Luciano et le retour de la lu...

Von CyrilMichel

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La vie de Julie bascule la nuit où elle rencontre un mystérieux garçon, Will. Il n'est pas comme les autres g... Mehr

Prologue (1/2)
Prologue (2/2)
Chapitre 1 - 6h57
Chapitre 2 - 7h12
Chapitre 3 - 7h52
Chapitre 4 - 8h24
Chapitre 5 - 8h41
Chapitre 6 - 8h55
Chapitre 7 - 9h22
Chapitre 8 - 9h39
Chapitre 9 - 10h07
Chapitre 10 - 10h24
Chapitre 11 - 10h35
Chapitre 12 - 10h44
Chapitre 13 - 11h03
Chapitre 14 - 11h30
Chapitre 15 - 11h45
Chapitre 16 - 11h54
Chapitre 17 - 12h17
Chapitre 18 - 12h29
Chapitre 19 - 12h46
Chapitre 21 - 13h29
Chapitre 22 - 13h33
Chapitre 23 - 13h37
Chapitre 24 - 13h51
Chapitre 25 - 14h02
Chapitre 26 - 14h06
Chapitre 27 - 14h21
Chapitre 28 - 14h33
Chapitre 29 - 14h39
Chapitre 30 - 15h12
Chapitre 31 - 15h16
Chapitre 32 - 15h43
Chapitre 33 - 15h54
Chapitre 34 - 16h11
Chapitre 35 - 16h18
Chapitre 36 - 16h24
Couverture du tome 2
Chapitre 37 - 16h41
Chapitre 38 - 17h01
Chapitre 39 - 17h17
Chapitre 40 - 17h34
Chapitre 41 - 17h43
Chapitre 42 - 17h51
Note d'auteur
Chapitre 43 - 18h02
Chapitre 44 - 18h20
Chapitre 45 - 18h31
Chapitre 46 - 18h43
Chapitre 47 - 19h

Chapitre 20 - 12h58

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Von CyrilMichel

Julie était mal à l'aise. Les derniers mots de Will étaient légèrement effrayants. Qu'entendait-il par frapper fort ? Elle fit de son mieux pour repousser ses pensées, craignant qu'il les perçoive. Les deux jeunes gens continuèrent à s'observer, silencieusement. Les secondes se succédèrent où personne ne parla. Jusqu'à ce qu'il prenne une inspiration, prêt à attaquer à nouveau un monologue.

— Est-ce que tu commences à comprendre la subtilité qui sépare les êtres humains des hommes ? Les hommes sont ceux qui vivent avec leur tête, plutôt qu'avec leur cœur. Ils sont dans la peur, plutôt que dans l'amour. En faisant cela, les hommes sont sortis de l'équilibre naturel. Ils ont créé un monde à leur image, tournée vers le profit et la guerre. La guerre n'est pas obligatoirement militaire. Elle peut être religieuse ou commerciale. Mais, il y a toujours un moment où un groupe cherche à imposer sa volonté à un autre. L'Union européenne, elle-même, a dû la faire et la gagner pour devenir la nation la plus puissante. Les hommes n'ont pas d'autres désirs que d'en vouloir toujours plus, pour qu'ils continuent de vivre en haut de la société, dans un luxe inouï et inutile.

« Vous, les hommes, ignorez comment résoudre un conflit sans violence. Vous ne savez pas non plus agir de façon désintéressée. Malgré tout ce temps passé à vivre dans vos sociétés, vous en êtes encore au chacun pour soi ; ce qui est une façon assez rudimentaire de penser. Et cela ne peut plus durer. Je te fais la promesse que je vais changer les choses. Je vais heurter vos façons de vivre car elles nous condamnent tous à moyen terme. Il faut vous élevez spirituellement. Il y a des philosophies de vie qui doivent être adopter au plus vite.

— Et quelle est-elle, cette sagesse qui peut tout changer ?

— Vous ne pouvez pas trouver dans votre cœur de vivre simplement pour que les autres puissent tout simplement vivre ? Non ? Est-ce vraiment irréalisable ? Pourquoi ? Parce qu'il faut donner et partager ? Je te le répète, Julie. Vous devez diviser votre niveau de vie si l'on veut survivre à l'extinction. 

