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Les jours suivants s'achèvent à une vitesse phénoménale. Entre la pluie, le froid et le peu de soleil, les journées se ressemblent toutes. Ils défilent si vite, que le printemps pointe déjà le bout de son nez.

Debout dans un coin du salon, un téléphone à la main, Chad écoute son interlocuteur avec désintérêt. Il est bien plus intéressé par la jeune Afro-Américaine qui mange une salade de fruits préparée par ses soins. Elle s'est finalement décidée à toucher à ce qui a été acheté pour elle et cela le ravit. Elle est en pleine discussion avec sa mère, comme souvent ces derniers jours et son rire emplit les lieux, accaparant pour elle seule, toute son attention.

Seulement, les informations qui lui parviennent réussissent à le détourner de sa personne. Elles l'agaceraient à coup sûr en temps normal sauf qu'ici, la perception qu'elles lui envoient l'amuse. Alors il raccroche et calmement, il s'assied à l'opposé de la jeune femme qui a également mis un terme à sa conversation téléphonique.

- Arrêtez de me fixer, soupire-t-elle sans pour autant lever la tête.

- Ce soir, il y a un gala et j'y suis convié, déclare-t-il.

- Tant mieux pour vous, répond-elle en plongeant sa cuillère dans le bol de fruits face à elle.

- Tu viens avec moi, poursuit-il

- Vous venez de remporter le prix de la blague de l'année, Monsieur l'Alpha, ironise-t-elle. Avez-vous quelques mots à dire ?

- Je ne plaisante pas. Tu viens avec moi.

Avec agacement, elle souffle et redresse la tête pour le dévisager.

- Quel genre de gala ? Le genre ultra chiant rempli d'hypocrites ou alors le genre ultra chiant rempli d'hypocrites ?

- Il me semble que c'est un peu des deux, répond l'Alpha, l'air faussement pensif.

- C'est une des raisons pour laquelle je ne viendrai pas. Ce type de réceptions est à mourir d'ennui.

Sur ce raisonnement, il ne peut pas la contredire, c'est d'ailleurs pour cette même raison qu'il ne se rend quasiment jamais à ces soirées. La lassitude et l'espérance que toute cette mascarade prenne rapidement fin sont les seuls amis lors de ces dîners.

- Je t'attendrai pour vingt et une heures, affirme-t-il en se mettant debout.

Sans plus de paroles et passant outre le regard noir qui lui est adressé, il entre dans son bureau : là où Phœbé persiste à croire qu'il espionne les habitants de sa meute. Saisissant un fin bloc de feuilles posé au coin de la table, il le feuillette lentement pour la énième fois depuis son retour de prison et s'arrête sur un nom et sa mâchoire se crispe. Hayden Alexandesco. Évadé du Sceau d'Argent depuis plusieurs semaines et activement recherché par le conseil des sept puissances. Ses yeux fusillent ce nom tandis que son loup tourne en rond dans son esprit.

- Tu aurais dû le tuer quand tu en avais l'occasion ! vocifère Elveyn. Laisser ce suceur de sang en vie, mais quelle connerie ! Je te jure que s'il la touche..., grogne-t-il ; je te mettrai dans le même état que ce jour-là.

Sa main s'abat violemment sur la table alors qu'une injure franchit la barrière de ses lèvres. Il pose ses mains sur le bas de sa nuque et la remonte doucement, les yeux clos. Il aurait vraiment dû tuer ce vampire. Non seulement pour raisons personnelles, mais aussi parce qu'il peut s'attaquer à elle, par simple envie de vengeance. Auparavant, l'idée qu'il se venge ne lui faisait ni chaud, ni froid. Il ne pensait pas trouver son âme-sœur. Il pensait ne jamais la trouver seulement, le destin en a décidé autrement et maintenant, la voici.

- Putain..., râle-t-il à voix basse, regrettant amèrement ses actions passées.

La nuit tombe rapidement sur la meute et vingt et une heures approchent à grands pas. Pourtant, Phœbé n'est toujours pas prête alors que Chad l'est depuis une éternité. Vêtu d'un banal costume-cravate noir, accompagné d'un Richelieu en cuir noir, il l'attend, appuyé sur le comptoir de la cuisine.

Du rez-de-chaussée, celui-ci entend des talons claquer sur le parquet de la chambre tandis que la jeune femme n'arrête pas de pester contre lui et sur sa tenue qui se compose d'une robe. Une robe qui, au vu de ses râlements à l'intention de sa mère, a été échangée par une autre. Bientôt, elle apparaît dans le salon, la mine agacée.

Chad passe outre ce détail et la dévore littéralement du regard. La robe, faite d'une dentelle dorée et perlée, possède un décolleté plongeant et ravageur. Ses côtes transparaissent dans un fin tissu noir et une fente déshabille sensuellement une légère partie de ses cuisses et ses jambes sur le milieu. Celles-ci, élancées et parfaitement épilées, chaussent de ravissants escarpins noirs. Tout son corps est moulé dans ce vêtement et le résultat est exceptionnel. Elveyn qui hurle à la lune le lui confirme.

Après avoir, durant de longues secondes, lorgné chaque centimètre de cet éblouissant tableau, l'homme se décide à lever les yeux, et ce qu'il voit le laisse bouche bée. Ses cheveux d'ordinaire crépus forment des boucles discrètes et son visage, naturel en temps normal, est très légèrement maquillé. Le changement se révèle inexistant d'un point de vue extérieur, seulement pour lui, ce changement minime est superbe. Dire qu'au quotidien, elle ne porte que des jeans et des baskets.

- Allons-y, déclare Chad ; la voiture nous attend dehors.

- Quoi ? Non, pas encore. Je ne ressemble à rien dans cette robe. Merde ! s'énerve-t-elle en essayant pour la ixième fois de cacher ses jambes en tirant les deux extrémités de la fente. Vous savez quoi ? continue-t-elle. Je vais rester ici finalement. Me dandiner en robe ? N'importe quoi.

Phœbé s'apprête à faire demi-tour vers les escaliers pour se changer néanmoins, Chad l'intercepte et passe sa main dans son dos nu. Il la sent frémir, mais feint ne pas le remarquer.

- Tu es vraiment superbe dans cette robe alors tu ne vas nulle part, excepté à cette soirée à mon bras.

Il la pousse doucement devant lui tandis qu'elle jure et lorgne avec plaisir ce qui s'offre à sa vue. Cette délicieuse paire de fesses. Cette tenue pourrait se révéler trop osée, mais qu'y a-t-il de mieux pour un loup de son statut que de s'afficher avec une aussi sublime créature ? Personne n'aura la possibilité d'arriver à sa cheville. Aucune femme n'aura la chance d'y arriver. Louve. Vampire. Sorcière. Humaine. Strictement personne. Et cela va de même pour sa puissance en tant qu'Alpha Suprême. Personne ne détrônera ce couple Alpha.

𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐿𝑜𝑢𝑝𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 𝟣]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant