Chapitre 20

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Le soleil se levait sur Moscou, effaçant ainsi les sinistres vestiges de la nuit passée qui fut à la fois violente, douloureuse et courte pour Éléna. Après avoir sauvagement battu sa femme, Mark l'avait à nouveau violée, puis il s'était endormi comme un bébé pendant que sa victime gisait au sol, sur le carrelage froid de la cuisine, à moitié inconsciente dans une petite flaque de son propre sang.

La jeune femme n'était pas parvenue à fermer l'œil à cause de la douleur, de la peur et de la fatigue liées à toute cette situation tordue et inacceptable. Lorsqu'elle avait pu se relever, sur les coups de quatre heures du matin, elle avait pansé ses plaies avec beaucoup de difficulté. Elle avait même réussi l'exploit de ne pas faire de bruit et de prendre une douche avant de s'apprêter. Mark ne tolérerait pas que sa femme ne fût pas présentable à son réveil et encore moins que le petit déjeuner ne fût pas sur la table. Aussi, Éléna s'était mise à cuisiner après avoir nettoyé le sol, s'être lavée, coiffée et maquillée.

À dix heures trente, le couple se rendit dans le vieux quartier de Moscou afin de s'octroyer une promenade, comme le lui en avait parlé Mark, la veille. En passant devant un bureau de tabac, Mark fit signe à sa femme de s'arrêter.

— Je vais acheter des clopes, attends-moi là. Ne bouge surtout pas.

— D'accord, Mark.

Pendant qu'Éléna faisait le pied de grue devant le bar-tabac, deux très bels hommes, âgés d'une trentaine d'années environ se jaugèrent du regard avant de rejoindre la belle blonde.

— Excusez-nous, madame.

Éléna se retrouva soudainement embarrassée. Elle n'avait pas le droit de parler aux hommes et Mark était à l'intérieur tout en gardant un œil à l'extérieur afin de surveiller ses moindres faits et gestes. Elle devait trouver un moyen de se débarrasser d'eux à tout prix, avant que son mari ne se rendît compte qu'elle leur parlait.

— Nous avons rendez-vous dans une agence de mannequins, mais nous ne savons pas où elle est. Nous ne sommes pas de Moscou.

— Je suis désolée, mais je ne suis pas de Moscou non plus.

— Il y a un problème ? surgit Mark par-dessus l'épaule de sa femme.

Cette dernière se tendit.

— Oui, nous avons rendez-vous dans une agence de mannequins, mais nous ignorons où elle se trouve.

— Comme vient de vous le dire ma très chère épouse, ajouta l'homme en posant sa main sur l'épaule de sa femme tout en resserrant ses doigts, nous ne sommes pas de Moscou.

— Très bien, tant pis pour nous. Merci. Bonne journée.

Les deux jeunes hommes partirent.

— Tu ne peux pas t'en empêcher, hein ?

— De quoi, Mark ? demanda sa femme en se tournant vers lui.

— De draguer les mecs, de les aguicher ? Tu ne perds pas une occasion de faire la salope derrière mon dos !

— Non ! Je n'ai rien fait ! Je t'attendais ! Ce sont eux qui sont venus vers moi pour me demander leur chemin !

— Putain, Éléna ! Tu...

Mark se tut. Des passants lui jetèrent un coup d'œil interrogatif. Il attrapa brutalement le bras de sa femme et la traîna à sa suite, l'éloignant des regards curieux des passants.

— Je ne vais pas te marquer ici, on va aller dans un coin discret. À croire que la séance de dressage d'hier soir ne t'a pas servi de leçon !

— Laisse-moi ! Je n'ai rien fait bon sang !

Mafiosnyy OrelOnde as histórias ganham vida. Descobre agora