« Les êtres humains sont écrasés par la supériorité des hommes. C'est une fatalité. Ils ont pris le pouvoir et sont satisfaits d'un monde où la survie est réservée au plus fort et où la compétition est obligatoire. Votre système actuel menace toutes les espèces à moyen terme et il faut l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard. Et je vais te faire une promesse, Julie. Je serais celui qui y mettra fin. Parce que ne rien faire serait tous nous condamner. Les êtres humains comptent sur moi.

Julie était suspendue à ses lèvres. Elle était touchée par ce qu'elle entendait. Et elle ne savait plus quoi penser. Elle savait que l'humanité vivait une crise écologique sans précédent, mais pas que les hommes avaient posé une date de péremption sur la terre. Les journaux télévisés relataient pour la plupart des scènes de violences qui éclataient un peu partout. Les scientifiques alarmistes se faisaient de plus en plus rares aux informations... Julie avait naïvement pensé que le problème était en passe d'être réglée, un peu comme le trou dans la couche d'ozone qui se résorbait. C'était d'un triste. Julie n'avait jamais été sensible au discours écologique... Elle y avait pourtant souvent été confrontée à l'école, depuis la primaire, mais cela ne l'avait jamais affecté. Pourtant,même à son niveau, elle voyait le monde changer. L'été arrivait de plus en plustôt. Sur les côtés d'Atlantiques et du bassin méditerranéen, les plages accueillaientles premiers baigneurs dès avril et parfois même fin mars. Et quand il s'installait,l'été était invariablement synonyme d'épisodes caniculaires qui se succédaientet qui entrainaient des pénuries d'eau partout où il sévissait. Malgré cela, rienne laissait présager que le pire s'approchait.

— Et, qu'est-ce que tu comptes faire ? Quel est ton plan ? Je pensais que tu étais venu pour rencontrer un garçon et pour l'emporter avec toi, et que tu espérais que je vous suive, mais... tu es aussi là pour autre chose, n'est-ce pas ?

La foudre frappa à proximité, avec force. Julie se rapprocha instinctivement de Will et se glissa dans ses bras. Les orages l'avaient toujours inquiété. Les éclairs et leurs roulements de tonnerres faisaient naitre en elle, une profonde terreur. C'était bien la première fois que Julie était dehors alors qu'un orage menaçait. Mais, comment aurait-elle pu le prévoir ? Il était survenu en à peine une demi-heure. Will, comme s'il suivait le cours de ses pensées, leva à nouveau la tête vers le ciel, avec une curieuse expression sur le visage.

— Je t'en prie, Will. Emmène-moi dans ton repère.

— J'en ai un autre, plus près.  Cela implique que nous montions jusqu'à la basilique. J'ai un ami qui nous abritera le temps que la tempête se calme. J'espère que l'entité cachée dans ces nuages attendra encore quelques heures avant de frapper ; que j'ai le temps de t'exposer la dernière partie de cette conversation. Acceptes-tu de me suivre ?

Pour toute réponse, Julie lui prit la main et la serra. Elle souhaitait volontiers se protéger, et tant pis si c'était dans une église. Ils se levèrent. Autour d'eux, les conditions météorologiques continuèrent à se dégrader. L'orage était si épais qu'il bloquait la lumière et plongeait la ville dans une obscurité surnaturelle. On aurait dit que la nuit était tombée. Un phénomène étrange, artificiel et inquiétant. Le vent était toujours plus puissant. Pourtant, les gens ne semblaient pas avoir conscience de ce qui se préparait. La plupart de ceux qu'ils croisaient, gardaient leur lunette de soleil et se plaignaient de la canicule.

Will passa devant. La basilique était située sur les hauteurs de la ville, plus haute encore que le lotissement où Julie habitait. Une petite ruelle reliait le Chateau et l'église, en partant des vieux quartiers. D'ordinaire, la rue pavée était déjà pénible à monter car la côte grimpait, mais cet après-midi, les conditions climatiques ajoutaient une difficulté supplémentaire. Des éclairs zébrèrent les nuages et le tonnerre émit un grondement sourd.

