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- Prenez soin de ma fille, souffle April, blottie contre son époux qui serre solidement la main de Chad.

- Ne demande pas à quelqu'un de prendre soin de moi alors que je suis là, peste la concernée en croisant ses bras sous sa poitrine.

April roule des yeux en souriant et reporte son attention sur la solide poigne des deux hommes. Ils se regardent droit dans les yeux et ce comportement n'a pas l'air de déranger l'Alpha. Au contraire, il s'en satisfait. Phœbé embrasse une dernière fois ses parents et sa mère en profite pour lui chuchoter à l'oreille de ne pas être trop désagréable. L'étudiante arque un sourcil, sceptique, et la femme ne peut retenir un rire, consciente qu'elle lui en demande bien trop. Elle promet de les appeler régulièrement et retourne à la voiture.

- Je vous avais demandé de rester à la voiture, lui rappelle sèchement l'étudiante.

- J'ai entendu dire que ta mère voulait me rencontrer, affirme-t-il l'air de rien.

Elle fronce les sourcils et se tourne vivement dans sa direction.

- Vous...

Avec douceur, ses lèvres fondent sur les siennes. Des frissons parcourent son corps lorsque sa main chaude se pose sur sa joue et la caresse de son pouce. Seulement, avant d'avoir le temps de réagir, il se décolle lentement.

- Tu as pleuré, reprend-il.

- Vous m'avez embrassé sans mon accord, souligne-t-elle. Cela vous arrive-t-il de respecter l'avis d'autrui ? En l'occurrence, le mien ?

Pour toute réponse, il hausse les épaules et lui intime de monter dans le véhicule. Pour qui se prend-il ? Comment peut-elle avoir l'envie d'être moins désagréable alors que cet Alpha se croit tout permis ? Il ne respecte rien de ce qu'elle ressent, agissant à sa simple guise.

- Vous allez devoir arrêter ça, clame la jeune femme en s'installant. Je ne ferai aucun effort, si vous n'en faites pas alors avant de déclarer que je complique tout, revoyez votre attitude.

Son regard croise le sien et ils se dévisagent de longues secondes avant qu'il ne tende sa main.

- J'accepte, consentit Chad. Je ne promets pas un respect entier des règles, mais je ferai de mon mieux.

Il ne promet pas un respect entier ? La mine renfrognée, elle le jauge et saisit sa main dans une poigne ferme. C'est un début et malgré ce qu'elle prétend, elle tentera de suivre les sages paroles de sa mère.

- On peut passer au camp ? continue-t-elle. Il faut que je récupère mon téléphone.

Il hoche positivement la tête et s'engage sur la route qui conduit au refuge. L'habitacle est plongé dans le silence et, pour empêcher une quelconque envie du conducteur d'entamer une discussion, la jeune femme allume la radio. La musique qui en jaillit ne lui plaît guère, comme toutes celles des autres stations, alors elle l'éteint en soupirant et s'installe confortablement sur son siège.

- Quelles sont vos origines ? commence-t-elle finalement.

- Costa Rica et Venezuela, dit-il.

- Que faites-vous aux États-Unis si vous êtes sud-américain ? s'enquiert-elle.

- Je ne savais pas qu'il existait une loi qui m'empêche de me trouver ici, sourit-il moqueur. C'est toi qui l'as créé ?

- Mais que vous êtes drôle, ironise la Californienne.

Chad s'esclaffe de bon cœur, dévoilant une dentition parfaite d'où dépassent ses deux canines, et réussit à arracher un léger sourire à la jeune femme.

𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐿𝑜𝑢𝑝𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 𝟣]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant