二十 : L'Archipel des Sabaody.

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Quelques journées de navigation suffirent au bâtiment naval de la Marine pour atteindre l'Archipel des Sabaody.

Chisei avait passé le plus clair de son temps dans sa cabine à s'entraîner, retrouvant son caractère discret et appliqué. Elle ne se mélangeait pas aux soldats, recommençait à se faufiler, se dissimuler dans chaque recoin. Personne ne savait où elle était, ni ce qu'elle faisait lors des ces drôles de sorties.

En réalité, la jeune femme se réhabituait à la solitude, à la vigilance et à l'espionnage. A Marine Ford, elle n'avait pas eu besoin de se cacher, ne courant aucun danger, mais qui sait ce que l'avenir lui réservait ?

Prudence est mère de sûreté. se répétait-elle inlassablement.

Elle épiait surtout l'étrange Amiral, Borsalino, dit Kizaru. Mais celui-ci n'était pas une cible idéale : il avait un comportement enfantin, était trop détendu et parlait très, très lentement. Il parlait haut et fort de la raison de sa venue dans l'archipel, afin de stopper une vente d'esclaves. Ajoutez à ces défauts le fait qu'il était peu dégourdi et vous comprendrez l'ennui que Chisei avait à le suivre. 

Décidément, les Amiraux sont des personnes bien déconcertantes... songeait-elle, affligé par le manque d'activité de Kizaru.

Alors elle changea de cible, elle guettait désormais Bartholomew Kuma, le Grand Corsaire ressemblant à un ours. Il était très grand (environ sept mètres de haut), parlait peu et ne sortait jamais sans sa Bible. Grâce à ses précédentes recherches, Chisei savait qu'il avait mangé le Fruit des Coussinets.

Ce mystérieux personnage intriguait la ninja, elle mit alors son talent à exécution afin de comprendre pourquoi un pirate avait accepté de se faire commander par la Marine. Il faut cependant savoir que ses investigations ne servirent à rien, ce géant ne racontant jamais rien à qui que ce soit.

Quelque peu découragée, la jeune fille soupira.

La seule chose qu'elle avait compris, c'était que ces deux protagonistes ne s'aimaient pas mutuellement, Kuma ne voulant pas expliquer les raisons de sa présence ici, Kizaru avait déclaré ne pas lui faire confiance.

Ce fut donc avec soulagement qu'elle vit les quais ses rapprocher, et avec hâte qu'elle remercia puis quitta les Marines.

Une fois à terre, elle s'étonna de l'étrangeté de ces îles.

Une forêt de mangroves s'étalait devant elle, des bulles d'air flottant en hauteur transportaient des personnes et des marchandises, et certains navires alentours étaient revêtus d'une sorte de couche transparente...

Si la jeune femme ne s'était pas documentée auparavant, elle se serait demandé quelles étaient toutes ces choses insolites, et notamment la signification des arbres numérotés. Mais étant prévoyante, elle savait donc que chaque nombre représentait une mangrove, appelée "grove" (GR) et qu'ils servaient de repère aux différents secteurs de l'archipel. Elle les avait mémorisés :

- GR  1 à 29 : zone de non-droit, principalement composée de pirates et de chasseurs de primes

- GR 30 à 39 : Sabaody Park, un parc d'attraction

- GR 40 à 49 : zone touristique

- GR 50 à 59 : zone navale

- GR 60 à 69 : siège local de la Marine

- GR 70 à 79 : hôtel de ville

Avant de trouver un bateau qui accepterait de l'emmener sur Dressrosa, Chisei décida de visiter l'archipel, car n'ayant jamais quitté son île natale avant le début de son voyage, elle s'émerveillait de toutes les différences possibles entre Seihitsu et Sabaody.

Elle se rendit en premier lieu dans la zone touristique, passa outre le parc d'attraction et le siège de la Marine, se rendit devant l'hôtel de ville et décida de traverser la zone de non-droit pour rejoindre la zone navale.

La jeune femme n'était nullement effrayée en marchant entre de célèbres pirates, et frôlant des corps terrifiants ou en écoutant des hommes parler de meurtres comme de simples banalités.

Elle n'avait pas peur, mais ces individus la dégoûtaient. Énoncer des crimes posément, raconter des pillages et des assassinats, sans état d'âme, la répugnait totalement.

Elle chercha donc à passer inaperçue auprès de ces hommes monstrueux, se glissant entre eux rapidement. 

Cependant, une beauté aussi juvénile et aussi rare que la sienne luisait de mille feux dans ce sombre repère, et ses occupants fixaient la belle jeune femme d'un œil malveillant.

Tandis que Chisei passait à travers la foule, trois hommes l'interpellèrent :

- Eh petite ! Viens par là ! exigea un affreux petit rondouillard plein de cicatrices.

- En quel honneur ferai-je cela ? demanda-t-elle d'une voix neutre.

En elle-même, elle évaluait déjà ses chances de victoire contre ces trois gaillards. Leurs visages ne lui revenaient pas, ils n'avaient probablement pas mangé de Fruit du Démon. D'après ce qu'elle remarquait, le petit qui l'avait apostrophée avait l'air d'être le chef, les deux autres restant en retrait, leurs sabres à la main. Leurs airs goguenards et leur sourires confiants montraient qu'ils étaient sûrs de leur supériorité. 

Quelqu'un de vraiment puissant ne montrerait jamais ce faciès vaniteux, il n'en aurait pas besoin.

- Approches ma beauté ! continua le gringalet. Fais moi voir ton joli minois ! ricana-t-il.

A ces mots, Chisei fut certaine de gagner si jamais un combat s'engageait. Elle pivota donc en direction de ces brouilleurs et leur fit face, son regard ambré les perçant à jour.

- Bon sang les gars ! Vous avez vu ses yeux ?! s'exclama le rondouillard. Ça doit valoir un paquet de berries !

- "Ça" n'est pas un objet. dit la jeune femme, glaciale.

- Oh que si ma jolie. répliqua-t-il, un sourire malsain aux lèvres. Avec ton corps de rêve et tes yeux en or, je vais devenir riche ! Saisissez-la ! ordonna-t-il aux deux autres.

Mais personne ne vint s'en prendre à la jeune femme.

Passablement énervé, le nabot se retourna... pour voir que ses complices étaient étalés au sol, une dague plantée dans le torse. Leurs gémissements prouvaient qu'ils étaient en vie, mais que la souffrance les empêchait de se relever.

- Mais... mais quand... ? balbutia-t-il.

- Durant votre petit monologue. 

Et alors qu'il s'affaissait lentement à son tour, elle retira un shuriken de sa nuque, essuyant le sang sur le costume de sa victime.

Chisei récupéra également ses poignards et repris sa route, aucunement perturbée par cet échange. 

Elle réfléchissait.

Cet imbécile avait parlé de devenir riche... il pensait sûrement la vendre... la vente aux enchère des esclaves avait donc lieu dans ce secteur ! Si jamais elle ne faisait rien, des innocents allaient être capturés puis marchandés !

Dois-je prévenir Kizaru... ou m'en charger seule ? se questionna-t-elle.








NDA : avec la fin des vacances, snif, je vais publier moins souvent... sorry    ><

Un cœur à la merWhere stories live. Discover now