La jeune femme suivait Will, qui parcourait la ruelle d'un pas rapide. La basilique était un lieu qu'elle avait souvent visité, à cause de Yann et de sa foi. Elle connaissait le chemin et se souvenait bien qu'avant d'arriver à destination, elle devrait affronter l'escalier et ces quatre-vingt-dix marches raides. Will lui prit la main et elle sentit son cœur s'emballer. La sienne était chaude et douce. Elle prit ainsi conscience que les siennes étaient glacées. Elle avait froid. Julie ne s'était pas habillée contre des températures aussi basses. Ils continuèrent en silence, à longer des maisons et au bout de quelques minutes, ils arrivèrent au pied du grand escalier.

Elle prit une profonde inspiration pour se donner du courage et elle débuta l'ultime étape du trajet. Les muscles de ses jambes, déjà bien échauffés, protestèrent dès les premières marches. Julie les compta une par une. Cela l'aidait à focaliser son esprit sur un détail pour mieux en oublier la difficulté de l'épreuve. Après ce qui semblait avoir duré une heure, elle posa le pied sur la dernière marche; et s'arrêta quelques instants, contrainte de reprendre son souffle.

— Je suis fier de toi, fit Will.

Il est sérieux de te parler comme une gamine ? protesta sa conscience.

Elle ignora le compliment et se tourna vers le bâtiment, qui se dressait au bout du parking, sous un ciel menaçant. Un homme se tenait devant portes ouvertes, qui laissait échappé une lumière chatoyante. Il semblait les attendre. Il leur fit signe de se dépêcher. Julie fut attirée par la lueur qui se dégageait de l'intérieur, mais Will lui attrapa le poignet.

— Nous n'en avons pas fini, déclara-t-il. Il serait préférable que nous terminions certains points avant d'entrer.

Le vent autour d'eux se déchainait ; pourtant, Will ne broncha pas. Julie n'était pas du même avis et elle le fit savoir. Ne pouvait-il pas reprendre son discours écologique, après ? Ou jamais ? La vérité était qu'elle n'y était pas sensible. Il perdait son temps s'il croyait la toucher avec ce sujet.

— Il faut se mettre à l'abri, avant que ne tombe la pluie.

Will ne broncha pas et elle pesta :

— Dépêche-toi, alors !

— Je t'ai parlé, mais je ne suis pas certain que tu aies écouté. Le monde tel qu'il est s'apprête à disparaitre. Il sombre, c'est un fait. Et cela se passe maintenant. À cause de votre manière de vivre, vous détruisez l'environnement et vous provoquez inexorablement notre extinction à moyen terme.

— Abrège ton discours. C'est trop long.

— Certains spécialistes prédisent qu'avant la fin du siècle, la Terre ressemblera à Venus. Et la fin du siècle, c'est très proche. Vous êtes tellement fermés sur vous-même que vous ne vous rendez même pas compte que le point de non-retour s'apprête à être franchi. Ensuite, le temps de l'emballement climatique viendra.

— L'emballement climatique ?

— Tu te souviens que vous viviez à crédit ? C'est lié avec le jour de dépassement. Les journalistes n'en parlent qu'une fois par an. Ce jour correspond à la date à laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de générer en un an. C'est fou. Vos scientifiques arrivent à déterminer avec précision ce que produit et consomme chaque pays. Après cette date, l'humanité puiserait de manière irréversible dans les réserves non renouvelables, à notre échelle, de la Terre.

— Oui, je crois l'avoir déjà entendu.

C'était la vérité. Les journalistes en avaient parlé à la mi-juillet, quand le jour de dépassement avait été franchi. Elle se souvenait même de certains chiffres. En 1980, cette date était atteinte début novembre. Et plus, les années passaient ; plus l'humanité consommait davantage que ce que la terre pouvait produire. Elle se rappelait que le jour fatidique avait eu lieu autour du 15 juillet, mais qui pouvait aussi être calculée par pays. En réalité, si la population mondiale vivait comme les français, la date de dépassement arriverait fin avril et qu'il faudrait trois Terres tous les ans. Ces informations l'avaient interloqué une seconde. Aujourd'hui, si tout le monde vivait comme elle, il faudrait trois planètes pour subvenir à leurs besoins.

