Chapitre 38

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Le lendemain, en tout début d'après-midi, Éléna assista de loin à l'entraînement sportif de la vingtaine de jeunes hommes de main de Kazimir dans le jardin, autour de la piscine. Ils étaient âgés entre vingt à vingt-huit ans pour le plus vieux. Igor, Milan, Nikon et Élias jouaient les coachs d'un jour. La jeune femme s'ennuyait terriblement. Elle errait comme une âme en peine sur le domaine. D'habitude, elle tenait compagnie à Kazimir quand il travaillait, mais aujourd'hui, le mafieux s'entretenait avec une partie de ses plus proches collaborateurs. Elle aimerait tellement avoir une occupation, comme travailler.

Depuis plusieurs jours, Éléna se questionnait sur son devenir, son avenir auprès de Kazimir. À l'heure actuelle, elle n'avait pas de titre. Elle n'était ni sa femme, ni sa pute, ni sa compagne. Mais qu'était-elle, alors, aux yeux du mafieux ? Outre ses questions qui restaient sans réponse, la jeune femme ne parvenait pas non plus à qualifier sa relation avec le mafieux. Elle n'avait aucun doute sur le fait que l'homme éprouvât pour elle une profonde et sincère affection, mais elle avait besoin de plus ; elle avait besoin de se sentir aimée et surtout, utile. Elle avait cette désagréable impression d'être une femme entretenue, ce qu'elle ne supportait pas. Elle aimerait sortir, voir du monde en dehors des mafieux, se lever le matin, se préparer pour se rendre au travail, se sentir utile et rentrer le soir dans un foyer chaleureux pour retrouver l'homme qu'elle aimait pour partager sa journée avec lui.

Éléna désirait une vie de femme en plus d'une vie de femme au foyer et de compagne, mais surtout, elle avait besoin d'une amie, elle avait besoin de Marya. Depuis que Kazimir l'avait enlevée, la blonde n'avait plus, ne pouvait plus avoir de nouvelles de sa seule amie. Elle lui manquait terriblement et elle s'inquiétait pour elle. Cela était certainement réciproque. Marya n'avait plus entendu parler de son amie depuis plusieurs mois et cette dernière ne s'était pas présentée au Doll's Club.

Éléna devait demander à Kazimir un téléphone et des hommes pour qu'ils retrouvassent Marya et lui parlassent d'elle, en son nom, en lui indiquant tout allait bien pour elle.

Éléna laissa les hommes à leur entraînement et prit le chemin qui menait au bureau de son amant. Depuis le couloir, elle l'entendait hurler comme un perdu ; il était fâché, vraiment fâché. La trahison de son allié l'avait mis dans une sacrée colère ! Elle plaignait Tit, Isaak, Arkady et un autre homme qu'elle ne connaissait en train de subir les foudres de l'homme.

Elle ouvrit doucement la porte et découvrit les mafieux assis, la tête baissée, en face de Kazimir qui faisait les cent pas derrière son bureau, le visage rouge et déformé par la colère.

— Ce sale chien a osé se foutre de ma gueule ! tonna le parrain vert de rage. Il a osé me trahir, moi ! Je vais le niquer ! Je vais le détruire lui et sa putain de mafia !

Kazimir abattu son poing sur le bureau, ce qui fit trembler les fournitures qui se trouvaient dessus.

— Je vais lui apprendre à se foutre de ma gueule à ce sale chien ! hurla Kazimir en se redressant.

Son regard croisa celui d'Éléna.

— Qu'est-ce que tu fais là ? cria-t-il sur sa Rose qui sursauta face au ton qu'il employât contre elle. J'ai demandé qu'on ne vienne pas me casser les couilles !

Éléna se trouva bête.

— Doucement, Kazimir, intervint Tit. Elle n'a rien fait, elle. Ne t'en prends pas à Éléna.

Le parrain se reprit, souffla et se pinça l'arête du nez.

— Pardon, Éléna. Est-ce que tu peux nous laisser s'il te plaît, reprit le parrain d'une voix plus calme, mais tout de même autoritaire.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now