Luciano et le retour de la lu...

By CyrilMichel

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La vie de Julie bascule la nuit où elle rencontre un mystérieux garçon, Will. Il n'est pas comme les autres g... More

Prologue (1/2)
Prologue (2/2)
Chapitre 1 - 6h57
Chapitre 2 - 7h12
Chapitre 3 - 7h52
Chapitre 4 - 8h24
Chapitre 5 - 8h41
Chapitre 6 - 8h55
Chapitre 7 - 9h22
Chapitre 8 - 9h39
Chapitre 9 - 10h07
Chapitre 10 - 10h24
Chapitre 11 - 10h35
Chapitre 12 - 10h44
Chapitre 13 - 11h03
Chapitre 14 - 11h30
Chapitre 15 - 11h45
Chapitre 16 - 11h54
Chapitre 17 - 12h17
Chapitre 18 - 12h29
Chapitre 20 - 12h58
Chapitre 21 - 13h29
Chapitre 22 - 13h33
Chapitre 23 - 13h37
Chapitre 24 - 13h51
Chapitre 25 - 14h02
Chapitre 26 - 14h06
Chapitre 27 - 14h21
Chapitre 28 - 14h33
Chapitre 29 - 14h39
Chapitre 30 - 15h12
Chapitre 31 - 15h16
Chapitre 32 - 15h43
Chapitre 33 - 15h54
Chapitre 34 - 16h11
Chapitre 35 - 16h18
Chapitre 36 - 16h24
Couverture du tome 2
Chapitre 37 - 16h41
Chapitre 38 - 17h01
Chapitre 39 - 17h17
Chapitre 40 - 17h34
Chapitre 41 - 17h43
Chapitre 42 - 17h51
Note d'auteur
Chapitre 43 - 18h02
Chapitre 44 - 18h20
Chapitre 45 - 18h31
Chapitre 46 - 18h43
Chapitre 47 - 19h

Chapitre 19 - 12h46

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By CyrilMichel

Sa vie n'était qu'un château de cartes, fragilisé par les épreuves que la jeune femme avait dû faire face tout au long de sa vie et que Will, tout en gardant son sourire, fit dégringoler. Elle était perdue. Même si elle avait suspecté qu'un lien unissait son père à Will... Elle ne s'était pas attendue à ce genre de révélation. Ils avaient été proches ! Son père était mort parce qu'il l'avait côtoyé !

— Je suis aussi responsable que les agents qui l'ont traqué. C'est la vérité. Ou tout du moins, une partie. Ton père a été mon plus fidèle ami. Sa disparition a été une perte immense.

Julie assimila ces paroles en silence. Cela faisait beaucoup d'information à enregistrer. Et surtout, cela raviva une certaine crainte. Le secret que Will s'apprêtait à partager la mettrait en danger. Souhaitait-elle vraiment finir comme son père ; c'est-à-dire : traquée ? Une fois qu'elle serait rentrée dans la confidence, elle ne pourra plus faire demi-tour. Et elle deviendra une fugitive, recherché par une brigade d'agents spéciaux. Tout cela n'était pas elle. Elle n'en voulait pas de cette vie. Elle n'avait jamais aspiré à changer le monde. Pourtant, elle aurait pu. Sarah faisait partie d'une association féministe et qui la harcelait pour rejoindre le combat et militer, mais cela ne lui ressemblait pas. Elle ne voulait pas guerroyer. Elle n'avait pas le tempérament d'une personne qui se battait pour ses idées parce que la vérité était qu'elle en avait très peu. Il était impossible qu'elle suive Will et qu'elle se fasse enrôler dans un mouvement qui ne l'intéressait pas.

Songeuse, Julie leva la tête. L'air se refroidissait. Le vent continuait à souffler, soulevant plus de détritus dans son sillage. Doucement, le soleil glissait derrière la barrière de nuage qui gagnait en intensité. Cette dernière grossissait à vue d'œil. On aurait dit qu'un orage se préparait. Mais, Julie n'était pas aussi stupide pour penser que ces nuages étaient naturels. Elle savait qu'un orage ne pouvait pas se créer spontanément sur une ville. Or, c'était précisément ce qui arrivait.

