Chapitre 39

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Ryder

Je me réveillais après une nuit très agitée. Je n'avais presque pas fermé l'œil. Le soleil s'était déjà levé depuis longtemps. Je savais que j'étais censé être debout depuis un moment, à m'occuper de mon troupeau. Je n'en avais pas eu la force. J'avais passé toute la soirée et une bonne partie de la nuit à errer dans la forêt enchantée. Le comportement de ma sœur m'avait déçu. Je l'avais laissée seule, pris de colère. J'avais longuement marché pour me calmer et, réalisant que ma réaction était stupide, je m'étais dirigé, épuisé, vers ma cabane. Je m'étais approché silencieusement, pensant qu'Honeymaren dormait. Lorsque j'avais vu que le volet de sa fenêtre était toujours fermé, je m'étais approché pour l'ouvrir, sachant que c'était la seule solution pour qu'elle voit enfin la lumière du jour le lendemain matin. Au moment où j'avais posé ma main sur le volet en bois, le petit Bruni avait sauté sur mon bras.

« Hey ! Qu'est-ce que tu fais là toi ? » avais-je demandé en riant au petit animal.

L'esprit du feu m'avait regardé de ses yeux ronds et s'était mit à ramper le long de ma manche jusqu'à venir s'agripper à mes doigts. Au moment où j'avais voulu ouvrir le volet, il avait craché de minuscules flammes sur le dos de ma main.

« Aïe ! Lâche-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi ! » avais-je gémis en secouant mes doigts de toutes mes forces pour faire lâcher prise à la salamandre.

Bruni avait fini par tomber au sol et, avant de partir, m'avait jeté un regard noir. J'avais levé les yeux au ciel avant d'enfin réussir à ouvrir le volet. J'avais simplement jeté un coup d'œil à l'intérieur par curiosité. Ce fut à ce moment précis que j'avais vu ce qui m'avait hanté toute la nuit. Honeymaren et Elsa s'embrassaient éperdument sous mes yeux ébahis. J'avais rapidement détourné le regard, ne voulant surtout pas en voir davantage. Un sentiment de déchirement intérieur s'était emparé de moi. J'avais senti les larmes me monter aux yeux sans savoir pourquoi. Je les avais refoulées tant bien que mal, me sentant soudain envahi par la colère. J'étais tombé à genoux et avais frappé rageusement le sol de mes poings, étouffant un cri de fureur.

A présent, je n'arrivais pas à oublié ce que j'avais vu. Je restais allongé dans mon lit, fixant le plafond. Je passai mes mains sur mon visage pour tenter de me reprendre. Inutile, la vision de ma sœur embrassant Elsa restait gravée dans ma mémoire.

Honeymaren ne s'était toujours pas levée. Le simple fait de me dire que ma jumelle pouvait aimer une femme me rendait fou de rage. Je l'avais pourtant mise en garde ! Je me sentais subitement pris d'un sentiment de honte. Honte d'avoir une sœur différente. Je lui en voulais terriblement. Soudain, j'entendis la porte de sa chambre s'ouvrir et se refermer. Je me levai et me dirigeai vers le salon, les poings serrés. Honeymaren s'y trouvait, se préparant une tasse de thé et affichant une mine pensive. Je vins m'asseoir sur un fauteuil en face d'elle, essayant de rester impassible.

« Tu as passé une bonne soirée ? » lui demandai-je, faussement intéressé.

Elle leva la tête et me regarda, l'air étonné.

« Je n'ai rien fait de spécial, tu sais », me répondit-elle en portant sa tasse de thé à ses lèvres.

Je sentis la colère monter en moi. Elle osait me mentir en me regardant droit dans les yeux.

« Ah bon ? Pourtant j'ai cru comprendre que ta soirée avait été plus excitante que ça... »

Honeymaren sursauta et faillit s'étouffer avec la gorgée qu'elle venait d'avaler.

« Que veux-tu dire ? »

Je vis la panique dans son regard. Je la regardai alors durement.

« Je sais ce qu'il s'est passé hier soir avec Elsa, lui dis-je froidement.

La Reine des Neiges 3Where stories live. Discover now