Chapitre 54

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Éléna prit sur elle et termina de s'habiller en enfilant une paire de souliers blancs, puis elle descendit l'escalier en colimaçon, Dimitri sur les talons. Ce dernier admirait la courbe rebondie de son derrière lorsqu'elle marchait, bien mis en valeur par la jolie robe jaune qu'elle avait sur le dos. Le fait qu'elle ne portât pas de sous-vêtement l'excitait davantage. Lui aussi, Dimitri aussi, était un prédateur qui n'hésitait pas à abuser et à jouer avec ses proies quand l'une d'elles se présentait à lui.

La jeune femme pénétra timidement dans la salle à manger et effectivement, Nikita les attendait, vraisemblablement contrarié. L'homme bedonnant aux cheveux gras maintenus en arrière par un catogan, se tenait à SA place, à savoir en bout de table, la fenêtre derrière lui. Ainsi, il pouvait dominer tous ses invités, quand il en avait, et observer les moindres gestes de chacun d'entre eux. Il avait ordonné à sa prisonnière de constamment s'installer à sa gauche, pour mieux la surveiller ou la corriger quand il l'estimait, ce qui était souvent le cas.

Un soir, alors qu'elle éprouvait de la peine à manger à cause des nausées et des aigreurs d'estomac qui l'assaillaient, Nikita lui avait flanqué une telle gifle que son visage s'était retrouvé dans le contenu de son assiette, à cause de la violence du coup administré.

Elle ne l'avait pas vu venir. Maintenant, Éléna restait sur le qui-vive et épiait le plus discrètement possible les moindres faits et gestes de son tortionnaire.

Revenant au présent, la jeune femme leva péniblement les yeux sur son ravisseur qui l'incendiait du regard. Ses yeux étaient si noirs qu'elle craignit qu'il ne la tuât sur-le-champ et que son pauvre cœur loupât un battement.

Nikita avait instauré des règles à suivre et l'heure des repas en faisait partie. Le dîner était servi à 19 h 00 précises et il était 19 h 10. L'homme ne supportait pas les retards, encore moins lorsqu'il s'agissait de l'heure de manger ou du coucher.

Au moment où il s'apprêta à ouvrir la bouche pour rabrouer sa prisonnière, Dimitri surgit au-dessus de l'épaule de la blonde et lui fit signe de se taire.

— Ne la gronde pas, Nikita, c'est de ma faute si elle est en retard pour le dîner. Je n'ai pas pu m'empêcher de la... Enfin... tu vois...

Nikita souffla en secouant la tête.

— On ne te changera jamais, Dimitri. Enfin, je ne t'en veux pas. Si je pouvais honorer cette petite pute à ma guise, je le ferai tellement de fois qu'elle ne pourrait plus marcher.

Il indiqua aux jeunes gens de prendre place à table, puis il déplia sa serviette en tissu et la posa sur ses cuisses grasses velues, à peine recouvertes de son affreux bermuda dont le tissu partait en lambeaux.

Le parrain s'installa à droite de Nikita, en face d'Éléna qui s'assit timidement à gauche de son geôlier. Elle joignit ses mains sur ses cuisses et baissa la tête.

Roman fit son entrée à son tour dans la pièce en arborant son éternel masque ennuyeux, morne et nonchalant. Il tenait un grand plateau en argent véritable dans les mains, et donc lourd, qu'il s'empressa de poser en bout de table, puis il déposa une assiette recouverte d'une cloche en acier devant chaque personne attablée. Il retira la première, celle de son maître et dévoila ainsi le contenu de son assiette ; deux tranches de rôti de bœuf noyé sous une sauce grand Veneur, accompagnées de petites pommes de terre revenues dans du persil et dans du beurre. L'odeur absolument délicieuse fit gargouiller l'estomac de la blonde qui se mit aussitôt à saliver.

Pour la première fois depuis qu'elle était retenue prisonnière, elle ressentait les effets de la faim et les nausées désagréablement acides se turent. Elle respira les effluves en toute discrétion.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now