Chapitre 57

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Une journée s'est écoulée. Une longue et interminable journée venait de s'achever depuis cette atroce partie de chasse nocturne dans les bois. Une journée à endurer les claques, les gifles, les insultes, les humiliations et les agressions venait de s'éteindre. Enfin. Cependant, ces sévices n'étaient rien en comparaison avec ce que Nikita venait de faire à Éléna, quelques minutes plus tôt, avant qu'il ne quittât sa chambre fier de lui et du mal qu'il venait de lui faire subir une fois de plus. Il l'avait humiliée de l'une des plus atroces et des plus horribles manières qui fussent depuis que la jeune femme était retenue prisonnière chez lui.

Éléna était dans sa chambre ; elle n'avait pas eu l'autorisation de la quitter depuis qu'elle est rentrée de la partie de chasse. Elle se tenait allongée sur le côté gauche, les genoux regroupés contre sa poitrine en position fœtale, en train de sangloter. Elle mordillait les doigts de sa main droite en tremblant de peur. Elle tenait, à l'intérieur de sa paume, une importante touffe blonde de sa chevelure qui avait été ondulée et épaisse jusqu'à il y a quelques minutes encore. À présent, ses cheveux lui arrivaient au niveau de sa nuque. Nikita les avait coupés avec une vieille paire de ciseaux rouillés, avec rage, lui blessant le cuir chevelu au passage.

Vêtue d'un simple débardeur et d'une culotte, Éléna grelottait de froid. Elle ne pensait à rien à d'autres qu'à un moyen de se réchauffer. Le maître des lieux avait coupé le chauffage dans sa chambre et il faisait très froid. L'hiver s'installait doucement, il était loin d'être là, mais il s'installait sûrement. La blonde n'avait qu'un seul soulagement, celui de ne plus ressentir ces affreuses nausées matinales, celles qui la secouaient après avoir mangé et celles qui la tiraillaient en début de soirée.

C'était déjà ça en moins à supporter...

Soudain, une sonnette retentit dans le couloir ; c'était le signal. Le signal qui lui intimait de se préparer, car ce soir, la Cérémonie allait se dérouler et commencer dans environ une heure. Éléna devait être prête sous peine d'être sévèrement battue.

La captive se redressa avec beaucoup de difficultés, renifla et se rendit dans la salle de bains en traînant des pieds. Elle eut toutes les peines du monde à retirer les deux vêtements qu'elle portait, puis elle avisa son reflet dans le miroir et croisa son regard bleu, éteint. Son double lui renvoyait une image désastreuse de ce qu'elle est devenue. Son visage pâle, émacié, avait perdu de ses couleurs. Ses grands yeux azur exprimaient une tristesse sans fin. Des traces de doigts encerclaient son cou et des bleus clairsemaient ses bras. Elle recula de deux pas pour aviser son corps. Son ventre présentait des brûlures de cigarettes. Elle avait perdu beaucoup de poids depuis qu'elle était retenue prisonnière. Les formes qu'elle avait dans ses cuisses et ses hanches ont laissé place à une silhouette fine, mince, mais ô combien meurtrie. Il ne faisait aucun doute que son nouveau corps ne plairait pas à Kazimir s'il la voyait, lui qui avait adoré, par le passé, promener ses mains de partout sur elle.

Éléna émit un léger sourire en repassant au mafieux et à sa manière de la toucher, ou plutôt de la palper.

La jeune femme passa sous la douche et alluma l'eau chaude, seule source de chaleur dont elle était autorisée à utiliser, surtout pour des moments comme la Cérémonie. Une fois qu'elle fut propre et réchauffée, elle sortit de la cabine avec précaution. Elle attrapa une serviette en coton et se frotta énergiquement la peau, jusqu'à la faire rougir. Elle se sentait mal, elle se sentait sale. Éléna ressentait cette envie d'arracher sa peau souillée par les hommes de ce domaine qui la salissait avec leurs assauts violents.

Elle enfila des sous-vêtements rouges composés d'un soutien-gorge push-up qui lui galbait trop la poitrine, un string, vêtement qu'elle ne portait jamais, d'un porte-jarretelle et de bas rouges, puis elle appliqua de l'huile pailletée sur les parties de son corps nu. Elle ouvrit ensuite la porte d'un petit placard et en sortit une perruque brune, coupée en carré plongeant. Elle la fit maintenir sur son crâne et se maquilla ensuite ; un smooky-eyes et une bouche rouge. Le tout avait été ordonné par Nikita.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now