Chapitre 07

8.6K 353 131
                                    

La jeune femme, terriblement mal à l'aise et terrorisée par ce qui allait lui arriver, sentit une boule d'angoisse croître dans son estomac, lui causant une sensation désagréable de picotements acides et brûlants. Elle avait littéralement l'estomac au bord des lèvres et éprouvait une terrible envie de pleurer, de hurler, de supplier pour que quelqu'un lui vînt en aide, mais les larmes ne coulaient pas et aucun son ne sortait pas de sa bouche, hormis quelques gémissements inaudibles. Éléna était également incapable d'effectuer le moindre geste, bien trop apeurée par l'inconnu qui la séparait de la porte, son issue de secours, sa seule échappatoire. Elle était retenue prisonnière dans cette chambre, de ce club, de sa vie. Qu'importait où elle irait, il y aura toujours un homme pour la ramener dans sa prison ; Mark, Karp ou un criminel, comme ce monsieur Volkov.

Éléna noua ses doigts entre eux et les tritura en se mordant l'intérieur des joues, comme elle avait l'habitude de le faire quand elle était en proie à une angoisse si forte qu'il lui était impossible de refréner d'un simple claquement de doigts. Non. Encore une fois, elle allait devoir prendre sur elle pour ne pas s'effondrer, auquel cas elle ne pourrait pas se relever toute seule.

Éléna était une femme forte. Même s'il lui arrivait de pleurer seule dans son coin à cause de Mark et de son comportement indigne et violent, elle ne s'apitoyait jamais sur son sort et entreprenait tout ce qui lui était possible de faire pour se relever et remonter la pente, aussi seule fût-elle et aussi dure fût l'entreprise. Cependant, les rares fois où elle craquait, ou plutôt, où elle s'autorisait à craquer afin de se soulager, elle veillait à ce que Marya se trouvât à ses côtés afin que la strip-teaseuse pût la consoler et la réconforter. Dans ces moments-là, Éléna était vraiment vulnérable et n'aspirait qu'à une seule chose, se blottir dans les bras d'une personne bienveillante pour pleurer.

La jeune femme revint au présent et considéra les traits du visage magnifique de l'inconnu. Elle tenta d'y déceler un signe de crispation ou de dureté afin d'évaluer le degré de colère et de rage que l'homme pouvait ressentir à son endroit. Éléna agissait ainsi avec Mark. Au vu des mimiques qu'imprégnait son faciès, elle savait s'il était en colère ou contrarié et le degré de rage de celui-ci qui allait de pair avec le degré de violence qui s'abattait sur elle la minute suivante. Concernant l'inconnu, rien ne transparaissait, ce qui la déroutait.

Était-il fâché qu'elle lui ait mal parlé dans le salon en compagnie de ses amis ? Est-ce que cet homme allait la battre, comme Mark le faisait, afin de la punir pour ne pas l'avoir servi jusqu'au bout ? Est-ce qu'il allait la violer ? Envisageait-il de la torturer, ou pire, la tuer une fois l'agression passée afin qu'elle ne portât pas plainte contre lui ?

Éléna avala difficilement sa salive pendant que Volkov étudia minutieusement ses mimiques à elle. Il remarqua assez vite qu'elle se mordillait souvent la lèvre inférieure. À l'avenir, si leurs chemins sont amenés à se recroiser, il devra lui dire de ne plus faire ce geste en sa présence ; cela l'excitait beaucoup et il l'interprétait comme une invitation à pratiquer le sexe. Il en fallait très peu à l'homme pour saisir une occasion de coucher, surtout s'il avait affaire à une personne telle qu'Éléna, sur laquelle il avait jeté son dévolu et ressentait quelque chose d'inexplicable. 

La blonde le regardait d'une manière qui différait d'avec celle des autres femmes de son entourage, des quelques amies et des conquêtes qu'il avait eues. Contrairement à ces dernières, Éléna ne le dévorait pas du regard, mais l'observait, le détaillait. Il ne lut pas l'envie, la luxure ou la fièvre dans ses yeux bleus, mais de l'incompréhension, de la curiosité, de l'inquiétude et surtout, de la peur.

Volkov posa ses yeux sur les pommettes rosies de la jeune femme, puis il les descendit sur son cou et vit qu'elle déglutissait difficilement ; la peur. Il poursuivit son examen visuel en posant ses lacs gris sur sa poitrine qui se soulevait rapidement ; l'inquiétude. Il tardait au brun de lui ôter son chemisier et d'admirer chaque centimètre de peau qui se cachait sous ce tissu de qualité médiocre.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now