十六 : Mensonge bienfaiteur.

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Monkey D. Garp resta pétrifié suite à l'annonce de la jeune femme, qui ne paraissait pas saisir l'impact que ses paroles avaient eu sur les deux vieux amis.

Tandis que la discussion continuait entre Chisei et Sengoku, de plus en plus blafard, le Vice-Amiral senti remonter tous ses souvenirs... Chaque moment, chaque instant passé aux côtés de Rossinante refit surface dans son esprit.

Il se remémorait un garçonnet aux cheveux blonds bouclés, qui pleurait sans cesse et qui s'agrippait aux jambes de Sengoku dès qu'il prenait peur. Au fil des ans, ce petit gars était devenu sociable, souriant et protecteur envers ses compagnons. A dix-sept ans, il avait voulu aider à mettre un terme aux agissements de Don Quichotte Doflamingo. Sa mission : empêcher d'autres personnes de devenir membres de l'équipage de ce psychopathe avéré. A dix-huit ans, il s'enfuyait avec un enfant pour le sauver de cette troupe terrifiante. Six mois plus tard, alors qu'il était parvenu à trouver un remède miracle contre la maladie qui menaçait le gosse, Doflamingo le retrouva et l'assassina.

Voici comment se terminait la triste histoire de Don Quichotte Rossinante, tué sous les balles de son propre frère.


Garp, d'ordinaire si imperturbable, s'affala dos à un mur, sentant quelques gouttes de sueur perler sur son front.

Il remarqua le silence tendu qui régnait dans la pièce, tandis que les derniers mots de Chisei franchissaient ses lèvres :

- Savez-vous où il se trouve ? Est-ce qu'il va bien surtout ?

Sans savoir comment, l'Amiral en Chef avait trouvé la force de rester débout, faisant face au regard ambré de la jeune femme.

Il tremblait, la fixait, semblait chercher quelque chose, quelque ressemblance entre elle et son fils adoptif. Peut-être son regard, perçant et à la fois tendre ? Ou bien avait-elle un trait de caractère qui était de paire avec un de ceux de Rossinante ? Telles que la maladresse ou la gentillesse ? Physiquement parlant, ils n'avaient rien en commun...

Alors qu'il était perdu par cette investigation inopinée, Chisei le rappela à la réalité :

- Monsieur ? Qu'y a-t-il ? demanda-t-elle, perplexe mais aussi troublée face aux réactions des grands hommes de la Marine.

Sengoku sembla reprendre contenance, il réussi à articuler ces quelques mots :

- Tu dis... tu dis que tu es sa sœur ?

- Oui. acquiesça-t-elle, étonnée de devoir confirmer un fait aussi évident. 

- Et... et mis-à-part lui... ta famille... ? hésita celui qu'on surnommait "le Bouddha".

- Mon frère m'a dit que seul lui et moi avons échappé au massacre sanguinaire des villageois sur notre famille. Lui grâce à votre générosité et moi grâce à mon père, qui me confia dès ma naissance à mon cher maître. Nos parents et notre grand-frère ont tous péri. expliqua-t-elle sans se démonter vis-à-vis de ces étranges interrogations.

- Vraiment... souffla Sengoku.

Alors son cher enfant... non seulement il avait caché l'existence de Chisei à son bienfaiteur, mais en plus il lui a menti ! 

Cette petite ne sait donc rien... rien de la tragédie, rien de la malédiction qui pèse sur sa triste famille... Rossinante a bien fait de ne pas lui révéler son nom de famille. Intelligente comme elle doit l'être, elle aurait immédiatement fait le lien entre ce nom et celui qu'on surnommait le Démon Céleste. Quel sort funeste pesait donc sur les épaules de la jeune demoiselle ?

Sengoku se jura de la protéger. En mémoire de Rossinante, mais aussi parce qu'il ne souhaitait plus retrouver un cadavre percé par les balles de ce monstre. Don Quichotte Doflamingo...

Sans se douter du tumulte qui hantait les pensées de l'Amiral en Chef, impatiente, les nerfs à vifs, la belle jeune fille posa enfin la question la plus importante à ses yeux :

- Comment va Rossinante ?

Cette demande eu l'effet d'un électrochoc sur Sengoku. 

Garp le regardait, attendant sa réponse. Il faillait qu'elle sache... que son frère était mort, depuis dix ans.

Mais à cet instant précis, le visage de l'Amiral en Chef devint résolu, le doute qui rongeait son esprit disparu et il se redressa autant que possible, avant de déclarer d'une voix ferme et assurée, en plongeant ses yeux dans les prunelles dorée de la jeune fille :

- Il va bien. Il est toujours infiltré au sein de la Don Quichotte Family et nous envoie des rapports aussi régulièrement que possible.

Garp, qui était toujours avachi contre un pan de mur, se redressa subitement, et jamais on eu déjà vu une mine aussi stupéfaite. Sa bouche était grande ouverte, ses sourcils haussés et ses yeux écarquillés à en terrifier un enfant. Il ne parvenait pas à produire un seul son, malgré son indignation contre ce mensonge qui était censé protéger la demoiselle.

Cependant, Chisei ne faisait pas grande attention de celui qu'elle considérait comme son ami, elle dévisageait Sengoku.

Dans son état habituel, elle aurait certainement pu remarquer la transpiration sur le visage du commandant de la Marine, ses mains agrippées à son bureau comme à une bouée de sauvetage mais encore son rictus qu'il peinait à maintenir.

Hors, à ce point précis, Chisei était envahie par un tel soulagement qu'elle ne remarqua aucun de ces signes perturbants.

- Vraiment ! Si vous saviez comme je suis heureuse ! Vous m'avez délivrée d'un poids immense... soupira-t-elle.

Et maintenant, je dois assumer mes paroles... songea Sengoku.







NDA : Désolée, c'est un chapitre assez court mais la suite arrivera bientôt ! (Ça aurait été trop long en un seul chapitre, j'ai dû couper...)

Un cœur à la merWhere stories live. Discover now