Chapitre 21

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Non ! Elle ne pouvait pas le croire ! Elle ne voulait pas le croire ! Cet homme était le chef de la Izmaïlovskaïa ! La plus ancienne mafia de Russie, spécialisée dans les assassinats, les infiltrations d'entreprise, les extorsions en tous genres et en lien avec les services secrets russes ! Lui ! C'était donc lui, l'ignoble engeance qui a commandité plusieurs séries de crimes atroces ayant conduit à la mort d'innocents, dont des femmes et des enfants ! Éléna avait toutes les peines du monde à y croire. Volkov s'était montré doux et prévenant à son égard. Il avait fait preuve de douceur et l'avait traitée avec respect. Comment une pourriture sans nom avait-il pu faire preuve de bienveillance et de délicatesse à son encontre ?

Le mafieux releva doucement la jeune femme après l'avoir saisie délicatement par les bras, sans lâcher son regard bleuté du sien ni son rictus de vainqueur. Il venait de mettre la main sur son trésor plus vite qu'il ne l'avait espéré. Il n'aurait pas pu mieux réussir une telle mission qu'il avait préparée en un temps record, entre la soupe de l'entrée et le bœuf du plat principal, la veille, au restaurant. Et voilà qu'en cette fin d'après-midi, il s'apprêtait à repartir avec cette délicieuse blonde sous le bras. Cette dernière ne savait que penser. L'air hagard, sidérée, elle ne pleurait plus. Elle était en état de choc et ne pouvait plus produire ni de larmes, ni de sanglots.

— Espèce de sale garce ! Sale putain de garce !

Sur le qui-vive, Éléna sursauta et se détacha du mafieux avant de se retourner vivement. L'homme qu'elle avait frappé entre les jambes était en train d'évoluer jusqu'à elle à coups de grandes enjambées, prêt à en découdre avec cette femme qui avait osé l'humilier devant ses collègues ; ces derniers se sont bien foutus de lui et du fait qu'un petit brin de femme soit parvenue à faire plier en deux le colosse qu'il était.

— Qu'est-ce qui se passe ? s'enquit Volkov, agacé d'avoir été interrompu dans ses retrouvailles. Pourquoi tu es fâché, Igor ?

— Cette sale pute m'a mis un coup dans les couilles ! Pétasse, je vais te niquer !

L'Igor en question s'approcha dangereusement d'Éléna qui prit peur. Instinctivement, elle recula, mais buta contre le torse du parrain. Loin d'être refroidi par la présence de son patron, Igor se saisit brutalement du col de son chemisier et la tira à lui, l'étranglant à moitié au passage. Éléna posa ses deux petites mains sur celles de la montagne de muscles qui la souleva de quelques centimètres du sol, plantant ses yeux remplis de haine et menaçants dans les siens.

— Je te jure que je vais te faire souffrir ta race, salope ! Putain de toi ! T'as pas idée de la connerie que tu viens d'faire !

— Doucement, Igor. Je suis le seul à pouvoir la punir. Lâche-la.

— Elle m'a causé du tort ! Devant les mecs, en plus ! Elle m'a humilié et je demande vengeance !

Éléna était en train de suffoquer et cherchait péniblement à se libérer de la poigne de fer de ce sale type, en vain.

— Je prends ta demande de vengeance en compte, mais lâche-la. Ne m'oblige pas à me répéter. Cette femme est à moi. Je suis son maître. Personne d'autre à part moi ne peut la punir.

Le colosse jura, souffla et obéit à contrecœur en relâchant brutalement la jeune femme qui tomba par terre.

— Pétasse !

Igor rejoignit la faction qu'il venait de quitter sous les regards interrogatoires et curieux des hommes qui avisèrent Éléna en se demandant qui elle était, puis Volkov l'aida à se relever. Elle se tenait la gorge en suffoquant.

— Hum... Ma petite minette a sorti les griffes et a causé du tort à l'un de mes matous ? Le plus gros en plus. J'ignore si tu es courageuse ou suicidaire.

Mafiosnyy OrelOn viuen les histories. Descobreix ara