Chapitre 13

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Éléna monta à l'étage et son estomac se serra à chaque marche qu'elle gravissait. Elle avait peur. Elle était terrifiée à l'idée de retrouver les deux hommes qui lui avaient fait du mal. Le premier, pour lui avoir menti, le second, pour l'avoir violemment agressée et provoqué la colère de Mark qui, à coup sûr, se déchaînera contre elle demain matin.

La trouille au ventre qui compressa ses entrailles, Éléna frappa timidement à la porte du bureau de Karp et cette dernière s'ouvrit sans qu'elle n'ait eu le temps de baisser la poignée. En franchissant le seuil, elle remarqua immédiatement Karp, le teint livide, assis derrière son bureau. Sur le meuble en noyer vernis, à gauche, se tenait le blond qui l'avait taquinée la veille. Il était en train de s'amuser avec une paire de ciseaux qu'il faisait tourner autour de son index gauche. Deux hommes, aussi hauts que larges vêtus de complets noirs et à l'air grave, se tenaient derrière son patron qui ne faisait pas le malin. Il n'avait plus rien à voir avec l'homme qui l'a violée vingt minutes plus tôt.

À nouveau, la jeune femme se sentit étouffée par l'atmosphère lourde et pesante autour d'elle. La porte du bureau se referma d'un coup, ce qui la fit sursauter. Elle se retourna vivement et croisa le regard gris de Volkov qui ôta sa main de la porte pour porter ses doigts sur son menton. Il se redressa et se posta à côté de la blonde qui s'interrogeait sur sa présence dans cette pièce, en compagnie de tous ces hommes.

Éléna n'osa pas soutenir son regard trop longtemps. Le criminel était énervé et contrarié. Il était inutile qu'elle se le mette à dos lui aussi. D'ailleurs, quelle était la raison de sa colère ? Elle ? Karp ?

— Je viens d'apprendre que vous avez osé poser vos sales pattes sur Éléna ?

Cette dernière se raidit, à l'instar de son employeur qui balayait le bureau à la recherche d'une issue de secours, mais il n'y en avait pas et il le savait. Comment ce gangster a-t-il pu être au courant de ce qui venait de se produire dans cette pièce, un peu plus tôt ?

— La chaise est-elle inconfortable ? s'amusa Nikon, de la condition du quarantenaire.

— J'ai appris qu'Éléna souffre. Vous l'avez même faite saigner...

La jeune femme, honteuse que son agression soit étalée devant ces inconnus, baissa la tête et noua ses doigts sur son estomac. Cependant, Volkov attrapa doucement sa mâchoire et lui fit relever la tête.

— Ce n'est pas à toi d'avoir honte, Éléna, mais à cette ordure qui a abusé de toi. Ne baisse jamais la tête. Ainsi, vous ne connaissez pas le trigramme K.A.Z. ? ajouta le criminel à l'intention du gérant du DC'. Je vais me faire un plaisir de vous rafraîchir la mémoire.

Karp ne broncha pas. Même s'il n'avait jamais entendu ces lettres, il sut que ce trigramme avait un lien avec Volkov. Il déglutit difficilement et fut pris de tremblements corporels incontrôlés.

Le criminel déboutonna la veste de son sempiternel costume trois-pièces, écarta le pan de gauche et passa sa main à l'intérieur pour en extraire un couteau à longue lame. Éléna fut horrifiée en voyant l'arme blanche et ne put s'empêcher de se demander si elle sera la première ou la dernière à se faire poignarder. Elle s'éloigna le plus possible du brun, tandis que le criminel tendit sa main libre vers les deux gorilles aux mains gantées de cuir.

— Messieurs, s'il vous plaît.

Chacun d'eux sut immédiatement ce qu'il devait faire. Ils se saisirent des bras de Karp, le levèrent brutalement et l'allongèrent sur le bureau, sur le ventre, comme s'il ne pesait rien. Nikon se releva et passa derrière le bureau, puis il découpa la chemise de la nouvelle victime avec la paire de ciseaux qu'il tenait, ce qui horrifia la jeune femme. Volkov s'avança à son tour jusqu'à Karp que les deux gorilles tenaient fermement. Le criminel grimpa sur le bureau, avec agilité et élégance et s'assit lourdement sur ses cuisses, en prenant soin d'y faire peser tout son poids.

Mafiosnyy OrelKde žijí příběhy. Začni objevovat