Prologue

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« Cache tes pouvoirs, n'en parle pas ». Cette phrase m'a hantée pendant des années, quand ma magie était considérée comme une malédiction frappant le royaume d'Arendelle. Certains me voyaient comme une sorcière, d'autres comme un démon... La peur qui se reflétait dans les yeux de ceux qui me côtoyaient était petit à petit devenue mienne...

J'ai perdu le sens de cette phrase il y a environ quatre ans, le soir de mon couronnement. J'y ai malencontreusement révélé aux yeux de tous ce que je tentai de dissimuler depuis mon enfance. Je me suis tout d'abord reproché de ne pas avoir réussi à me maîtriser mais suis finalement heureuse d'avoir trahi ce secret qui pesait sur mes épaules depuis bien trop longtemps. J'étais enfin libre. Sans cela, je ne serais pas où je suis, dans cette chambre, dans ce lit.

J'ai oublié ces quelques mots mais pas les personnes à leur origine. Pas mes parents. Nombreux sont ceux ayant déploré mon attitude et mon obstination quant à vouloir m'accrocher à tout prix à tout ce qui pouvait me les remémorer. On m'a alors reproché de ne pas laisser tomber leur souvenir. Surtout celui de ma mère, Iduna. Mais je ne pouvais pas. Cela aurait signifié devoir abandonner une partie de moi. C'était impossible.

***

Je me tourne vers le côté opposé du lit, toujours perdue dans mes pensées. Il est tôt. Le soleil ne s'est pas encore tout à fait levé mais le ciel est déjà suffisamment clair pour me laisser apercevoir distinctement chacun des objets de la pièce dans laquelle je me trouve. Le petit bureau en face du grand lit, la penderie à ma gauche, le miroir au fond... Je me redresse légèrement dans l'espoir d'apercevoir les aiguilles de la petite horloge posée sur le bureau. Cinq heures cinquante. Je me laisse retomber dans le lit, enfonçant ma tête dans mon oreiller. Aucun bruit ne vient troubler ce doux instant de silence. J'observe longuement le plafond et les murs de bois. Je passe doucement ma main contre celui derrière ma tête. Sentir la rugosité des planches sous mes doigts me plait. Je baisse les yeux et souris en contemplant la masse de cheveux bruns à quelques centimètres de mon visage.

Soudain, un cri déchirant brise le silence. Un cri plaintif, mêlé à des pleurs. Je me lève précipitamment et me dirige en courant vers la provenance du bruit. A peine ai-je poussé la porte m'en séparant que tout s'arrête, faisant retomber l'endroit dans le calme. Je m'immobilise dans son entrée et regarde par la fenêtre se trouvant face à moi. Les premiers rayons du Soleil pénètrent dans la pièce. Je souris. Une nouvelle journée commence.

La Reine des Neiges 3Where stories live. Discover now