— C'est que tu en sais des choses ! s'écria presque Will, pour couvrir le bruit du vent. Vous vivez donc à crédit à partir du quinze juillet et chaque année, le jour de dépassement se rapproche du début d'année. Et, tu es assez grande pour savoir que personne ne vit indéfiniment à crédit. À un moment, ça coincera. Et la planète vous obligera à rembourser votre emprunt. C'est ça qu'on appelle l'emballement climatique. C'est ce mur sur lequel vous foncez dans votre bolide, le pied au plancher. Vous le voyez mais vous accélérez. Vous savez que vous ne pourrez pas l'éviter. Mais votre société est tellement verrouillée de l'intérieur, que personne ne veut changer le monde ; encore moins le sauver. Personne n'est prêt à revoir son mode de vie ; surtout pas à le diviser. Le mur approche... mais, vous ne faites rien. Et moi, je ne resterais pas impassible. Je ne serais pas spectateur de l'extinction de notre espèce. Oh non. Je serais celui qui écrasera la pédale de frein du bolide. L'arrêt sera brutal et tant pis pour ceux qui n'auront pas attaché leur ceinture.

Julie secoua la tête.

— Je ne crois pas que le tableau soit aussi noir que tu essaies de me le dépeindre. Il y a eu des avances considérables ces dernières années. Même aux élections, il y a une forte percée des Verts. C'est la preuve que les gens veulent que demain soit tourné plus vers l'environnement.

— Tout ce que vous allez faire arrivera trop tard. C'est maintenant que l'avenir se joue ; pas demain. Demain, nous aurons atteint le point de rupture et il sera vain de faire quoi que ce soit. Le changement de mentalité doit passer par chacun d'entre vous. Julie, si tu cherches un autre monde, plus sain et plus neuf... Alors,ne le cherche plus. Provoque-le ! Soit le changement que tu aimerais voirdans ce monde.

Un frisson parcourut l'échine de la jeune femme, qui garda le silence. Elle ne pouvait rien objecter, car elle savait que Will avait raison. Chaque habitant de cette planète avait sa responsabilité dans ce combat.

— Mais, il n'y a plus rien à faire.

— On peut encore la sauver, se buta-t-elle.

— La planète n'a pas besoin d'être sauvée. Elle s'en fou du réchauffement climatique. Elle s'en remettra. Elle a déjà connu des périodes où il y avait cinq fois plus de CO2 et où il faisait cinq degrés de plus. Elle a affronté ces perturbations sans souci. Si le changement climatique que l'on redoute se produit réellement, il n'y a qu'une espèce qui va morfler, c'est nous. Et ce n'est pas avec des actes que l'on sauvera notre monde. On ne peut pas faire ce changement, mais on peut l'être.

À nouveau, Julie écouta en silence. Dans son esprit, il y eut comme un déclic. Elle comprenait où il voulait en venir et ce qu'était la clé de tous ces secrets. Elle prenait conscience aussi que le discours de Will allait avoir de grandes implications. Elle sourit et il le lui rendit. Il devait suivre le cours de ses pensées et il semblait heureux de ses déductions. Elle comprit tout. Tout ce qu'il avait pu lui dire au cours de cette journée prit un nouveau sens et elle se demanda comment elle n'y avait pas pensé plus tôt.

– Je sais, murmura-t-elle, tandis que les éclairs tombaient au loin dans des roulements de tonnerres assourdissants.

— Il semblerait, en effet.

Will lui prit la main et il l'entraina en direction de la basilique.

— J'aurais pu le comprendre depuis le début, fit-elle, pleine d'espoir. Il existe un autre monde. Un endroit complètement différent. C'est de là-bas d'où tu viens. C'est là-bas que vivait mon père la moitié du temps. Et c'est là-bas que tu veux m'emmener.

Ils arrivèrent en bas des marches de la basilique, qu'ils se hâtèrent de gravir. Ils s'arrêtèrent devant les portes ouvertes, là où le prêtre patientait. Ce dernier entra se mettre à l'abri et attendit que Will et Julie en fassent autant.

Les deux jeunes gens se glissèrent à l'intérieur.

— Il est temps que tu découvres l'existence de Luciano, déclara-t-il.

Les portes de la basilique se refermèrent sur eux.


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