrouve sa table où elle s'empare de sa pochette. Elle souhaite une excellente soirée au vieux couple et la femme ne se gêne pas pour la féliciter, prétendant qu'à sa place, elle n'aurait pas attendu aussi longtemps pour agir. En rigolant, elle les salue une dernière fois et s'engage vers la sortie.

Une fois à l'extérieur, Phœbé est frappée par la froideur du temps et son corps se couvre instantanément de chair de poule. Elle tente vainement de se réchauffer à l'aide de ses bras après avoir refusé la veste de Chad qui souffle bruyamment.

- Enfile cette fichue veste, ordonne-t-il en la maintenant dans son dos.

Malgré son mécontentement, l'étudiante lui obéit sans discuter et se languit de l'odeur qui s'en dégage. Elle va jusqu'à fourrer son nez dans le col pendant qu'il est tourné en direction du voiturier afin de récupérer son véhicule. Qu'est-ce qu'il sent bon...

𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐿𝑜𝑢𝑝𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 𝟣]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant