Chapitre 31

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Arkady, Nikon et Éléna eurent toutes les peines du monde à franchir le seuil de la porte d'entrée. Il aura fallu au petit groupe cinq bonnes minutes pour parvenir à attraper la poignée de la porte et cinq minutes supplémentaires pour parvenir à la tourner dans le bon sens. À l'intérieur de la villa, une délicieuse odeur émanant de la cuisine réconforta aussitôt la jeune femme, bien qu'ivre. Les hommes présents au salon entendirent du brouhaha et des rires leur parvenir depuis le hall.

Ils étaient enfin rentrés.

Éléna ôta difficilement ses chaussures. Elle devait se tenir accrochée au bras du sniper qui lui, complètement imbibé d'alcool, prenait sur lui pour ne pas bouger, en proie à des vertiges et à des nausées violentes, bien qu'il n'en ait pas totalement conscience compte tenu de son état d'ivresse avancée. Nikon, lui, se tenait la tête entre ses mains. Il allait souffrir d'une sacrée gueule de bois. Il était le plus alcoolisé des trois.

Le trio a tellement bu d'alcool, que des sous-fifres qui travaillaient pour Kazimir et qui se trouvaient dans le bar les ont ramenés chez leur patron. Dans le cas contraire, s'ils n'avaient rien fait et si cela remontait aux oreilles du boss, ils auraient tous été exécutés le lendemain pour ne pas être venus en aide à leurs supérieurs.

Eduard les accueillit comme il se le devait et fut consterné par leur état, encore plus celui de la jeune femme. Jamais le vieil homme n'aurait cru que la protégée de son maître puisse boire jusqu'à l'ivresse. Certes, elle n'était pas dans un état aussi avancé que les hommes, mais elle n'était pas non plus dans son état normal.

Le majordome laissa le trio dans l'entrée et se rendit auprès de Kazimir afin d'annoncer leur arrivée et de le préparer à ce qu'il allait voir de sa compagne.

— Monsieur Volkov... Messieurs Nikon et Arkady et mademoiselle Éléna viennent de rentrer.

Kazimir cessa de rire et se renfrogna au vu de l'air soucieux qu'imprégnait le visage de son serviteur.

— Très bien. Tu peux leur dire de venir nous rejoindre.

— Monsieur... Je dois vous dire que...

— Oui ? Pourquoi es-tu si gêné, Eduard ?

Isaak et Tit échangèrent un regard. Ils connaissaient l'amour pour la boisson que leurs collègues partageaient. Ils s'imaginaient très bien dans quel état ils devaient se trouver.

— Monsieur Volkov...

Eduard se tut et chercha ses mots avant de reprendre.

— Mademoiselle et messieurs ne sont pas dans leur état normal.

— C'est-à-dire ? s'enquit Isaak, amusé par la tournure que prenait la situation.

Un silence gênant s'installa au salon et tous les regards convergèrent en direction des deux mafieux et de la blonde qui les rejoignirent en titubant. Il était vingt-et-une heures trente. Kazimir avait demandé à ses hommes de ramener sa Rose pour seize heures. Pourquoi avaient-ils autant de retard ? Pourquoi Éléna portait un pull noir avec un blason d'une faction étrangère à l'organisation de Volkov cousue sur la poitrine ? Que s'est-il passé entre le moment où le mafieux a laissé la jeune femme en pleurs sur la tombe de son enfant et cet instant, où elle apparaissait devant lui complètement torchée, vêtue différemment ?

Nikon et Arkady riaient bêtement, tandis qu'Éléna plaqua ses mains sur la bouche en émettant des sons étranges. Tout le monde se stupéfia de cette vision, Kazimir plus que les autres. Éléna ne marchait pas droit et Arkady manqua de tomber en se prenant les pieds dans le tapis, mais retrouva son équilibre de justesse.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now