Chapitre 56

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Kazimir se tenait debout, au bord de la piscine, à observer l'eau s'agiter sous l'effet du vent provoqué par une tempête qui allait prochainement s'abattre sur la ville. Les nuages gris, parfois noirs, avançaient rapidement. Il fumait une cigarette en regardant l'eau bleue se mouvoir. Il ne cessait de penser à son Éléna et à ses si beaux yeux. L'été était déjà terminé et l'automne l'avait remplacé avec son flot de désagréments. Cela faisait deux mois que la jeune femme l'avait quitté. Cela faisait plus de soixante jours que le mafieux ne se réveillait pas au côté de la belle blonde, ni ne s'y couchait. Volkov ne pouvait pas s'empêcher de se tourmenter, de se torturer l'esprit quant à savoir s'il la retrouverait un jour, vivante et si oui, dans quel état physique et psychique sera-t-elle ? S'épanouiront-ils à nouveau avant l'hiver ? L'homme l'espérait sincèrement. Ses nuits étaient ponctuées de cauchemars dans lesquels il voyait la femme dont il était éperdument amoureux en train de subir les pires tortures et sévices qu'un homme pouvait faire subir à une femme.

Cette nuit-là ne fut pas différente des autres ; il avait encore fait un énième mauvais rêve. Il y avait vu sa Rose descendre les marches de l'escalier en pierre qui menait aux jardins exposés Sud, en contrebas du domaine, là où Kazimir faisait pousser des plantes et des fleurs exotiques. Elle portait une robe blanche, ses cheveux étaient détachés et elle ne portait pas de chaussures. Il l'aimait ainsi, le plus naturellement possible. Toujours dans ses rêves, il lui avait dit, à maintes reprises, à quel point il était fou d'elle. Le mafieux était allé jusqu'à mettre un genou à terre avant de la demander mariage. Il voulait vraiment se lier à elle, dans tous les sens du terme. La jeune femme lui avait retourné son amour, mais refusé sa demande, car il n'avait pas pu la sauver. Elle était torturée au quotidien par un dangereux criminel et ce fut ce qu'il l'avait effrayé à son réveil ; que tout cela fût vrai.

Kazimir s'était réveillé au beau milieu de la nuit en hurlant le prénom d'Éléna et ce fut Tit qui l'a fait revenir au présent en le secouant. Depuis le départ de la blonde, Tit ne quittait que rarement de vue son chef et ami, de peur que celui-ci ne s'effondrât totalement comme cela a été le cas au décès de son épouse. Tit et le reste de ses hommes refusaient catégoriquement de laisser Volkov seul, de crainte que la folie le saisît à nouveau. Ils avaient peur que l'idée de poser des bombes un peu de partout dans Moscou ne germât dans son esprit d'homme abattu et ils étaient terrifiés à l'idée qu'elle fut morte. Si jamais Éléna avait rendu l'âme, alors Moscou sera à feu et à sang dès l'instant où le parrain le saura.

Kazimir écrasa une larme et se mit à jurer d'agacement. Le mafieux était tiraillé entre l'immense tristesse liée au manque de sa Rose et par la grande joie de l'arrivée prochaine de son petit garçon. Bien qu'il fût heureux de cet évènement, il ne le montrait pas. Kazimir sera vraiment heureux le jour où son Éléna sera à ses côtés, en train de s'occuper de son bébé.

Volkov avait passé la matinée en ville, avec Katya, à courir les boutiques pour bébés et les magasins qui vendaient du mobilier spécialisé pour enfants. Il avait acheté une chambre complète, plusieurs objets de décoration et une multitude vêtements, de couches et de biberons... Bref, la panoplie complète pour accueillir un nouveau-né. Sa joie immense de rencontrer son fils était entachée par l'absence de sa Rose. Si tout se passait normalement, alors le petit Luka pointerait le bout de son petit nez le mois prochain.

Et si tout se déroulait comme il l'avait planifié, alors Éléna serait là le mois prochain.

Katya, éternelle insatisfaite et capricieuse, avait insisté pour que le mobilier et les affaires du bébé fussent dans les tons bleus, ce que Kazimir avait catégoriquement refusé, préférant des couleurs unisexes, dans l'éventualité où il aurait d'autres enfants avec Éléna et puis, il n'aimait pas catégoriser les choses. Même si la jeune femme était stérile, il pensait à l'adoption. Aussi, le mafieux avait choisi des couleurs jaune pâle, ocre, blanc, gris, vert et beige.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now