— Que se passe-t-il ?

La masse compacte nuageuse était basse et semblait tourner autour d'un axe, comme de l'œil d'une tempête. Et cette trouée dans la dépression se rapprochait du centre-ville. Le temps se dégradait à une vitesse stupéfiante. Les violentes bourrasques traversaient les rues, arrachant des parasols des terrasses aux bars et aux brasseries, et balayant les déchets des ruelles. Les températures tombaient.

— Will ?

L'étranger se leva, l'air soucieux. Il escalada sur la muraille en pierre qui surplombait la ville d'une bonne dizaine de mètres de hauteur, avec une parfaite aisance. Il se tint quelques instants là, le visage en levé, comme s'il réfléchissait.

— Je crois que c'est un nouvel ennemi, dit-il sans se retourner. Et, je crains qu'il vienne pour toi.

Il resta quelques instants perché sur le mur de pierre et comme s'il hésitait sur l'attitude à adopter. L'arrivée de cet orage semblait le prendre au dépourvu. Mais, comment un ennemi pouvait-il se cacher derrière ces nuages ? Et pourquoi cela avait-il un rapport avec elle ?

— Les évènements s'accélèrent et jouent en notre défaveur.

Will finit par descendre du muret. Il s'agenouilla aux pieds de Julie. Il avait perdu sa bonne humeur et son sourire charmeur. Même ses yeux étaient plus froids. La jeune femme fut saisie par un mauvais pressentiment.

— Nos marges de manœuvre se réduisent. Il y a tant de paramètres que je n'avais pas pris en compte. J'étais venu pour établir un contact avec un fragment de la lumière, non pas avec deux. J'étais venu pour embarquer avec moi un être déjà accompli ; pas un deuxième en devenir. Cela rajoute invariablement des épreuves supplémentaires. Je ne pouvais pas non plus anticiper que les agents fédéraux seraient là avant moi au Berceau. Comment aurais-je pu savoir qu'ils m'attendaient, avant même mon arrivée ? Tout parait soudain bien compliqué. Mais, Julie, tu dois commencer à penser à la réponse que tu vas me donner, quand je te demanderais de tout abandonner.

— Il n'y a rien à réfléchir, répondit-elle avec empressement. Je ne peux pas te suivre. Je ne sais même pas si je veux être mêlé à tes histoires. Je refuse de finir comme mon père. Alors, ma réponse ne changera pas quoi que tu me dises. Je suis désolé si tu t'es trompé sur mes intentions.

Un sourire éclaira son visage. Will se redressa et vint s'installer à ses côtés, gardant une certaine proximité avec la jeune femme. Il lui prit la main et lui demanda si elle était prête à écouter son monologue. Elle ne sut quoi dire. Elle n'était pas à son aise. Non pas qu'elle soit mal à l'aise devant Will qui semblait avoir toujours besoin d'un contact physique avec elle. Elle trouva juste que les conditions à cette entrevue n'étaient pas saines. Elle savait que les agents fédéraux allaient débarquer d'un moment à l'autre. Ils devaient déjà être au courant qu'elle avait quitté son domicile avec lui. Que risquait-elle en agissant ainsi ? Et l'orage aussi l'angoissait. Il n'était pas normal, elle le sentait.

Pourtant malgré ses peurs, Julie répondit avec humour :

— Si je m'endors, pitié, ne me réveille pas.

« Qu'est-ce que l'amour ? philosopha Will. L'amour est la somme de tous les sentiments. C'est la base de tout. Il est tout. Il n'y a rien qui ne le soit pas et il ne se conjugue qu'à l'inconditionnel. Il est ce qu'il y a de plus puissant. On peut tout faire et tout devenir avec ; parce qu'entrer dans ce sentiment, c'est entré dans l'absence de limite, dans l'absolu. Vivre en faisant des choix parrainés par lui est un véritable de mode de vie. Ceux qui acceptent cet état d'esprit ont une vision du monde bien différente. C'est ce qui sépare les êtres humains des hommes.

