Chapitre 34

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— Katya me sort par les yeux, reprit Kazimir après plusieurs secondes de silence. Elle m'insupporte, mais elle porte mon enfant. Je dois veiller à sa santé et à sécurité jusqu'à ce qu'elle accouche.

— Pourquoi vit-elle chez toi ? se risqua-t-elle de demander.

— C'est moi qui ai insisté pour qu'elle reste, uniquement dans le but de la surveiller et de protéger mon bébé. Je ne lui fais pas confiance. C'est le genre de garce à utiliser du chantage affectif pour m'atteindre. Elle n'a pas intérêt à porter atteinte à mon enfant. Je te promets qu'elle partira de chez moi une fois qu'elle aura accouché.

— D'accord.

— Je suis navré de t'imposer une telle situation.

— C'est pour ton enfant, pas pour elle. Je comprends.

— Oui, pour lui ou pour elle. Pas pour cette peste. Éléna, je peux te poser une question ?

— Oui.

Kazimir se redressa, sécha ses larmes, toussa et rapprocha Éléna encore plus près de lui, avant de coller sa joue sur son sein.

— Tu m'as dit être stérile, mais est-ce que tu en es sûre ?

— Après ma césarienne, le chirurgien a dit à Mark qu'il avait dû procéder à l'ablation de mon utérus, car il n'avait pas d'autre moyen pour extraire mon bébé. Je n'ai pas tout compris, car j'étais effondrée et en deuil. La chirurgie a été pratiquée en catastrophe et rapidement et a sans doute abîmé quelque chose, dans mon ventre.

— Pourtant, c'est une opération lambda.

— Oui, mais... Je ne sais pas. J'ai vu les résultats médicaux et c'était écrit que j'étais devenue stérile à la suite de l'opération.

— Tu ne voulais pas que je voie ton ventre à cause de ta césarienne ?

— Oui.

— Tu en as honte ?

— Oui, avoua-t-elle en baissant les yeux.

— Pourtant, tu ne devrais pas... Tu devrais en être fière. C'est une fierté de mettre au monde un enfant. Tu l'as fait grandir en toi, tu l'as entouré de soins et d'amour... C'est un aboutissement.

La blonde sourit en repensant à ce qu'elle avait fait quand elle attendait Adam.

— J'aimerais bien connaître la sensation de sentir le bébé bouger et grandir, dit Kazimir. Ça doit être vraiment magnifique...

— Oh oui, ça l'est !

— Tu t'occuperas de mon bébé quand il naîtra ? Un enfant à besoin d'une mère et il est hors de question que cette garce de Katya s'occupe de lui.

Éléna fut étonnée d'entendre une telle demande.

— Ne me donne pas ta réponse tout de suite. Prends le temps de la réflexion. Si tu refuses ma demande, je ne t'en voudrais absolument pas, je ferai appel aux services d'une nounou.

— J'y réfléchirai, mais il ou elle ne sera pas là tout de suite.

— Non.

Un silence de quelques minutes s'installa entre les deux, avant que Kazimir le rompît.

— Ne fuis plus, s'il te plaît. J'ai cru t'avoir perdu une première fois quand tu as eu ton traumatisme crânien. J'ai eu tellement peur, dit-il en serrant la jeune femme dans ses bras. J'ai cru t'avoir perdu une seconde fois quand tu as fui Igor. Ne recommence pas, s'il te plaît. Si tu veux aller voir ton fils, je t'emmènerais autant de fois que tu le voudras, mais ne me quitte plus jamais sans me le dire, s'il te plaît. Tu comptes à mes yeux. Tu es importante à mes yeux Éléna. Je ne te garde pas près de moi que pour le sexe, bien sûr que non. Si tel était le cas, ça grouillerait de filles ici et je te délaisserai. J'essaye de faire les choses bien. Je veille à ce que tu aies tout ce qu'il te faut. Je ne suis pas parfait, Éléna. Je fais des erreurs, mais j'essaye de prendre soin de toi et de veiller à tes besoins.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now