Chapitre 23

7K 298 178
                                    

Le cortège de voitures arriva sur une immense propriété, mais seules trois d'entre elles s'engagèrent sur le chemin gravillonné pour stationner devant la villa ; la berline de Kazimir et les deux véhicules dans lesquels se trouvaient ses capitaines Nikon et Élias. L'équipage des lieutenants et des hommes de main de Kazimir repartit aussitôt, après que les hommes eurent assuré la bonne escorte de leur patron. Ceux qui le souhaitaient, étaient logés dans une maison de fonction non loin de la villa du parrain, pour une nuit ou une longue durée, aux frais du patron. Ceux qui voulaient rentrer chez eux le pouvaient aussi.

Éléna sortit de la voiture en même temps que les hommes. La nuit était tombée et les premières étoiles apparurent dans le ciel. La jeune femme se sentait terriblement honteuse. Les hommes présents autour d'elle avaient assisté à sa punition et elle regrettait d'avoir causé du souci et du tort à Kazimir. Elle avait eu peur de lui, peur qu'il lui fasse du mal. Elle espérait qu'il pourrait la comprendre et qu'il ne se montrera pas trop dur à son égard.

Les hommes se réunirent devant la piscine pour fumer une cigarette. Ils ne se préoccupaient absolument pas de la blonde qui patientait sagement à côté de la voiture. Cette dernière admira l'architecture de la belle demeure pour passer le temps. Même si la maison que Mark avait achetée était somptueuse, celle-ci était époustouflante. Malheureusement, encore une fois, elle n'était pas chez elle. Éléna n'avait pas de chez elle. À ce constat, elle essuya une larme.

Elle contempla les lumières qui éclairaient l'habitat de l'extérieur. Ces halos blanchâtres rendaient la villa encore plus belle, l'emprisonnant dans un écrin lumineux.

Un homme d'environ soixante, soixante-dix ans, élégamment vêtu d'un costume noir de majordome, sortit de la maison. Des cheveux grisonnants cerclaient le pourtour de son crâne chauve en son centre. Il avait des petits yeux bleus et une bouche aux lèvres fines. Il était grand, mince et arborait le blason de la Izmaïlovskaïa sur le revers de la veste de son costume.

Toutes les personnes au service de Kazimir arboraient ce blason, soit sur les véhicules, soit sur les uniformes ou les costumes.

Il s'approcha de la jeune femme après avoir salué le propriétaire des lieux en inclinant la tête respectueusement.

Quel cinéma, pensa Éléna en assistant à cette scène. Kazimir n'est pas roi tout de même !

Elle avisa le vieillard venir vers elle comme s'il avait un balai coincé dans le derrière. La blonde se retint de rire. Ce n'était pas le moment de se faire remarquer. Elle a eu le droit à son moment de gloire une demi-heure plus tôt. Inutile qu'elle réitérât l'opération.

Le vieil homme s'inclina légèrement face à elle, ce qui la surprit, puis il se présenta.

— Bonsoir, mademoiselle. Je m'appelle Eduard. Je suis le majordome de monsieur Volkov. Je suis en charge de m'occuper de son domaine et de ses affaires personnelles. Je serai également à votre service lors de votre séjour, aussi long soit-il.

— Merci, monsieur, répondit-elle timidement, peu habituée à avoir affaire à un serviteur.

Cet échange la gênait beaucoup, d'autant plus que cet homme avait le même âge que son père défunt quand il avait trouvé la mort. Elle eut une pensée pour ce dernier. Il lui manquait terriblement. Elle se força à retrouver sa contenance et écrasa discrètement une autre larme qui s'échappait de ses yeux.

— Eduard ! lança Kazimir en les rejoignant. Tu as fait la connaissance d'Éléna ?

— Oui, monsieur. Je lui expliquais ce que je faisais ici et que je suis à son service.

Mafiosnyy OrelWhere stories live. Discover now