Chapitre 40

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Une heure plus tard, Éléna faisait ses adieux à Tit, Isaak, Arkady, Milan, Nikon, Élias et Eduard dans le hall, sur le seuil de la porte d'entrée. Katya assistait à la scène de loin, heureuse, recluse dans un coin. Elle ne broncha pas, trop occupée à contenir sa joie. Elle savait pertinemment que si elle disait le moindre mot, Kazimir le lui ferait payer au centuple une fois l'enfant né. Igor, lui, attendait la jeune femme dehors, adossé à la voiture de fonction qui la conduirait loin de la villa de Volkov.

Éléna ne voulait surtout pas s'éterniser dans les adieux ; elle détestait cela. La blonde récupéra son petit bagage qui contenait l'essentiel de sa lingerie et quelques vêtements, une brosse à dents, un tube de dentifrice, des protections hygiéniques, son porte-monnaie avec ses papiers et de l'argent que Kazimir avait glissé à l'intérieur quelques minutes plus tôt. Rien d'autre. Elle attrapa sa veste et la roula en boule sous son bras.

Kazimir l'attendait appuyé contre le chambranle de la porte d'entrée, les joues humidifiées par les larmes qu'il avait versées durant une heure.

— Ne pars pas, je t'en supplie, Éléna, implora ce dernier en se redressant quand elle fut à sa hauteur.

— Est-ce que tu m'aimes, Kazimir ?

— Je tiens énormément à toi. J'ai des sentiments pour toi, mais ils ne sont pas encore ceux que tu attends.

— Pourras-tu m'aimer un jour, Kazimir ?

— Pas de la manière que tu attends. Je suis honnête et sincère, Éléna. Je t'aime à ma façon et ma façon ne correspond pas à la tienne. Il faut l'accepter. Cela ne nous empêche pas d'être heureux ! N'as-tu pas été heureuse ces trois derniers mois ?

— Au revoir, Kazimir.

— Éléna !

Le parrain attrapa le poignet de sa Rose pour la retenir, mais cette dernière ôta vivement sa main.

— Laisse-moi partir. Je ne serai pas heureuse à tes côtés et tu le sais. Notre bonheur ne durera que quelque temps avant que j'éprouve la même peine que celle que je ressens en ce moment. C'est reculé pour mieux sauter. Laisse-moi partir.

— Non... Je tiens trop à toi. Je ne veux pas que tu partes...

— Kazimir... souffla la blonde, lasse d'entendre ses jérémiades. Tu sais aussi bien que moi que nous n'avons aucun avenir tous les deux, car tu n'en désires pas.

— C'est faux...

Kazimir se remit à pleurer, désespéré que sa blonde lui glissât entre les doigts. Il ne voulait vraiment pas qu'elle le quittât.

— Au revoir, Kazimir et... merci pour tout.

— Prends le temps de la réflexion, ne me quitte pas comme ça, s'il te plaît ! Je t'en supplie, Éléna, ne me quitte pas.

— Kazimir, garde ta dignité, merde ! Ne me supplie pas et ne te donne pas en spectacle !

Les mafieux quittèrent le hall et regagnèrent le jardin, laissant le parrain et sa protégée effectuer des adieux déchirants dont ils ne voulaient pas être les spectateurs. La jeune femme allait terriblement leur manquer, à eux aussi.

— Pourquoi tu ne comprends pas que je tiens à toi, que je suis attaché à toi et que je n'ai d'yeux que pour toi ?

— Tu ne m'aimes pas, Kazimir. Je ne peux pas vivre avec un homme qui n'éprouvera jamais de sentiments amoureux à mon égard. J'ai donné une fois, je ne veux pas donner une seconde fois. Même si tu es gentil, bienveillant et respectueux à mon égard, je me sentirai toujours comme une étrangère à tes côtés. Qui me dit que tu ne trouveras pas une autre femme ?

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now