Tandis que les êtres humains sont dans l'amour, les hommes ont appris à se construire dans la peur. Attention, je ne juge pas. Je ne dis pas que vivre ainsi est mauvais. Après tout, qui est assez fou pour établir un axe du mal ? Mais, c'est vous qui affirmez vouloir un lieu de paix et d'amour. Or c'est tout le contraire que vous produisez. Un monde où règnent la violence et la haine. Je n'exagère rien. Il n'y a qu'à regarder vos journaux télévisés, dans n'importe quel pays. Vous créez l'opposé de la société que vous souhaitez pour vos enfants. Vous voulez quelque chose, mais c'est tout l'inverse que vous bâtissez.

C'est fou. Et cela donne l'impression que quelque chose ne tourne pas rond. Regarde Julie. Chez vous, plusieurs milliers de personnes meurent de faim chaque année. Je ne te parle pas de la famine dans les pays du tiers-monde. Non, je te parle de ce qui se passe chez toi, dans vos rues. C'est un constat. Aujourd'hui, il y a des sans-abris qui n'ont rien pour se nourrir. Pourtant, vous vivez dans une société qui produit des tonnes de nourriture ; et il y en a autant dans vos placards que dans vos poubelles. En tout cas, il y en a bien assez. Il faut aborder une seconde l'industrie bovine. Je ne parlerais pas son impact catastrophique sur l'environnement. L'élevage intensif des bêtes destinées à la consommation est l'une des principales raisons du réchauffement planétaire mais là, n'est pas le sujet. Je te parlerais juste des moyens et des ressources colossaux que vous détournez pour engraisser des animaux destinés aux plus aisés. Je ne dois pas être loin de la vérité en t'affirmant que c'est plus de la moitié des ressources en eau qui sont déportés vers ces usines. Tu imagines ? L'eau se rarifie pour tout le monde et pourtant, le gouvernement accepte que cette ressource aille aux bétails. Les richesses que vous utilisez pour cette industrie dépasse l'entendement. Vous préférez donner à manger à vos vaches, vos bœufs et vos porcs plutôt que redistribuer cette richesse aux plus démunit. C'est anormal. Et ça me révolte. Quelque chose ne tourne pas rond. Et quand on connait l'impact carbone d'une telle industrie sur l'environnement, on se demande pourquoi elle fonctionne encore. Le pire c'est que si vous le décidiez, vous pourriez nourrit absolument tous les mal nourris, partout. C'est fou ce que je dis. Vous produisez tellement de nourriture que si elle était mieux redistribuée, vous pourrez mettre un terme à la faim dans le monde. Vous avez les richesses et les outils nécessaires à ce choix. Mais, vous avez décidés de ne pas le faire ce choix.

Pourquoi ?

Vous pouvez régler toutes vos préoccupations. Tous les défis environnementaux peuvent être résolus si vous le désirez vraiment. Vous avez la technologie pour. Vous pouvez choisir de mettre fin à la destruction des forêts primaires dont vous avez pourtant besoin. Vous pouvez aussi décider d'arrêter la pêche d'intensive et de vider les fonds marins. C'est toute la vie maritime que vous avez profondément bouleversée car en chassant les requins comme vous l'avez fait, vous avez déréglé toute la chaine alimentaire là-bas. C'est seulement depuis peu que vous vous êtes rendu compte de l'importance des océans, qui permettait l'équilibre de la vie sur terre, en régulant notre air. Ces océans, vous ne les avez pas épargnés. Les températures des eaux qui montent. Le pétrole qui se déversent quand vos bateaux ont un problème. Il y a aussi les zones mortes ; et surtout, cette catastrophique pêche de masse. Vous avez longtemps ignoré mais tout ceci a un impact sur les habitants des phytoplanctons que vous détruisez. Les scientifiques pensent que les océans deviendront inhospitaliers à la vie avant les années quarante car l'eau sera rendue trop acide. Les phytoplanctons eux-mêmes ne pourront y vivre. Et alors là, les évènements iront en s'accélérant.

