Chapitre 27

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Éléna était enfermée dans la petite cellule froide et humide de la cave sombre depuis deux jours et une nuit. Seul un rai de lumière qui filtrait à travers les barreaux d'une meurtrière en hauteur inatteignable lui procurait une source de lumière. Elle avait froid, elle mourait de faim et de soif. Ses forces la quittaient au fur et à mesure que les heures s'écoulaient. Elle se sentait faible et sa bouche pâteuse lui rappelait à quel point elle était assoiffée. La jeune femme se levait de sa place uniquement pour faire ses besoins et encore, elle était si faible qu'elle attendait que l'urgence se présente. La veille au soir, elle avait failli se faire dessus tellement elle avait eu du mal à se traîner jusqu'aux toilettes et la tristesse et la déprime n'arrangeaient pas son état.

Éléna avait enveloppé la couette propre, apportée par Eduard, autour d'elle pour se créer un cocon rassurant, mais cela ne suffisait pas à la réchauffer. Elle tremblait de froid. Une pensée lugubre lui vint à l'esprit ; si elle ne mourait pas affamée ou assoiffée, alors elle mourrait d'hypothermie. En plus de sentir la morsure du froid, sa lèvre et sa pommette l'élançaient ; c'était là que Kazimir l'avait frappée.

Espèce de sale ordure ! Elle comptait le lui faire payer. Il allait payer pour lui et pour Mark. Saloperie !

Bien que fatiguée, la jeune femme refusait catégoriquement de s'allonger sur le matelas jauni, vieux et poussiéreux. Elle ignorait celle ou celui qui l'avait occupé avant elle et ce qu'il y avait fait dedans. Elle préférait s'octroyer le luxe du mur et du sol et ce, même si elle était frigorifiée. Kazimir l'avait traitée comme un chien ayant fait une bêtise en la punissant en la tenant enfermée dans une cage. Non, mais quel crétin ce type ! Pour qui se prenait-il, ce grand couillon aux yeux gris ? Éléna agirait comme telle lorsqu'elle sera dehors si, toutefois, elle sortait de cet enfer glacé.

La jeune femme se vengera de cet affront lorsqu'elle aura retrouvé ses forces. Elle lui en voulait énormément. Kazimir n'avait pas daigné écouter ses explications. Il l'avait insultée, frappée, punie et le tout, devant cette sale garce de Katya qui avait osé se moquer de la perte de son bébé.

La blonde commençait à ressentir des sentiments proches de l'amour pour le trentenaire. Elle croyait, avait cru et osait croire que Kazimir et elle partageaient une relation merveilleuse basée sur la confiance et le respect. Depuis qu'elle était chez lui, il s'était toujours comporté tendrement, respectueusement et affectueusement à son égard. Cependant, la jeune femme avait très vite déchanté en voyant l'homme défendre Katya avec véhémence sans prendre le temps de l'écouter, elle. Au moins qu'elle lui explique la situation, c'était tout ce qu'elle demandait. Qui pourrait blâmer une mère en deuil de s'être énervée après que l'on se soit moqué de la perte de son bien le plus précieux ?

Kazimir n'avait peut-être jamais cessé d'aimer cette femme et maintenant qu'elle portait son enfant, il devait l'aimer encore plus et haïr celle qui avait levé la main sur elle. Depuis combien de temps Katya était-elle enceinte ? Kazimir et Éléna se côtoyaient depuis environ un mois et demi... S'amusait-il à coucher avec plusieurs femmes en même temps ? Allait-il la mettre dehors après cet événement ? Si tel était le cas, où irait-elle vivre ? Elle n'avait plus de travail, plus de domicile, plus rien. Que ferait-elle pour vivre ? Serait-elle contrainte de vendre son corps ? Elle fondit en larmes en imaginant que cela sera sûrement le cas. Non ! Plutôt mourir !

Soudain, Éléna entendit la porte de l'entrée s'ouvrir et se fermer, puis des pas marteler les marches de l'escalier. Il devait s'agir d'Eduard, à moins que ce soit Élias qui venait lui rendre visite. L'adolescent venait souvent la voir. Grâce à lui, le temps paraissait moins long. Elle l'appréciait beaucoup et cela s'avérait réciproque. Élias voyait en Éléna à la fois une mère et une sœur qu'il n'avait jamais eues et qu'il aurait aimé avoir.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now