Chapitre 42

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Deux mois plus tôt

La porte d'entrée de la maison s'ouvrit sur Mark qui fut plus que sidéré de voir Éléna sur le palier. Il demeura bouche bée quelques secondes, analysant la femme qui lui faisait face pour être bien sûr qu'il ne s'agissait pas d'une hallucination. Passé l'effet de surprise, Mark se ressaisit rapidement et reprit contenance. Il esquissa un sourire qu'Éléna ne connaissait que trop bien ; celui du cynisme.

Son mari, car il était encore son mari aux yeux de la loi même s'il n'avait jamais assuré ce rôle, s'adossa contre l'embrasure de la porte en croisant ses bras sur sa poitrine. La jeune femme avisa rapidement la jambe qui avait été trouée d'une balle par Milan ; une attelle entourait son genou.

— Tiens, tiens, tiens... Qui vois-je ? Une fuyarde ? Que viens-tu faire là, chez moi, sale petite fugueuse ?

— Je... Je...

Éléna se tut en avisant le regard de l'homme lui faisant face. Son... futur ex-mari ? C'était la première fois qu'elle n'y décelait aucune agressivité ou une envie de la tuer. Au contraire ; le faciès du blond arborait une mine joyeuse, fraîche et joviale, comme s'il était heureux de l'avoir retrouvée.

— Tu n'es pas chez ton amant ? railla Mark en snobant Éléna. Il t'a foutue à la porte, car il s'est rendu compte quel fardeau et quelle bonne à rien tu es ?

Il se mit à rire bêtement. Si Éléna était revenue, si elle se tenait face à lui, c'était qu'elle se trouvait dans une merde sans nom. Il le savait, car elle n'aurait jamais remis les pieds chez lui, chez son bourreau.

— Ce n'est pas mon amant ! mentit-elle.

— Oh ! Tiens donc ? Qui est ce type beau comme un dieu pour toi, alors ?

— Mon kidnappeur ! Un homme qui m'a enlevée ! Le parrain d'une mafia moscovite ! Tu les as vus, ses hommes !

— Eh bien, tu sais choisir tes fréquentations, Éléna. Un homme et pas le plus laid en plus, réputé pour ses crimes... Je vais finir par croire que tu aimes les hommes violents, Éléna. Est-ce qu'il t'a violentée, Éléna ?

— Non ! Ce n'est pas ma faute s'il m'a enlevée !

— Hum... Permets-moi d'avoir un doute là-dessus. Ce type semblait te connaître. D'après ce que j'ai entendu de la part de ses hommes, leur patron a jeté son dévolu sur toi et aucun homme ne jetterait son dévolu sur une femme qu'il ne connaît pas.

— Je n'y suis pour rien, Mark. Les criminels, les gangsters sont des fous ! Qui peut les comprendre ?

— Lui, il semblait te connaître, puisqu'il a envoyé ses chiens récupérer sa petite chatte. Où l'as-tu rencontré, Éléna ?

La blonde garda le silence.

— Où as-tu rencontré ton amant ?

— Ce n'est pas mon amant !

— Qu'avez-vous fait, alors, durant les deux heures où vous êtes restés ensemble, dans la chambre rouge ?

Éléna blêmit.

— Pardon ?

— Tu n'es qu'une petite menteuse, Éléna. Tu as toujours été une petite menteuse...

Karp... Ce type avait promis à Volkov de ne rien dire à son mari sur le moment que le criminel avait passé avec elle dans la chambre rouge, au club ! Quelle pourriture !

— Tu as rencontré ce type au Doll's Club. C'est ou c'était un client du salon noir. Il a demandé à Karp de louer une chambre pour te baiser pendant deux heures et tu oses dire qu'il n'est pas ton amant ?

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now