Julie garda le silence. Elle savait ce qu'était le phytoplancton. Cela faisait désormais partie des programmes scolaires à l'école primaire mais sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge à la crise écologique. Si ses souvenirs étaient bons, les phytoplanctons étaient des microorganismes végétaux vivant dans l'eau. Ils étaient vitaux pour l'homme car ils assuraient d'assainir les océans. Ils captaient le CO2 qu'ils changeaient en oxygène. Les spécialistes estimaient que ces phytoplanctons produisaient plus de la moitié de l'oxygène que l'on respirait.

— C'est exact, confirma Will. Et moins ils sont nombreux, moins les océans font leur travail de purificateur d'air, dans un monde où vous le polluez de plus en plus. Est-ce que tu imagines que dans à peine vingt ans, il n'y aura plus aucun espoir ?

Il se tut et observa Julie, comme s'il guettait une réaction. Il poussa un soupire et poursuivit :

— À l'heure actuelle, il n'y a qu'une seule planète capable d'abriter la vie. Et pourtant, vous vivez comme si vous en aviez une autre à disposition. Vous consommez, sans vous raisonnez. Et chaque année, l'humanité vit à crédit de plus en plus tôt. Elle consommera bientôt deux fois plus que ce que la planète peut offrir. C'est un fait, dans quelque mois, il faudra l'équivalent de deux terres pour subvenir à vos besoins. Une absurdité. Les ressources ne sont pas expansibles. Tout est limité. Vous le savez mais vous préférez l'ignorer.

Le silence tomba. Julie ne pipa mot. Au-dessus de leurs têtes, les petits nuages noirs avaient laissé place à une vision presque apocalyptique. Le ciel bleu du début de journée avait disparu. C'était désormais un épais rideau sombre qui avait obscurci le monde, provoquant de violents vents, tournant en spirales dans le centre-ville.

— Qu'est-ce que tu en penses ? questionna-t-il.

Brusquement, un coup de tonnerre explosa avec une telle puissance que Julie crut un instant que la foudre leur était tombée dessus. L'étranger sursauta également. Craintive, elle releva la tête, et regarda l'œil du cyclone. C'était un véritable ouragan qui s'apprêtait à frapper.

— Ai-je vraiment besoin d'avoir un point de vue ? Et puis, tu n'arrêtes pas de dire vous... comme si tu n'étais pas concerné. Nous sommes pourtant tous dans le même bateau et s'il coule, tout le monde sombrera avec lui.

— Voilà des paroles raisonnées. J'adore. Tu ne sembles pas totalement fermée sur le sujet. Si je dis vous, c'est pour bien séparer les hommes des êtres humains. C'est les hommes qui détruisent la planète et qui la rendent inhabitable. C'est vous qui faites vos choix insensés pour continuer à exiger toujours plus. Parce que vous craignez de perdre ce que vous avez acquis. Nous, nous n'avons rien demandé. Nous, on vous observe. Et quand nous voyons l'état du monde, la peur s'insinue dans nos rangs, malgré tout. C'est naturel d'avoir des doutes quand on voit l'espèce dominante vivre avec autant d'arrogance. C'est la raison pour laquelle je suis ici. Je ne veux pas que la peur nous contamine davantage. Nous avons besoin de croire que la vie ira au-delà des années cinquante. Nous avons besoin de croire que nous sommes loin du point de non-retour. Mais, c'est un leurre. Nous y sommes à ce point fatidique. C'est maintenant qu'il faut changer avant qu'il ne soit trop tard. Et si le monde des hommes ne veut pas réagir et diviser son niveau de vie alors je vais le forcer à plier le genou avant qu'il ne se prenne le mur.

Un sourire triste se dessina sur ses lèvres.

— L'heure approche où les êtres humains devront lever le poing pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être. Nous refusons de croire que le combat est perdu. Et, nous devrons frapper fort.



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