Chapitre 09

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Éléna se redressa dans le lit en adoptant une position assise. Elle regroupa ses genoux contre sa poitrine et y posa son menton en levant les yeux au ciel. À la fois nerveuse et choquée par sa propre conduite, elle s'esclaffa sans parvenir à contrôler son fou rire. Elle venait de faire n'importe quoi avec n'importe qui ! Enfin, elle venait de faire l'amour avec un parfait bel inconnu plus exactement et ce dernier venait de lui procurer un tel plaisir qu'elle en ressentait encore les effets en étant toute émoustillée.

Ce qui surprit le plus la jeune femme, n'était pas spécialement le fait qu'elle se fût donnée à un homme qu'elle ne connaissait pas, mais qu'elle avait aimé absolument tout ce qu'il lui avait fait, du début jusqu'à la position qu'il lui a fait adopter pour lui permettre d'être à l'aise au moment de jouir. Elle n'en revenait pas non plus d'avoir plu à un type aussi beau que ce monsieur Volkov. Néanmoins, malgré l'euphorie qui semblait ne pas vouloir quitter le corps et l'esprit d'Éléna, cette dernière garda tout de même les pieds sur terre. Elle n'était sûrement pas la seule femme avec qui ce criminel couchait, car oui, il s'agissait d'un criminel et cela non plus, elle ne l'oubliait pas.

Quand le reverra-t-elle ? Est-ce qu'ils recoucheront ensemble ? Est-ce que Karp vendra la mèche à son mari, ou bien, exercera-t-il du chantage sur la jeune femme à l'avenir ? Il avait entre ses mains une arme redoutable dont il pouvait se servir à tout moment pour espérer obtenir tout ce qu'il voulait d'elle, ce qui l'effrayait.

Plus tôt, son patron n'avait pas hésité à la gifler, ni à sortir son couteau pour faire sauter les deux premiers boutons de son chemisier afin que la naissance de ses seins apparût aux yeux des clients. En peu de temps, il s'était permis des actes qu'il ne s'était jamais autorisé à mettre en application, encore moins à penser par le passé. Maintenant que le gérant du DC' possédait cette précieuse information, celle qu'Éléna avait couché avec un client, il pouvait s'en servir pour faire du chantage à son employée, d'autant plus que lui aussi, n'aspirait qu'à une seule chose, la sauter.

Karp était vraiment une sale merde.

Éléna revint au bel inconnu musclé au torse tatoué et à la peau douce. Quelle idiote ! Elle se comportait comme une gamine qui connaissait ses premiers émois, alors qu'elle avait trente ans et était mariée. Cependant, la réalité n'était pas si éloignée que cela en ce qui la concernait. Mark était le seul amant qu'elle connaissait intimement et avec lequel elle accomplissait son devoir conjugal, contre son gré.

K.A.Z.

Que signifiaient ces trois lettres ? Était-ce le nom de son gang ou un mot qui désignait son chef ?

Éléna n'avait plus le temps de réfléchir, elle devait retourner travailler ou son patron odieux retiendra une partie de son salaire. Elle sauta hors du lit et se rendit dans la pièce d'eau. Elle se saisit d'une petite serviette blanche qu'elle déplia et humidifia pour nettoyer son entrejambe. Elle jeta la serviette dans la panière à linge prévue à cet effet, puis elle remit sa culotte et son chemisier, rajusta sa jupe et chaussa ses escarpins. Elle récupéra la liasse de billets laissée par le beau brun et la glissa sous l'élastique de sa culotte ; Karp ne devait pas la voir sinon il la lui prendra, ou plutôt, la lui volera, car elle n'était pas une entraîneuse. Elle le mettra dans son sac à dos plus tard et la cachera dans le seul endroit où son mari n'avait pas encore eu l'idée de chercher les petites affaires qu'elle lui cachait ; sa boîte en fer où elle rangeait ses protections intimes. Elle glissait l'argent de ses pourboires à l'intérieur du plastique de ses serviettes hygiéniques qu'elle repliait et recollait. Que ne fallait-il pas faire pour tromper Mark !

La jeune femme se recoiffa convenablement et récupérera la clé de la chambre rouge avant de la fermer à double tour, puis elle se rendit au bureau de Karp, non sans angoisse. Elle redoutait ses remarques acerbes, ses critiques véhémentes et ses piques humiliantes. Elle n'y échappera pas, elle le savait.

Mafiosnyy OrelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant